Vociférations et Insultes du sieur Sogoyou Kéguéwé sur New World TV: Un Cas pour la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC)?

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le zele Sogoyou Kéguéwé

Nous l’avons connu comme journaliste à Radio-Kara où nous fîmes brièvement un stage dans la deuxième moitié des années ’80. Nous enseignions alors l’allemand au lycée de cette ville. Monsieur Sogoyou Kéguéwé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, deviendra plus tard à Kara un activiste du régime RPT pour s’opposer à la démocratisation au début des années ’90. Pendant et après la conférence nationale, tenue en juillet et août 1991, les activistes pro-Éyadéma et pro-RPT dont notre journaliste était l’un des plus actifs, avaient fait de la ville de Kara et de la préfecture de la Kozah un état dans un état, interdit aux activités des partis politiques de l’opposition. Qui a oublié cette époque où Monsieur Akrima Kogoé, ancien directeur-adjoint à l’enseignement du troisième dégré, plus tard directeur général à la SALT, que nous avons également bien connu, s’était autoproclamé préfet de la Kozah, après que la préfet, Madame Gazaro Wêrê, nommée par le premier gouvernement de transition du premier ministre Joseph Kokou Koffigoh, fût renvoyée sur son instigation et sur celle d’un certain Sogoyou Kéguéwé?

En 1991, après la conférence nationale et en notre qualité de reporter à la TVT, nous eûmes le privilège d’accompagner avec notre équipe la délégation du Haut Conseil de la République (HCR), parlement de transition, pour une tournée de sensibilisation dans le nord du pays. Si la délégation n’eut aucun problème pour tenir ses meetings à Sokodé, Bafilo, Mango, Dapaong et Cinkassé…, il ne fut pas possible pour les Hauts Conseillers de la République de délivrer leur message du renouveau démocratique aux populations de Kara. L’ancien journaliste à Radio-Kara, le chef-activiste pro-RPT et pro-Éyadéma, Monsieur Sogoyou Kéguéwé et ses miliciens y veillaient au grain.

Voilà la petite histoire qui retrace les faits d’armes de Monsieur Sogoyou Kéguéwé au début de la démocratisation dans notre pays. Ce soutien inconditionnel au régime RPT et surtout à Éyadéma, lui avait valu d’être nommé par ce dernier, comme pour le remercier pour services rendus, ambassadeur du Togo en Allemagne.

Ce sont aujourd’hui les prestations de Monsieur Sogoyou sur une chaîne de télévision de la place à Lomé, la «New World TV» qui attirent notre attention. Non pas parce qu’il n’aurait pas le droit de faire ses analyses, mais bien au contraire! Même si le Togo est malheureusement encore au stade des balbutiements démocratiques, tout citoyen devrait avoir le droit et surtout la liberté de s’exprimer sur tout sujet relatif à la gestion de la nation, tout en respectant la vie, la liberté, l’honneur et la dignité des autres citoyens. Les vociférations et autres insultes gratuites proférées par M. Sogoyou Kéguéwé au cours de ses sorties sur cette chaîne de télévision citée plus haut, rentrent-elles vraiment dans le cadre d’analyses réfléchies et posées d’un journaliste, qui plus est, fut ambassadeur? Nous estimons qu’en sa qualité d’ex-ambassadeur, Monsieur Sogoyou devrait agir avec une certaine retenue. Il devrait pouvoir se débarrasser de la carapace d’activiste qu’il fut en cessant de proférer des injures qui ne peuvent en rien ressembler à des analyses intelligentes, réfléchies et posées du journaliste de formation qu’il est.

Par ailleurs, Monsieur Sogoyou Kéguéwé, surtout dans la crise nigérienne, s’érige en panafricaniste en fustigeant, par des expressions pas très propres, des chefs d’état de la sous-région qui montrent beaucoup plus de zèle dans leur combat contre les militaires putschistes à Niamey. Ce qui est curieux, c’est que notre «analyste politique» évite soigneusement d’aborder le drame togolais dont il connaît très bien les tenants et les aboutissants. Voudrait-il par là nous signifier que son protecteur Faure Gnassingbé est lui aussi un panafricaniste? Cette propagande qui consiste à polir l’image d’un dictateur pour le rendre fréquentable ne peut que tromper les naïfs. Les Togolais, dans leur grande majorité, ne veulent aujourd’hui qu’une chose: la fin du règne sanglant des Gnassingbé de père en fils. Toute autre gesticulation quelle qu’elle soit, venant du pouvoir togolais actuel ou de ses soutiens, pour essayer d’éviter le verdict inévitable qui est le sien, est vouée à l’échec.

Quant au caractère grossier des propos régulièrement tenus sur «New World TV» par l’ancien ambassadeur du Togo en Allemagne, Monsieur Sogoyou Kéguéwé, inutile de dire qu’il n’est pas fait pour les oreilles de la masse sur les réseaux sociaux, où beaucoup ne peuvent pas faire leur propre analyse. Quel modèle pour les jeunes générations? Que disent les textes de la HAAC dans de tels cas? Un journaliste ou tout autre analyste peut-il continuer à donner son point de vue en insultant et en manquant de respect à des personnalités politiques, surtout étrangères?

Samari Tchadjobo
Allemagne

Source : 27Avril.com