57 ans du Togo : Voici le message de Jean-Pierre Fabre aux Togolais.

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A la veille de la commémoration du 57 ème anniversaire de l’indépendance du Togo, le Chef de file de l’opposition, Président national de l’Alliance Nationale pour le Changement, ANC s’est agressé mercredi 26 avril dans l’après-midi à son siège à Lomé au peuple.

57 ans du Togo : Voici le message de Jean-Pierre Fabre aux Togolais.

Dans son message, Jean-Pierre Fabre a salué le courage, la détermination des pères de l’indépendance aux pris des sacrifice. Une indépendance acquise de haute lutte.

Il a déploré malheureusement l’Etat de famine, de tribalisme, de la confiscation du pouvoir par un clan, du délabrement total dans lequel le pays s’est retrouvé cinquante années plus tard mettant en ruine, en trahison, en déception les espoir de la devise du Togo que sont « Travail – Liberté – Patrie ». Lisez plutôt!

Source : Justin Anani, Togovisions

Message du President national de l’ANC
Chef de file de l’opposition
A l’occasion du 57ème anniversaire de l’indépendance du Togo

Togolaises, Togolais,
Mes Chers Compatriotes,

L’anniversaire de l’indépendance de notre pays, le 27 avril, est toujours un moment unique et très particulier.C’est un moment extraordinaire de solennité et d’engagement envers notre patrie. Une date qui a scellé pour toujours, la naissance d’une nation libre, indépendante et souveraine.

En effet, il y a 57 ans, M. Sylvanus Epiphanio OLYMPIO, alors Premier Ministre, proclamait à la face du monde, l’indépendance de notre pays le Togo. Une indépendance acquise de haute lutte, par la détermination,le sacrifice et la foi d’hommes et de femmes courageux, vertueux et vaillants.

Par leur volonté, les filles et les fils de ce pays ont ainsi fait la promesse qu’à travers l’ardeur au Travail, la quête permanente de Liberté et l’amour de la Patrie, la Nation nouvelle saura relever les défis menant vers l’épanouissement et l’émancipation de tous ses citoyens ainsi que la prospérité et le rayonnement de la nouvelle République.

Le rappel de ce parcours élogieux et de ce serment ambitieux, nous impose un devoir patriotique, celui de rendre, en cette occasion inoubliable, un vibrant hommage à toutes les femmes et à tous les hommes qui ont œuvré à la libération de la « Terre de nos Aïeux » du joug colonial. A jamais, la Nation togolaise leur sera reconnaissante.

C’est l’occasion pour moi d’exprimer à tous ceux qui poursuivent avec nous la lutte de libération de notre pays du joug de la dictature, mon admiration et ma reconnaissance pour leur engagement constant, leur perspicacité et leur ténacité malgré toutes les difficultés, toutes les entraves, tous les écueils. Je veux vous dire à tous que vous pouvez compter sur moi autant que je compte sur vous.

C’est aussi l’occasion pour moi de saluer une fois encore la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui sont tombés au cours de notre combat, certes long mais combien noble et exaltant. La patrie reconnaissante ne les oubliera jamais.

C’est enfin l’occasion pour moi de réitérer notre sympathie et notre solidarité aux femmes et aux hommes privés de liberté, blessés dans leur chair, dans leur âme, mutilés, contraints à l’exil, à cause de notre combat pour la liberté, la dignité et la justice. Nousvoulons apporter à tous, notre réconfort, avec la promesse que nous ne baisserons jamais les bras devant l’arbitraire, la forfaiture et l’imposture.

Mes chers compatriotes,

Le 27 avril 1960, le peuple togolais tout entier vibrait de joie et d’allégresse dans l’espérance d’un lendemain frappé du sceau de la devise nationale ‘’Travail, Liberté, Patrie’’.

Cinquante-sept ans plus tard, tous les espoirs de notre devise sont déçus, ruinés, trahis.

Cinquante-septans plus tard, le Travail est pratiquement inexistant. Et là où il fait semblant d’exister, il est infertile, éphémère, sans lendemain.

Cinquante-septans plus tard, la Libertéest confisquée.

Cinquante-septans plus tard, la Patrie, notre bien commun, est dangereusement minée par un tribalisme pur et dur,érigé en méthode de gouvernement et en critère d’accès aux emplois publics et privés. Une patrie prise en otage et mise en coupes réglées. Une patrie gangrénée par la corruption et livrée à un pillage systématique.

Pourtant, des sacrifices authentiques ont été consentis pour porter haut l’étendard d’un Togo moderne et démocratique, dans lequel chaque citoyen devrait vivre libre et responsable.

Du nord au sud, de l’est à l’ouest, de l’intérieur de nos frontières nationales jusqu’à travers la diaspora de par le monde, les Togolaises et les Togolais voient toujours leurs efforts d’émancipation, de prospérité, de renouveau, de dialogue, de réconciliation et de développement anéantis par ungroupuscule d’intérêts qui contraint les populationsà la précarité et à la misère.

Que personne ne s’y trompe. Le Togo est pris en otage, régenté et dirigé par des personnes qui ne sont nullement le choix majoritaire de ses populations.

Que personne ne s’y méprenne. Les coups de force, la violence et les répressions sanglantes ne viendront jamais à bout de la détermination des populations togolaises qui aspirent à l’alternance et au changement.

Que personne ne se déjuge. Les multiples dialogues et accords ont besoin de voir leurs résultats enfin mis en œuvre en l’état, sans qu’il y ait des négociations sur les résultats, suivies par d’autres négociations sur des résultats de résultats.

La mauvaise volonté permanente n’est pas le propre du Togo et de ses citoyens.

Le non-respect des engagements pris et le refus obstiné d’honorer une signature, ne sauraient être le propre des dignes fils et filles de ce pays.

C’est dire que depuis le crime crapuleux du 13 janvier 1963, notre pays, le Togo vit sous un régime de dictature implacable qui ne veut rien céder ni concéder à la dignité humaine et à la prospérité partagée.

Les populations vulnérables, les femmes, les enfants, les personnes âgées, les retraités et les personnes handicapées, sont les éternels oubliés de cette République.

Les communautés rurales sont spoliées de leurs terres au profit d’exploitations minières qui opèrent en toute opacité.

La jeunesse togolaise en détresse, abandonnée à elle-même, est livrée à un chômage endémique et àl’oisiveté, aussi bien dans les villes que dans les campagnes.Pour survivre, il ne reste à cette jeunesse, qu’à tenter l’aventure de l’immigration clandestine au-delà des océans ouà recourir sur place à de petits boulots dont certains, taxi moto et vente de carburants illicites, notamment, les exposent à des dangers quotidiens.

Les élèves et les étudiants,manifestant pacifiquement pour revendiquer des droits légitimes,ne sont nullement épargnés par les brutalités policières et les balles assassines tirées à bout portant par les forces armées togolaises.

Les travailleurs, tant du secteur public que privé, contractuels comme permanents, sont contraints de revendiquer à longueur d’année mais en vain, des conditions décentes de vieet de travail, des droits et avantages accumulés, des mesures de sécurité aux normes sur les lieux de travail, une protection effective contre les abus d’employeurs véreux qui violent impunément le code du travail et les conventions collectives en bafouant la dignité des travailleurs.

Quel est donc ce travail macabre qui ne fait qu’aligner des morts sur toute l’entendue du territoire national ? Et qui donc a ordonné cette opération saugrenue de chasse aux vendeurs de carburantsqui s’est soldée par un accident tout aussi saugrenu, entrainant la mort de policiers brûlés vifs ou mortellement blessés dans l’incendie de leur véhicule ?

Naturellement, nous sommes envahis par un sentiment de grande tristesse, de consternation et de compassion pour les victimes et leurs familles. Mais nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver par ailleurs, un sentiment de colère et de réprobationdevant ce drame stupide qui, à l’image de l’autre drame tout aussi stupide de l’explosion des cuves à mazout de WACEM, traduit le peu de considération que ce régime RPT/UNIR accorde à la vie humaine, à la dignité, à la sécurité et à la survie des travailleurs togolais, fussent-ils membres des forces de l’ordre.

Mes chers compatriotes,

Tout cela doit changer. Notre pays ne peut rester indéfiniment une curiosité dans cette Afrique résolument en marche vers la démocratie, l’Etat de droit et le progrès social.

C’est le sens de notre combat à l’Alliance Nationale pour le Changement et à CAP 2015.

C’est le sens de notre projet de société.

C’est la raison d’être de l’engagementrésolu des militants et sympathisants de l’ANC et de CAP 2015, pour l’alternance et le changement.

C’est le sens de notre détermination à œuvrer de concert avec nos partenaires, nos alliés ainsi que les amis du Togo, pour atteindre les objectifs communs de réformes indispensables à la vérité des urnes dans notre pays.

Mes chers compatriotes,

Togolaises, Togolais,

Je sais jusqu’à quel point vous partagez tous ces objectifs.

Notre combat est juste.

C’est uncombat de tous les instants et de toutes les vigilances.

C’est le combat de vérité et de justice que personne ne fera à la place des Togolaises et des Togolais eux-mêmes.

C’est le combat particulier dans un Togo très particulier et totalement atypique.

Un combat que nous avons entrepris ensemble et que nous devons poursuivre ensemble.

Un combat que nous finirons ensemble la tête haute pour un Togo solidaire, uni et réconcilié, digne et prospère.

Un combat qu’ensemble nous gagnerons.

Bonne fête de l’indépendance à tous, partout où vous êtes.

Que Dieu bénisse le Togo et le peuple togolais tout entier !

Ablodé ! Ablodé ! Ablode Gbadja !

Lomé, le 26 Avril 2017
Jean-Pierre Fabre
Président National de l’ANC
Chef de file de l’opposition

27Avril.com