Bawara: "La coalition a rompu les soubassements du dialogue, il faut en tirer les conséquences"

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Gilbert Bawara réagit aux derniers développements de la situation sociopolitique. Une réaction qui fait suite au bras de fer qui s’instaure depuis que la coalition des 14 partis politiques de l’opposition a décidé de reprendre les manifestations de rue. Manifestations étouffées mercredi par les forces de l’ordre et de sécurité. Le ministre togolais de la fonction publique accuse les leaders du regroupement de l’opposition d’afficher une attitude désobligeante envers le Facilitateur et de se livrer à une restitution « tronquée et mensongère des propos prêtés au président ghanéen » dans le seul but d’envenimer la situation. De même, l’homme de confiance de Faure Gnassingbé fustige les leaders de l’opposition d’avoir rompu les soubassements du dialogue et de s’être déliés des engagements essentiels. Il assure qu’il faudra en tirer toutes les conséquences, et rassure quant à la volonté du gouvernement de persévérer dans la voie des réformes politiques indispensables pour la rénovation de la vie démocratique au Togo.

Gilbert Bawara a confirmé qu’une délégation du parti UNIR a eu une rencontre et de longs et fructueux échanges, le jeudi 5 avril à Accra avec le président ghanéen. Pour lui, cette rencontre relève davantage des fréquentes consultations et conciliabules entre les autorités togolaises et la facilitation afin de faire le point de la situation sur le terrain et faire progresser le processus de dialogue.

« L’entretien a porté spécifiquement sur le dialogue politique et les voies et moyens pour son aboutissement à une issue heureuse. Lorsque les discussions directes reprendront à l’initiative et sous les auspices du facilitateur, chaque partie prenante aura l’occasion de se prononcer sur les sujets de fond en suspens. Car, il n’est pas dans les usages d’étaler sur la place publique les propos, l’opinion ou les positions d’un dirigeant étranger, même s’il est facilitateur », a-t-il dit à Togo Breaking News.

Interprétations « approximatives et tendancieuses » des propos d’Akufo-Addo

Le point focal du gouvernement sur la question du dialogue trouve « irrespectueux, malsain et contraire » au règlement intérieur du dialogue de se livrer à des interprétations « approximatives et tendancieuses et à des contre-vérités » concernant les propos que le président ghanéen aurait tenus ou la position qu’il aurait exprimée. Gilbert Bawara ajoute que les propos prêtés au président ghanéen par la coalition de l’opposition, procèdent de la désinformation et de l’intoxication dans une tentative de manipulation de l’opinion nationale.

« Cette attitude jette un discrédit sur notre classe politique et soulève bien évidemment beaucoup de questions, et même des doutes et interrogations sur la qualité de nos acteurs politiques. Ni le gouvernement ni la majorité n’ont à entrer dans cette logique abjecte de jusqu’au-boutisme et de surenchère », affirme M. Bawara.

Et parlant du dialogue politique en cours, le ministre a estimé que les efforts considérables déployés par le président ghanéen et ses collaborateurs méritent une autre attitude de la part des acteurs politiques togolais.

La Coalition a rompu les soubassements du dialogue et s’est déliée des engagements

Par ailleurs, le ministre togolais de la fonction publique estime que nul n’a besoin des menaces et du diktat de la coalition pour faire aboutir le dialogue ou pour réaliser les réformes politiques. Dans ce sens, il avance qu’à partir du moment où la coalition a décidé de rompre les soubassements du dialogue et de se délier des engagements essentiels, il va falloir en tirer toutes les conséquences.

Il est absurde, continue Gilbert Bawara, de dire que la décision de suspension des manifestations aurait été étendue à la société civile. Pour lui, le Front Citoyen Togo Débout (FCTD) est un démembrement, une branche et une filiale certifiée de la coalition.

« La plupart des membres de ce front, issus des mouvements associatifs ou syndicaux, sont des militants et des activistes notoires de l’opposition. Beaucoup y sont encartés et leurs objectifs sont identiques, déstabiliser les institutions démocratiques. Ils sont tous promoteurs et partisans de la même logique insurrectionnelle. Toutes les initiatives et activités du front citoyen bénéficient ostensiblement et publiquement du soutien de la coalition, comme en attestent les communiqués de presse et les déclarations de la coalition », a-t-il appuyé.

Faire aboutir les réformes mais aussi préserver l’ordre public

Pour le ministre Bawara, le gouvernement togolais va persévérer dans les efforts de dialogue et l’esprit de compromis, avec l’appui du facilitateur, afin d’opérer les réformes politiques indispensables à la rénovation de la vie démocratique, sans toutefois sacrifier les impératifs de préservation de l’ordre public et de la sécurité.

« Les dispositions les plus appropriées continueront à être prises à cet effet aussi bien à Lomé et que sur toute l’étendue du territoire national. Les leaders de la coalition et leurs militants savent clairement à quoi s’en tenir et surtout les conséquences inéluctables qu’encourt toute personne qui poserait des actes ou aurait des agissements violant les décisions gouvernementales et des lois et règlements de notre pays », avertit M. Bawara.

Comme pour exprimer la lassitude du gouvernement au sujet des mesures d’apaisement exigées par l’opposition, le ministre de Faure Gnassingbé affirme que le souci d’apaisement et de décrispation ne sera à l’avenir d’aucun secours « pour se soustraire à la justice et aux lois de la République. L’autorité de l’Etat et la force de la loi s’imposeront à tous ceux qui sont dans une logique de défiance ».

La coalition de l’opposition togolaise accuse le gouvernement togolais d’utiliser le dialogue pour refroidir les ardeurs des populations mobilisées pour obtenir « le retour à la constitution de 1992, le droit de vote de la diaspora et la réforme du cadre électoral ». Elle a tenté de lancer mercredi des manifestations de trois jours, étouffées par les forces de l’ordre et de sécurité, appliquant ainsi la décision d’interdiction notifiée par le ministre de l’administration territoriale, Payadowa Boukpessi. Elle a encore appelé a de nouvelles manifestations jeudi et samedi.

TogoBreakingNews.info