Crise togolaise : Réaction de Me Yawovi AGBOYIBO aux recommandations du Président Alassane OUATTARA

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Crise togolaise : Réaction de Me Yawovi AGBOYIBO aux recommandations du Président Alassane OUATTARA

Niamey (Niger) a accueilli le 24 octobre dernier, un mini-sommet de cinq (5) chefs d’Etat de la CEDEAO qui ont passé en revue les étapes franchies vers la création d’une monnaie unique de la CEDEAO et également abordé, la crise en cours au Togo. Des recommandations ont été faites à la classe politique togolaise pour une rapide sortie de crise. Dans l’interview à suivre, Me Yawovi Agboyibo, président national du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) analyse les recommandations faites par Alassane Ouattara et ses pairs aux Togolais et fait ses propres propositions pour une application rapide des recommandations de Niamey.

Lire plutôt.

Afreepress : Bonjour Me Yawovi AGBOYIBO, lors de la réunion tenue à Niamey le mardi 24 octobre 2017 par 5 Chefs d’Etat de la CEDEAO, la situation politique au Togo a été évoquée. Le Président Alassane OUATTARA de la Côte d’Ivoire a, entre autres recommandations, proposé que les réformes réclamées soient opérées par voie de négociation. Que pensez-vous d’une telle proposition émise à un moment où d’autres pensent qu’il faut trancher la question des réformes par un référendum?

Me Yawovi AGBOYIBO : La recommandation du Président Alassane OUATTARA est un éclairage de taille pour la dissipation des malentendus et controverses suscités par le projet de loi introduit en septembre dernier par le gouvernement en vue de la modification de trois articles de la Constitution en vigueur.

On se rappelle que le 8 septembre au lendemain de la révision constitutionnelle j’avais, en réponse à une interpellation par RFI, déclaré que la proposition est nettement en-dessous des attentes et qu’il fallait aller plus loin. L’interview a suscité diverses réactions. D’aucuns l’ont critiqué par peur qu’elle ne conduise à des discussions avec le régime.

Du côté du pouvoir, l’aile dure s’est montrée hostile à tout amendement venant du bord des députés de l’opposition. Et c’est dans la précipitation qu’ils l’ont adopté. Ils se sont réjouis d’avoir réuni le quorum des 2/3 qu’il fallait pour soumettre le projet au référendum. C’est dans ces conditions que la réalisation des réformes par voie de négociation a été rendu impossible.

L’appel lancé par le Président Alassane OUATTARA à Niamey offre au Président Faure Gnassingbé la voie royale de sortir de l’impasse : Renvoyer à l’Assemblée Nationale le texte de loi voté dans la précipitation pour que les négociations soient ouvertes et débouchent sur le remplacement des articles y figurant par une disposition portant rétablissement de la Constitution de 1992 par l’abrogation des modifications qui ont été apportées par la révision constitutionnelle du 31 décembre 2002.

Pensez-vous que le rétablissement de la Constitution de 1992 peut à lui seul mettre fin à la crise en cours ?

Une fois la Constitution de 1992 rétablie, il reviendra aux acteurs politiques concernés de décider des mesures institutionnelles et pratiques nécessaires à sa mise en œuvre dans l’intérêt de la consolidation de la paix sociale.

L’unique souci qui a inspiré la présente réaction, c’est de verser une contribution personnelle au dossier de la crise que traverse mon pays.

Interview réalisée par A.Y.

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