Après une journée entière d’attente, Emmerson Mnangagwa est finalement apparu en public dans la soirée. Ses partisans l’attendaient à l’aéroport ce mercredi midi, mais les militaires les ont évacués, leur demandant de retourner dans le centre-ville, au quartier général du parti au pouvoir, la Zanu-PF.
Le nouvel homme fort du Zimbabwe est arrivé quelques heures plus tard, s’adressant à la foule entouré d’une dizaine de gardes du corps, certains positionnés devant lui, signe d’une inquiétude toujours vive quant à sa sécurité.
« Aujourd’hui, nous voyons naître une nouvelle démocratie », a-t-il lancé à la foule, vilipendant « ceux qui depuis deux semaines tentent de faire dérailler le processus constitutionnel ». « La volonté du peuple vaincra toujours, a-t-il ajouté. Il faut maintenant s’unir pour relancer l’économie du pays, créer des emplois et retrouver la paix. »
Emmerson Mnangagwa a été accueilli par des réactions de joie à son arrivée et pendant son discours, même si seulement 300 personnes au maximum étaient présentes devant le quartier général de la Zanu-PF. Cette faible affluence s’explique notamment par les longues heures d’attente à l’aéroport qui ont fini par décourager de nombreux sympathisants.
Des élections en 2018 ?
Pour le MDC, le principal parti d’opposition, la transition qui s’annonce doit s’attacher à organiser des élections dès l’année prochaine. Le Mouvement pour le changement démocratique voudrait que cette transition soit dirigée par un « mécanisme inclusif » qui reste à déterminer.
« Il ne nous appartient pas de décider qui sera le nouveau président. En vertu de la Constitution, il revient à la Zanu-PF de le désigner. Nous ne sommes pas le parti au pouvoir. Nous ne soutenons personne de la Zanu-PF, mais nous leur reconnaissons le droit de désigner le chef d’Etat et nous allons respecter M. Mnangagwa en tant que chef d’Etat, affirme Douglas Mwonzora, secrétaire général du MDC. Mais nous sommes ses opposants. Nous sommes le MDC. Nous ne sommes pas la Zanu-PF. Nous attendons des élections libres et transparentes pour élire un président qui soit aimé du peuple. »
Et l’opposant de rappeler qu’Emmerson Mnangagwa est « au coeur du système depuis 37 ans. Mugabe n’a pas agi seul. Nous avons toutes les intentions de vaincre en 2018. Donc, oui, nous allons respecter M. Mnangagwa, mais nous n’allons quand même pas aller à l’aéroport pour l’accueillir comme si c’était notre président », a déclaré sur RFI Douglas Mwonzora, peu avant l’arrivée à Harare d’Emmerson Mnangagwa.
L’espoir des classes populaires
Alors qu’une page se tourne, les attentes des classes populaires sont immenses. Elles veulent croire qu’un nouveau pouvoir ramènera les investisseurs dans le pays, et que des prêts pourront être accordés plus facilement au Zimbabwe.
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