Vote de la diaspora: la colère des Togolais au Canada

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Pour la première fois, les Togolais de la diaspora ont le droit de participer à l’élection présidentielle, qui a lieu ce samedi. Une grande partie d’entre eux, dont ceux vivant au Canada, ne pourront toutefois exercer leur droit de vote.

Le Togo organise l’élection qui pourrait permettre au président sortant Faure Gnassingbé, 54 ans, de briguer un quatrième mandat de cinq ans.

Plus de 3 millions d’électeurs vont départager M. Gnassingbé et les six autres candidats, dont l’opposant Gabriel Agbéyomé Kodjo.

Selon le recensement de 2016, les Togolais vivant au Canada sont au nombre de 5300.

L’ambassade du Togo au Canada n’a pas le nombre d’électeurs inscrits exigé pour être une circonscription électorale, a expliqué le chargé d’affaires du Togo au Canada, Peketi Ptangme.

« Il faut que 300 citoyens au minimum disposent de la carte consulaire pour qu’une ambassade soit reconnue comme circonscription électorale. Au Canada, moins de 200 Togolais ont cette carte. Il faut l’obtenir au moins six mois avant la date de l’élection, ajoute le diplomate. Ce n’est pas par mauvaise foi du gouvernement que ses concitoyens vivant au Canada ne vont pas voter », a-t-il martelé.

Seules six ambassades à travers le monde ont rempli cette condition, a dit M. Ptangme. Il s’agit des circonscriptions de Washington, Paris, Libreville, Rabat, Abuja et Kinshasa.

Regret et fierté

C’est regrettable qu’une partie de la diaspora togolaise ne puisse pas effectuer son choix, elle qui a attendu ce moment depuis longtemps, indique Maxime Zoumari, citoyen togolais vivant à Toronto.

Il dit ne pas être surpris, car le pouvoir n’a pas communiqué avec les associations et les différents groupes de Togolais, ce qui ne nous a pas permis d’avoir l’information sur ce processus d’inscription des électeurs.

Selon M. Zoumari, même si l’ambassade avait sensibilisé la communauté togolaise, la barre de 300 n’aurait pas été atteinte.

Les gens ont l’impression que leur vote ne sert à rien, car il n’y a jamais eu d’alternance au Togo, déclare -t-il.

Le président sortant, qui se représente pour la quatrième fois, a été élu pour la première fois en 2005 à la suite de la mort de son père, l’ancien président Gnassingbé Eyadema qui a passé 38 ans au pouvoir.

Même s’il aurait souhaité voter, le représentant pour l’Ontario du parti au pouvoir, Raul Komlan Modro, se réjouit que le droit de vote soit finalement reconnu aux Togolais de la diaspora.

Nous avons attendu depuis longtemps et maintenant on peut voter. C’est une fierté pour nous qui attendions ce moment depuis plusieurs décennies. C’est juste une raison technique qui a fait que l’on ne vote pas, dit-il.

Le fait que les Togolais soient installés un peu partout au Canada ne facilite pas les choses à l’ambassade, fait-il remarquer.

« Les gens ne peuvent pas quitter Vancouver ou Toronto pour Ottawa dans le but de se faire inscrire à l’ambassade qui est à Ottawa. Le Canada est très vaste », a déclaré  Raul Komlan Modro, représentant pour l’Ontario du parti de Faure Gnassingbé

M. Modro appelle l’ambassade de son pays à prendre en compte cet élément pour les prochaines élections.

Il lance également le même message à l’Assemblée nationale du Togo qui, selon lui, n’a pas adopté à temps la loi autorisant le vote des Togolais de la diaspora. Si aucun des sept candidats n’obtient la majorité des voix à plus de 51 %, un second tour sera organisé.

Radio-Canada

Source : Togoweb.net