USA: sûr de lui, Donald Trump repart en campagne

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Mardi soir, Donald Trump lançait officiellement la campagne pour sa réélection. Notre correspondant aux Etats-Unis a assisté à l’événement.

Pour annoncer sa candidature à un second mandat, Donald Trump a opté pour une énorme salle de concert archi-comble de 20 000 personnes à Orlando, en Floride, histoire de démontrer que sa popularité est intacte et solide dans l’électorat républicain. C’était grand et plutôt sobre par rapport à ce qu’il est capable de faire. Pas de déclarations fracassantes mais un discours rassurant, à défaut d’être rassembleur. «Cette fois ce sera plus facile, on a déjà accompli tellement de choses…» Hier soir, Trump était plus sûr de lui que jamais.

Avant son discours, la première à monter sur scène est Paula White, pasteur juchée sur hauts talons. Cette confidente de longue date de Trump est aussi sa conseillère spirituelle. «Je déclare que Donald Trump vaincra les stratégies de l’enfer», annonce-t-elle avant de demander à la foule de donner «de la force» au président. Puis Lara Trump, enceinte et épouse d’Eric Trump, le cadet de la famille, enchaîne. Ancienne productrice de télévision, elle est l’une des porte-paroles de la campagne de son beau-père. Elle est la première de la soirée -mais pas la dernière- à attaquer les médias, ainsi que les sondages, si défavorables au président qu’on peut en effet douter de leur crédibilité. «Toujours faux, comme en 2016», a-t-elle lâché. «Les médias ne comprennent rien à ce pays», renchérit Eric, son mari, qui la rejoint sur scène.

Le président lâche surtout ses coups sur… Hillary Clinton
Puis c’est au tour de Donald Jr, l’aîné de la famille et très en verve, de prendre le micro. Il soigne son entrée en lançant des casquettes rouges dans le public au son de «Eyes of the Tiger», la bande originale de «Rocky». Sans cravate, il prononce un discours deux fois plus long que son frère, le discret Eric, dans lequel il attaque Joe Biden sans jamais citer les autres candidats à la primaire démocrate, comme si l’ancien vice-président d’Obama était déjà investi. Il l’accuse à demi-mot de corruption par rapport à la Chine, pays que Biden à tendance à défendre et où son fils Hunter a investi 1,5 milliard de dollars. Lui qu’on dit atteint du virus de la politique, Donald Junior a hérité du goût de son père pour la controverse. Puis il fait applaudir sa «princesse» et girlfriend Kimberly Guilfoyle, ancienne présentatrice vedette de Fox News, la chaîne du pouvoir. Cette soirée a des allures de réunion de famille.

Un manutentionnaire monte sur scène pour accrocher le sceau présidentiel sur le pupitre. Donald Trump débarque quels instants après, précédé de son vice-président Mike Pence et de la première dame, Melania Trump, en tenue jaune canari. Durant son discours, Trump égrène ses principaux accomplissements pendant ses deux années et demi de pouvoir : baisse des impôts, une économie qui tourne à plus de 3% de croissance, augmentation des emplois industriels au rythme de «16 000 par mois», le taux de chômage des femmes «le plus faible depuis 70 ans», la nomination de plus de 140 juges conservateurs et de deux juges du même bord à la Cour suprême, etc. Surprise : il fait preuve de retenue sur «Sleepy Joe», ainsi qu’il appelle Joe Biden, et lâche surtout ses coups sur… Hillary Clinton qui, bien qu’absente du scrutin, fait toujours recette dans le rôle de celle que les Républicains adorent détester.

« Trump m’a fait gagner 10 000 dollars par an »
Trump ressort l’affaire des e-mails «supprimés à l’acide», déplore-t-il avec son goût habituel de l’exagération. Les fans hurlent «Lock her up» («Jetez la en prison») avec autant de ferveur qu’en 2016. Trump officialise aussi son nouveau slogan : «Keep America Great» («Préserver la grandeur de l’Amérique») avant de conclure un discours sans doute trop long (plus d’une heure et quart) car les gradins du haut de la salle de concert commencent à se dégarnir avant la fin. Peu importe, estime Matt Graham, 32 ans, ingénieur chargé de la qualité dans l’aéronautique : «J’ai cinq enfants, et le crédit d’impôt parental décidé par Trump m’a fait gagner 10 000 dollars par an. Mon salaire a augmenté de plus de 40% depuis trois ans, je reçois un grand nombre d’offres d’emplois alors qu’autrefois on se battait pour les mêmes jobs, et j’ai plein d’amis qui ont trouvé du boulot.»

En 2016, Matt a voté pour Trump un peu à contrecœur parce qu’il est très religieux et n’aime pas sa vulgarité ni son comportement par rapport aux femmes. «Mais depuis qu’il est président, je ne m’attendais pas à ce qu’il en fasse autant sur le plan de la moralité», s’étonne-t-il. Trump a en effet soigné son électorat évangélique en prenant des mesures anti-avortement par exemple. Du coup, pour Matt, insultes et dérapages présidentiels sont pardonnés : «Souvent , à la messe du dimanche, nous prions pour lui avec mon pasteur…»

Source : www.cameroonweb.com