Les 29, 30 et 31 août derniers, les partis politiques de CAP 2015, appuyés par le PNP et le Groupe des six avaient appelé la population togolaise à des manifestations à Lomé. Le pouvoir en place ayant flairé le degré de cette mobilisation a vite trouvé une formule qui a sonné comme une façon de contrer l’événement : les militants de l’UNIR, parti présidentiel devraient aussi faire une marche aux mêmes dates.
Ayant vu venir le danger, l’opposition reporte ses manifestations aux 6 et 7 septembre, laissant le pouvoir perplexe qui s’est affiché seul dans les rues ce jour-là. Ainsi, pour couper l’herbe sous les pieds des leaders de l’opposition, le ministre Boukpessi Payadowa de l’Administration Territoriale a jugé bon sortir un communiqué pour soi-disant exhorter les partis politiques à privilégier les fins de semaine dans l’organisation des manifestations publiques. UNIR se disant respectueuse des décisions administratives surseoit aux manifestations du lendemain.
Après donc les démonstrations de force des 6 et 7 septembre, le peuple s’apprête à redescendre dans les rues les 20 et 21. Curieusement, Unir vient annoncer aussi qu’elle fera de même aux mêmes dates. Que cache donc cette stratégie qui consiste à faire les mêmes activités aux mêmes dates que l’opposition ? Que craint UNIR ? Pour l’instant, les itinéraires de cette manœuvre du pouvoir ne sont pas encore connus.
C’est le risque d’affrontement des deux camps qu’on peut craindre au cas où les itinéraires venaient à connaître des points de confluence. Pour un parti politique bien organisé et qui se respecte, il serait beaucoup plus convenable que les comportements ne s’assimilent pas à la provocation. Ceci n’honore guère ceux qui prétendent donner des leçons de loyauté et de démocratie à tout bout de champ.
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