La vie semblait suivre son cours ce mercredi soir à Harare. Dans le centre-ville, la population zimbabwéenne paraissait vaquer à ses occupations habituelles. Les bars et les restaurants étaient ouverts, tout comme les banques.
Si la présence militaire était bien visible, elle était loin d’être massive. Des véhicules blindés surmontés de mitrailleuses étaient postés à certaines intersections et devant des bâtiments publics. Quelques soldats faisaient le guet à certains croisements, sans qu’on ressente pour autant dans la capitale zimbabwéenne une quelconque tension particulièrement pesante.
« Aujourd’hui, depuis 4h du matin, c’est le premier jour de notre indépendance », s’est réjoui un Zimbabwéen rencontré dans un bar. Quatre heures du matin, c’est l’heure à laquelle les militaires ont pris la parole à la télévision publique pour annoncer leur intervention. Il ne s’agit pas de « coup d’Etat », a assuré le général Sibusio Moyo, mais d’éliminer « les criminels dans l’entourage de Robert Mugabe » en vue de les poursuivre en justice.
Malgré le calme apparent qui règne à Harare, de nombreuses questions restent cependant en suspens. Se pose celle de l’avenir de Robert Mugabe, qui ne s’est toujours pas exprimé. S’agit-il de la fin des 37 ans au pouvoir de celui que de nombreux Africains considèrent comme un héros de la lutte anticoloniale, mais que d’autres qualifient de despote, lui reprochant d’avoir ruiné économiquement l’un des pays les plus prometteurs du continent. Se pose aussi la question de de son épouse Grace Mugabe.
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