Régulièrement décriée, l’exploitation des Togolais se poursuit de plus belle dans la zone franche. Et pour s’en rendre compte, faites donc un tour à DoDo Style, une société de la zone portuaire, spécialisée dans la fabrication des objets plastiques. Située au rond-point Ramatou en allant vers la plage de Katagan, cette société aux mains des libanais, développe à guichet fermé et depuis plusieurs mois, une exploitation abusive de ses employés. D’ailleurs, fiers du laisser-aller, ces employeurs y vont jusqu’à traiter leurs employés d’esclaves.
Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin disait Victor Hugo. Mais au Togo, il n’est pas étonnant que ce même travail vous créer ces trois maux, surtout s’il vous arrivait d’être employé dans certaines sociétés de la zone franche.
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C’est notamment le cas de Dodo Style, une société libanaise de la zone franche, spécialisée dans la fabrication des objets en plastique dont les ouvriers, considérés comme des moins que rien, ne bénéficient même pas du droit de travail le plus minimum.
D’ailleurs, s’organiser pour réclamer la moindre amélioration des conditions de travail dans cette société, est directement sanctionné par un licenciement sans droit.
Quant aux accidents de travail, ils ne sont réellement pas pris en compte aux dires des ouvriers, « chaque jours nous sommes victimes de menaces de renvoie. Les Libanais ne font que crier sur nous et nous traitent d’esclaves et de tous les noms ».
« Ici pour un rien du tout, on peut vous licencier et vous n’avez nulle part ou vous plaindre. Nous vivons ces situations depuis un bout de temps », note un des employés avant de poursuivre : « vous êtes vraiment loin de savoir les réalités que nous vivons à l’intérieur de ces bâtiments. Les accidents de travail ne sont réellement pas pris en compte. Toutes les tentatives pour nous faire attendre sont voués à l’échec ».
Pis, c’est une exploitation qui se fait en complicité avec quelques nationaux, nommés à certains postes stratégiques. Juste un petit tour, pour s’en rendre compte de la précarité de ces employés, dont les conditions de vie et de travail riment avec celles d’un prolétaire. Et sauf qu’ici, nous sommes au 21 siècle.
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«Avant j’étais un employé usé à la frontière de Hillacondji, mais pour l’ambition de chaque individu, j’ai dû accepter le 22 janvier pour 45.000 FCFA le mois, l’offre d’un Chef personnel d’une société libanaise, spécialisée dans la fabrication des objets plastiques, qui n’est autre que Dodo Style, localisée dans la zone portuaire. J’ai commencé ce travail misérable sans bénéfice où je devrais quitter tous les jours Aného pour le boulot au port. Mon objectif en l’acceptant était de pouvoir joindre les deux bouts en retournant le week-end dans mon ancien boulot, puisque selon le contrat verbalement défini, ces jours nous revenaient de droit. Nous commençons donc le travail de 08 h pour finir à 17 heures avec une pause à midi», nous a raconté Jacques Saboutey, un Ex employé de Dodo Style.
Mais contrairement à ce qui nous a été dit, « on vient nous annoncer quelques jours après que dorénavant on aura plus de week-end, et que nous sommes tous tenus de venir au boulot les week-ends comme les jours normaux, contre une rémunération supplémentaire de 2083 FCFA, unilatéralement défini par nos employeurs qui nous l’on d’ailleurs imposé sans aucune négociation», nous confie un autre employé de Dodo Style.
Cette situation qui s’apparente à un diktat, va nous obliger à nous constituer pour des discussions avec notre Chef personnel.
A notre grand étonnement, la réponse de ce dernier sera : « C’est l’Etat qui a accepté que vous soyez traités comme ça et que rien ne pourrait être fait pour améliorer votre condition de vie et de travail ».
D’ailleurs, à la suite à cette rencontre, « moi et toute la délégation serions licenciés avec un salaire de 35.000 FCFA au lieu de 45.000 FCFA, sans aucune explication de la part de nos employeurs», a regretté Jacques Saboutey.
Une exploitation abusive
Pour ce tout autre employé, qui préfère garder l’anonymat puisque continuant par exercer, « la précarité et la maltraitance dans le travail par les Libanais, le Chef Personnel et le Comptable qui eux sont des togolais, est tellement insupportable que chaque semaine vous avez toujours des démissions. On travaille comme des porcs pensant que d’un jour à l’autre, ils vont décider d’améliorer nos conditions de travail qui frise la précarité, mais jusqu’aujourd’hui, rien n’a changé. Mais plutôt, c’est une situation qui va de mal en pis et nous sommes obligés de poursuivre dans ces conditions exécrables puisque nous aussi, nous ne savons pas où aller ». Et de continuer, « ils nous exploitent de plus belle, parce qu’ils connaissent la précarité que nous vivons ici au Togo. Plus marrant nous ne pouvons même pas nous organiser pour réclamer nos droits. Puisque ceux qui émettent l’idée, sont licenciés sur le coup».
Quand l’employé est considéré comme un esclave
Le plus insupportable poursuit cet employé, « c’est quand vous finissez un travail et que vous arrangez les choses pour partir, c’est en ce moment que nos employeurs Libanais reviennent tout saccager et vous demandent de recommencer. Et à la question de savoir pourquoi ils agissent de la sorte? Ils nous répondent, qu’ils sont les patrons et nous les esclaves ».
Une déclaration qui atteste si bien, que les Togolais ne sont véritablement autres personnes que des esclaves dans leur propre pays.
La position de l’employeur
Pour faire la part des choses, le Chef Personnel de DoDo Style joint au téléphone a choisi ne pas se prononcer.
Les efforts pour rentrer en contact avec d’autres responsables ont également été vains.
Caleb AKPONOU
Gapola.net
Source : Togoweb.net