Trente-huit millions d’euros pour la reconstruction de l’Etat seront décaissés sur quatre ans par l’Union européenne en Centrafrique, un pays dominé par des groupes armés et qui s’est récemment tourné vers la Russie pour aider à reformer son armée, a appris l’AFP samedi auprès de l’UE.
L’appui du Fonds européen pour le développement (FED) vise à reconstruire les forces de sécurité intérieures, la justice et l‘état civil, et fera l’objet d’un premier versement de deux millions d’euros en février prochain, selon un conseiller de l’UE à Bangui.
Dix millions d’euros seront alloués aux forces de sécurité intérieures, avec par exemple l’ouverture de casernes.
L’Union européenne prévoit aussi des formateurs pour la police et la gendarmerie.
Depuis 2015, l’UE est engagée dans le programme EUTM RCA de formation de l’armée centrafricaine.
Début 2018, la Russie a envoyé cinq officiers des forces armées et 170 instructeurs civils (des mercenaires selon certains experts), tout en livrant des armes à l’armée nationale après avoir obtenu une exemption face à l’embargo de l’ONU.
En novembre, la France, l’ex-puissance coloniale, a elle aussi annoncé une aide de 24 millions d’euros et une livraison d’armes, assurant le faire “dans le cadre strict des Nations unies”.
Le nouveau don de l’UE a été annoncé vendredi sans détails d‘échéances par Stefano Manservisi, le directeur général de la coopération et du développement à la Commission européenne, après une visite de trois jours en Centrafrique.
M. Manservisi a également évalué le fonds fiduciaire européen “Bêkou” (“espoir” en sangö, langue locale), qui arrive à son terme en juillet, mais qui devrait être reconduit pour 18 mois supplémentaires si le Parlement européen l’autorise.
Etabli en juillet 2014, le fonds était de 239 millions d’euros, et une trentaine de millions d’euros restent à investir.
En Centrafrique, “les besoins ne sont pas uniquement sécuritaires, il y a un déséquilibre structurel et un problème de capacité de l’Etat”, a déclaré M. Manservisi, ajoutant que l’UE “passe d’une aide d’urgence à une aide structurante.”
La quasi-totalité de la Centrafrique, un pays de 4,5 millions d’habitants, est sous la coupe de groupes armés qui vivent du trafic de l’or, du diamant et du bétail.
Source : www.cameroonweb.com