Crise politique/Diplomatie : Macron discute du Togo à Abidjan et Accra

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Crise politique/Diplomatie : Macron discute du Togo à Abidjan et Accra

Le président français Emmanuel Macron a entamé hier sa première tournée en Afrique six (6 mois) après son élection à l’Elysée. Arrivé à Ouagadougou ce lundi, il aura plusieurs séances de travail avec Roch Marc Christian Kaboré, prononcera un important discours à l’Université de la ville, suivi des questions réponses. Il inaugurera ensuite la centrale de Zagtougli, la plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’Ouest construite par des financements français et européens. Il s’envolera ensuite pour Abidjan où il prendra part au sommet UE-UA les 29 et 30 novembre. Il se rendra ensuite à Accra, dernière étape de sa tournée, le jeudi matin.

Après avoir évoqué la crise togolaise le mercredi dernier lors d’une conférence de presse avec le président de l’Union Africaine, Alpha Condé, à Paris, Emmanuel Macron profitera de son séjour à Abidjan et à Accra pour évoquer une fois de plus le cas togolais avec ses homologues des deux pays. Il y a d’ailleurs une forte probabilité qu’il s’entretienne avec Faure Gnassingbé.

Le vendredi 24 novembre, lors du briefing Afrique par le service de presse de l’Elysée, tous les contours du voyage du président Emmanuel Macron ont été évoqués. Dans ce document dont la Rédaction s’est procuré une copie, le cas du Togo a été largement abordé. Prenant la parole au cours de ce briefing, Fredéric LEJEAL, rédacteur en chef de «La Lettre du Continent», a posé la question suivante : « Vous avez cité probablement plusieurs entretiens bilateraux à Abidjan. On évoque notamment le président Faure Gnassingbé. Est-ce que le président Macron va s’impliquer non pas dans la résolution de certaines crises, mais des médiations ? Et deuxième question, au Burkina Faso, il y a un cas très concret qui irrite les autorités burkinabés en ce moment, c’est la non extradition de François Compaoré, le frère de l’ancien président Blaise Compaoré qui a été interpellé à l’aéroport au nom d’un mandat d’arrêt international en bonne et due forme. Les autorités burkinabés ont été extrêmement surprises de sa relaxe entre guillemets. J’aimerais savoir, au-delà de l’indépendance de la justice, quelle va être la position du président Macron qui risque à mon avis, sans anticiper, d’être interpellé sur cette question. Merci ». L’un des porte-parole de l’Elysée, Franck Paris, sur le cas togolais, a eu cette réponse : « Sur le Togo, oui, ça sera un des sujets de sa visite à Abidjan, mais aussi de sa visite au Ghana puisque, comme vous le savez, le président ghanéen est très actif dans les efforts de médiation sur la crise togolaise. Il a mené des efforts pour rencontrer notamment l’opposition et son rôle a été très important pour les développements récents qui devraient mener, nous l’espérons, au lancement d’un dialogue politique à Lomé. Donc le président Macron échangera, bien évidemment, avec lui, mais aussi avec le président Ouattara sur les perspectives de résolution de la crise politique au Togo ».

A la question d’un autre journaliste : « Est-ce qu’il y aura un entretien bilatéral avec le président togolais Faure Gnassingbé à Abidjan mercredi ? Je n’ai pas bien compris votre répons ». Franck Paris a rebondi en déclarant ceci : « Vous n’avez pas mal compris, c’est que le programme des bilatérales est en cours d’élaboration dans le cadre d’un programme qui lui-même n’est pas totalement finalisé, le programme officiel du sommet. La seule chose que je peux vous dire, c’est que le Togo sera un sujet important de ses entretiens sur place, voilà ».

A la lecture des réponses de ce briefing du service de presse de l’Elysée le vendredi 24 novembre, plus besoin de rappeler aux uns et aux autres que la crise politique au Togo préoccupe les chefs d’Etat de la région et au-delà. Le président Emmanuel Macron va-t-il tenir un langage de vérité à Faure Gnassingbé à Abidjan au cas où le chemin des deux hommes se croisait ? On le saura dans les heures qui suivent. En attendant, la délégation ghanéenne conduite par le ministre de la Sécurité Albert Kan-Dapah est de retour à Lomé pour accélérer le processus devant conduire au dialogue.

Source : www.icilome.com