Xi Jinping en Russie: Moscou et Pékin s’allient face à la menace américaine

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Avant une réception à son honneur sous les ors du Kremlin, une soirée au théâtre du Bolchoï, une visite à deux pandas chinois prêtés au zoo de Moscou et une intervention au principal rendez-vous économico-politique russe, le président Xi Jinping a été reçu par Vladimir Poutine. Une visite officielle qui doit marquer une « nouvelle ère » dans l’amitié entre la Russie et la Chine.

On a pu voir de grands sourires de part et d’autre et des démonstrations d’amitié. Une amitié symbolisée aux yeux de Vladimir Poutine, par les deux pandas offerts à la Russie par Pékin, à l’occasion de ce déplacement.

La diplomatie du panda reste un grand classique de la politique étrangère chinoise, mais au-delà des symboles, à l’issue de ces entretiens entre les deux hommes, la publication d’une déclaration commune dessine, non pas une alliance, mais une proximité de vues très fortes entre les deux pays et une même inquiétude vis-à-vis des États-Unis.

La Chine et la Russie font front commun contre les États-Unis

Dans ce communiqué, on peut lire que la Chine et la Russie dénoncent « le diktat politique et le chantage monétaire » dans les relations internationales. Les États-Unis ne sont pas directement nommés, mais c’est bien Washington qui est visé, avec la politique de sanctions, et la guerre commerciale ouverte entre la Chine et les États-Unis.

Pékin et Moscou dans cette déclaration commune dénoncent également la décision de Donald Trump de se retirer du Traité de Vienne sur le nucléaire iranien et de rompre avec le Traité INF sur les armes nucléaires à portée intermédiaire.

Vladimir Poutine voulait profiter des tensions actuelles entre Pékin et Washington, pour se rapprocher de la Chine, il y est visiblement parvenu.

Poutine souligne la proximité entre les deux pays

Le président russe souhaite conforter la relation entre Moscou et Pékin, c’est ce qu’il a déclaré en accueillant son homologue chinois : « Votre visite coïncide avec le 70e anniversaire de notre relation diplomatique. Car l’URSS a reconnu la République de Chine au lendemain de sa création. Au cours de cette longue période, il y a eu beaucoup d’évènements, mais ces dernières années les relations entre nos deux pays ont atteint un niveau sans précédent. L’an dernier, nous nous étions fixés comme objectif d’atteindre les 100 milliards de dollars d’échanges commerciaux et grâce aux efforts de nos deux pays nous avons dépassé cet objectif ! Je veux souligner encore une fois que c’est en grande partie grâce à votre investissement personnel que nous y sommes arrivés ! Et nous sommes convaincus que votre visite donnera un élan supplémentaire au développement de notre relation ».

C’est avec un large sourire que Vladimir Poutine s’adresse au dirigeant chinois. Pour le président russe, la guerre commerciale entre Pékin et Washington offre une occasion en or pour se rapprocher de la Chine. Et Vladimir Poutine de souligner la proximité des deux pays, sur la plupart des sujets qui dominent l’actualité internationale.

« Nos pays ont des points de vue concordants au sujet de la situation de la péninsule coréenne et nous allons continuer à collaborer avec nos partenaires chinois pour faire baisser la tension sur la péninsule. La Russie et la Chine travaillent ensemble également à une résolution pacifique de la crise syrienne. Enfin, nous sommes favorables à une stabilisation de la situation au Venezuela et restons attachés à une exécution totale de l’accord sur le nucléaire iranien », a déclaré Vladimir Poutine.

Xi Jinping salue Vladimir Poutine, son « meilleur ami »

Iran, Venezuela, Syrie ou Corée du Nord : les points d’accord ne manquent pas entre la Chine et la Russie. Le président chinois n’hésite pas d’ailleurs à présenter Vladimir Poutine comme « son meilleur ami ».

Après les déclarations d’amitié, place aux affaires : le président chinois sera l’invité d’honneur du Forum économique russe – à Saint-Pétersbourg, l’ancienne capitale russe qui est aussi la ville natale de Vladimir Poutine.

Ultime contre-pied à l’issue de cette journée vis-à-vis des États-Unis : l’annonce d’un accord avec Huawei, l’opérateur chinois accusé d’espionnage par Washington, qui va pouvoir développer la 5G sur le territoire russe.

Source : www.cameroonweb.com