Chronique de Kodjo Epou : La poudrière se rallume, Faure dans de beaux draps.

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Rien ne peut dévier ou barrer la route au pouvoir de millions de citoyens d’une nation réclamant le changement et le droit de vivre, libres, dans leur propre pays. Les manoeuvres du système de dictature, dans un scénario devenu récurrent, visant à faire peur, à endeuiller la mobilisation populaire, à glorifier la politique de répression, ont plutôt rendu les Togolais plus défiants, plus déterminés. Aux vieilles plaies, toujours profondes, s’ajoutent de nouvelles, plus douloureuses. Des Togolais sont encore tombés, fauchés par balles, parce que Faure veut une présidence à vie.

Par Kodjo Epou

Notre peuple a compris qu’il lui faut se battre pour arracher ses droits et défaire les desiderata des tenants d’un régime immonde, suranné, éhontément accrochés de toute leurs forces au plus grosses branches dont ils se servent pour fabriquer la langue de bois. Il ne faut pas méjuger, les Togolais ont compris que s’ils n’arrêtent pas la chute libre, des abominations toujours plus incroyables ne vont pas cesser de s’ajouter aux dérives totalitaires institutionnalisées. L’avenir du Togo, notre patrie à nous tous, doit se jouer ici et maintenant, par notre seule volonté et non par celle d’un groupuscule d’individus sans foi ni vision. Il est du devoir de chacun, en citoyen digne, de s’assurer que les énormes sacrifices consentis par les compatriotes qui ont péri ou tout perdu en tentant de faire tomber Babylone ne soient point vains.

Quand la chienne de service et “purificatrice nationale”, Awa Nana, déclare que “les élections à deux tours sont trop coûteuses pour le Togo”, quand le dentiste de basse campagne David Ihou, cet ancien opposant de pacotille transformé en collabo croupion, déclare que “l’Allemagne n’avait pas besoin de limitation de mandat présidentiel pour se déveloper, quand l’Officier Sak-o-dos, l’indécrottable sadique, Yark Damehame, déclare qu’il n’est “pas question de laisser le Togo entre les mains de n’importe qui”, les Togolais ont tout à fait compris que leur destin est définitiment scellé, que leurs attentes légitimes pour un changement au Togo sont totalement mises entre parenthèses et que leur avenir s’écrit en pointillés. Inacceptable, font-ils savoir. Le RPT/UNIR, parti infamant d’une rare bestialité, pour n’avoir nulle intention de se frayer un chemin vers la sortie en 2020, sonne le branle-bas et semble une fois encore prêt à tout et, si nécessaire, à rééditer ses sordides exploits macabres de 2005. Est-ce qu’une marche pacifique, organisée par un parti politique légalement constitué, doit susciter autant de déployment de forces militaires, autant de propos guerriers comme ceux qu’ont égrenés à profusion, ces jours derniers, les porte-paroles du RPT/UNIR? Quelle indigence intellectuelle, quelle apologie du crime de la part d’un gouvernement de Faure Gnassingbé voué à toute sorte de compromissions mafieuses, à la paralysie, et qui ne peut autre chose que de faire prospérer la foire aux inepties! Tikpi Atchadam, la Diaspora dans sa grande majorité et toutes les autres forces de l’opposition disent NON, ça suffit! A l’unisson ou presque. On savait déjà les coeurs des Togolais lourdement armés contre ce régime. Aujourd’hui l’atmosphère est électrique, à Lomé comme à l’intérieur du pays.Yark ne croyait pas si bien dire: “advienne que pourra”.Car, à la fin, le perdant ne peut pas être le peuple opprimé.

La date du 19 du août fera date dans l’histoire de notre pays. Indubitablement, pendant les jours ou semaines à venir, les Togolais parviendront à avoir droit au chapitre, à prendre en main leur destin. On a vu aucun exemple dans l’histoire des peuples, en Afrique ou ailleurs dans le monde, qui montre le contraire. Le premier coupable dans cette tragédie togolaise, c’est bel et bien Faure Gnassingbé. Demain il comprendra. Ne fait-il pas pitié, par les temps qui courent, un président qui s’est mis en position de ne régner que sur des crânes humains?à
Kodjo Epou

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