UFC : Une énième crise pourrait être le coup de grâce 11 décembre 2017

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UFC : Une énième crise pourrait être le coup de grâce                                                                             11 décembre 2017
Gilchrist Olympio, Président de l’Union des Forces de Changement (UfC)

Par Serge Lemask, togo-online.co.uk

Gilchrist Olympio, le président de l’Union des forces de changement (Ufc) a décidé de prendre sa retraite politique. Un départ qui va ouvrir les hostilités pour sa succession. Déjà, les potentiels candidats se livrent une guerre froide qui pourrait s’accentuer dans les prochaines semaines. La question qui se pose, est de savoir si cette course effrénée à la tête de l’UFC ne lui pourrait être finalement fatale.

Mardi 28 Novembre 2017, contre toute attente, le fils du premier président du Togo, Gilchrist Olympio a annoncé qu’il va prendre sa retraite politique. Après plus de deux décennies passées à la tête de l’UFC, l’avenir « devra imaginé et poursuivi par des jeunes hommes et des femmes de moins de 80 ans », a déclaré Fo Gil. « Des jeunes qui pourront amener à la poursuite de leurs idées, la même énergie qui a été la nôtre, afin que le Togo puisse redevenir dans un futur proche une terre de fierté et d’excellence en Afrique », a ajouté Gilchrist Olympio. Pris par le poids de l’âge (plus de 80 ans), l’opposant historique au régime des Gnassingbé a donc jugé bon de laisser sa place à la jeunesse montante qui aura la lourde responsabilité de continuer la lutte notamment en faveur de l’alternance politique au Togo. Cet appel à la jeunesse du parti va ouvrir un front entre les anciens conseillers de Gilchrist et les jeunes avides de pouvoir qui n’attendent que le bon moment pour prendre le pouvoir au sein du parti et laisser « les vieux » compagnons du président sur le carreau.

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L’UFC habituée des scissions…

Créée le 1er Février 1992, quelques mois après le rétablissement du multipartisme au Togo, en tant que fédération de huit partis politiques (UTR, PFC, MTD, FCDDT, SDT, ATD, PDU, UDS) se réclamant de l’héritage de l’ex – Comité de l ’Unité Togolaise (1941-1967), l’Union des forces de changement se disait hostile à tout compromis avec le pouvoir en place. « Le parti se distingue par un engagement résolu en faveur d’un changement politique et social authentique au Togo. Il refuse tout compromis avec le système au pouvoir dominé par l’armée », se targue à tambouriner dans les années 2000, les responsables de l’UFC.

Se basant sur sa popularité, le parti a toujours réclamé sa victoire aux différentes élections notamment la présidentielle de 1998. Mais petit à petit, le Feu Général Gnassingbé Eyadema réussira à faire infiltrer les rangs du parti. Les taupes ont pour principalement mission d’entraver la bonne marche du parti et aussi de faire naitre des idées moins radicales. C’est alors que les divisions vont commencer par apparaitre au sein du parti « Détia », « palmier en Ewé, une langue locale ». En 2005, après le décès d’Eyadéma et à la suite des évènements post électoraux avec des milliers de victimes, Faure Gnassingbé qui a pris la place de son père a décidé d’ouvrir le gouvernement à l’opposition. Mais cette dernière refuse tout compromis. Mais un des membres de l’Ufc a choisi de rejoindre l’exécutif de l’époque. Il s’agit de Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron. Il sera purement et simplement exclu des rangs de l’UFC pour « une faute grave au sens de l’article 11 de ses Statuts du parti ».

En 2010, après la signature de l’Accord RPT-UFC, l’Ufc va connaître une crise sans précédent qui aboutira au départ entre autres de Jean-Pierre Fabre, Secrétaire général, Patrick Lawson, Vice-président et Isabelle Améganvi. Ils créeront leur propre parti politique, l’Alliance nationale pour le changement (Anc).
En 2013, les résultats catastrophiques aux élections législatives vont laisser un goût amer. Une crise interne va secouer le parti de Gilchrist Olympio. Conséquence, Djimon Oré, Nicodème Habia, Tsimessé Gbéya et Adjangba Théophile ont été définitivement exclus de l’UFC pour n’avoir pas répondu à une convocation à « comparaître » du bureau directeur de cette formation. Ces derniers se sont ouvertement opposés à l’entrée des personnalités de l’UFC au gouvernement, au lendemain des élections législatives, scrutin à l’issue ce parti n’a recueilli que 3 sièges de députés sur 91. « Je crois que c’est un bon dé- barras. Car, il y a de quiproquo au sein de ce parti depuis plus de deux ans. Nos points de vue ne sont pas acceptés. Nous ne savons pas là où le président nous amène. S’il décide aujourd’hui de nous exclure, j’espère qu’il nous libère. Nous avons la conscience dégagée, nous allons continuer la lutte », avait déclaré Djimon Oré qui avait profité de l’accord de 2010 pour être nommé ministre de la communication. Lui aussi créera son parti, le Front des patriotes pour la démocratie (FDP), dont il est le Président national. C’est d ire que l’UFC est un parti habitué aux crises. Mais la prochaine qui s’annonce pourrait être fatale.

La hantise d’une énième crise…

En effet, les précédentes crises opposaient uniquement les hauts responsables. Même si cela a eu de graves conséquences sur l’électorat, les plus fidèles collaborateurs de Gilchrist sont toujours avec lui. Et au moment de partir, le souhait du «vieux» de laisser le parti entre les mains de la jeune garde peut s’avérer humiliante pour certains ténors. Déjà qu’il y a une crise de leadership au sein du parti jaune depuis quelques mois.

Une nouvelle scission au sein de l’UFC va, sans aucun doute, émietter encore la base qui d’ailleurs ne représente plus grand-chose. Ce sera alors le coup de grâce pour ce parti historique qui a longtemps incarné l’espoir de tout un peuple. « Le combat politique que j’ai mené tout au long de ma vie et pour lequel j’ai sacrifié tant de choses a toujours eu pour objectif de libérer mes concitoyens du joug de l’oppression et d’améliorer leurs conditions de vie. Je n’ai jamais dévié de cet objectif sacré et je laisse à l’histoire, cet implacable mais juste comptable, le soin de porter un jugement sur les choix que j’ai été amené à faire pour le bien de mon pays », dixit Gilhrist Olympio au moment de l’annonce de sa retraite. On espère que cet idéal défendu par l’opposant historique va inspirer les autres membres de ce parti, aujourd’hui plongé dans la division.

Source : Fraternité

Togo-Online.co.uk