Arrestation des membres de « NUBUEKE » : Le gouvernement brandit des accusations bancales 6 novembre 2017

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Arrestation des membres de « NUBUEKE » : Le gouvernement brandit des accusations bancales                                                                             6 novembre 2017

Par Serge Lemask, togo-online.co.uk

Afin de décapiter le mouvement citoyen « NUBUEKE », les autorités togolaises ont donc décidé de brandir des accusations alambiquées. Dans un communiqué publié ce lundi, le bureau exécutif dudit mouvement a récusé toutes les accusations portées contre les trois membres arrêtés, torturés puis déférés à la prison civile de Lomé. Aussi, n’a-t-il pas manqué de faire une mise au point sur les activités du mouvement. Lire l’intégralité.

Communiqué

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Le Mouvement Nubueke a suivi avec attention la lecture à la Télévision Togolaise des prétendus chefs d’inculpation à l’encontre de ses trois membres arbitrairement arrêtés et détenus notamment:

– Kokou Dodji EZA : Vice-président

– Messenth KOKODOKO: membre actif

– Fiacre Ayao ATSOU: ex coordinateur du club Nubueke à AGOE

Ces accusations sans aucun fondement, ont été relayées dans l’émission matinale de la Radio France Internationale du dimanche 05 novembre 2017 (à 7h30 GMT).

Il est à préciser que des perquisitions sans autorisation judiciaire ont été menées le 20/10/2017 sans succès, aux domiciles de M. EZA (Vice-président) ainsi que de M. TCHALLA (Président du Bureau Exécutif) suspecté au simple motif qu’ils aient porté un repas à M. KOKOROKO incarcéré depuis le 19 octobre dernier.

De même, les téléphones portables de nos camarades ont été récupérés par les agents du Service de Recherche et d’Investigation qui en font un usage personnel, sans que la loi ne les y autorise. Toutes ces initiatives aussi illégales qu’irrégulières ont été prises sans qu’aucuns indices graves et concordants ne laissent penser aux autorités de poursuite togolaises qu’ils ont commis une infraction ou tenté d’en commettre.

En réalité, les autorités togolaises essayent simplement d’effacer les preuves de sa compromission, y compris celles de ses milices dans la répression aveugle et violente des manifestations en faveur d’une alternance politique. Elles s’acharnent, au-delà de l’action du Mouvement Nubueke, à étouffer les actions des organisations de la société civile togolaises qui dénoncent les actes attentatoires aux droits et libertés fondamentaux du citoyen.

Il ne serait guère étonnant que soient exhibées des preuves maquillées pour servir une cause triste, celle de la désinformation et de la réduction au silence complice des acteurs de la société civile en face des actes incompatibles avec un état de droit.

Face ainsi à ce qu’il convient de nommer « une tentative politique de décapitation du Mouvement Nubueke », les accusations susvisées appellent de la part du Bureau Exécutif les observations et éclaircissements suivants:

1- Sur le communiqué lu à la TVT

Il tient lieu de rappeler que nos camarades arbitrairement détenus étaient encore en attente d’être entendus par le Procureur, lorsque ledit communiqué a fait l’objet d’une lecture à la Télévision nationale.

S’agissant des jumelles présentées oralement telles une prise de guerre, le Bureau Exécutif du Mouvement Nubueke rappelle aux autorités togolaises qu’il s’agit là, d’un objet datant des années 50 sans grande valeur utilitaire, aucune interdiction légale n’en interdisant la possession.

Les douilles de gaz lacrymogènes trouvées au domicile de M. KOKODOKO ne sont ni plus, ni moins que celles qui se retrouvent partout dans les rues du Togo et de Lomé en particulier. Elles ont été utilisées par les forces de l’ordre et les miliciens à la solde du parti au pouvoir, lors des différentes répressions ayant sanctionné les marches pacifiques aux mains nues des manifestants épris de liberté.

Le Mouvement Nubueke rappelle à cet effet, détenir des photos desdites douilles, des balles réelles ainsi que photos des milices qu’il met à la disposition tant de l’opinion nationale qu’internationale, dans le cadre de ses missions de lutte contre l’impunité.

2- Sur les tortures infligées à nos camarades détenus

Les preuves des sévices corporels infligés à M. KOKODOKO en vue de lui extorquer des aveux, sont tenues à disposition de l’opinion et de toutes les organisations de droits de l’homme.
Le Bureau Exécutif précise par ailleurs que M. EZA ainsi que M. ATSOU ont également subi des tortures psychologiques de toutes sortes, notamment par le biais d’une privation de sommeil et d’un enfermement dans une pièce sans lumière durant plus de 5 jours au Service de Recherche et d’Investigation.

M. ATSOU souffrant de maux de cœur et d’ulcère a été inhumainement privé de ses traitements médicaux quotidiens de même que toute visite médicale lui permettant de recevoir des soins appropriés.
Ces faits de tortures démontrent l’exercice au Togo, d’une tyrannie à l’ombre des lois pour laquelle la justice est son bras armé.

3- Sur les activités du Mouvement NUBUEKE

Pour mémoire, les activités du Mouvement Nubueke ont été, sont et demeureront :

– la vulgarisation du contrôle citoyen sur la gestion de la chose publique;
– la sensibilisation sur les droits et devoirs du citoyen;
– distributions d’eau lors des manifestations,
– assistance médicale aux blessés…

C’est pourquoi, le Bureau Exécutif réitère sa demande faite au Gouvernement quant à la libération sans conditions de ses membres détenus et la cessation immédiate de toutes formes d’intimidation sur les membres du Mouvement Nubueke.

Aussi, invite t-elle tous les membres et sympathisants du Mouvement Nubueke de Lomé à Cinkassé et dans toute la Diaspora à rester debout, mobilisés, et déterminés face à cette cabale politique visant à faire taire la mission citoyenne et non violente de notre mouvement citoyen.

Nous serons donc naturellement présents lors des prochaines manifestations des 7, 8 et 9 septembre prochain afin d’assurer de façon impartiale la distribution d’eau aux manifestants ainsi qu’aux forces de l’ordre et secourir les blessé(e)s le cas échéant, dans le respect de nos objectifs statutaires.

Fait à Lomé le 6 novembre 2017

Le président du Bureau Exécutif

Mehenos TCHALLA

Togo-Online.co.uk