Tsévié, l’échec de 50 ans de gouvernance

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Tsévié, l’échec de 50 ans de gouvernance

C’est dans une ville en dégradation continue que l’UNIR a tenu le week-end dernier son tout premier congrès statutaire depuis sa création en 2012. C’est sur les « ruines » de cette ville, située à 35 Km de Lomé, que Faure Gnassingbé, dans une situation inconfortable à causse des manifestations qui ne désemplissent pas pour le chasser du pouvoir, a pu trouver un « réconfort » apparent, en attendant les jours chauds qui s’annoncent les 7, 8 et 9 novembre prochains.

La ville de Tsévié, c’est l’histoire de la ville de Jérusalem sur laquelle Jésus a pleuré. Délaissée dans un état de vétusté, Tsévié se détruit lamentablement laissant derrière elle une triste image. Chef-lieu de la région maritime et de la préfecture de Zio, cette ville, d’une population d’environ 60.000 hbts, proche de la capitale, est le symbole de l’échec de la gouvernance du régime cinquantenaire en matière. Elle n’offre rien de semblable à un chef-lieu. Tout y manque. La fourniture des services sociaux de base est insuffisante. L’emploi manque cruellement. Les infrastructures sont presqu’inexistantes. Il n’existe aucun hôtel, aucune salle de conférence pouvant abriter un congrès au point qu’on soit obligé d’ériger une tente climatisée sur la pelouse du stade Dr Kaolo. Les installations en eau potable remontent à l’époque de l’indépendance. Aucun site ou lieu de loisirs qui puissent attirer. Pas de restaurants qui puissent confortablement accueillir les visiteurs. Le nouvel Hôtel de ville récemment construit à la tête duquel se trouve est Bruno Loglo depuis une dizaine d’années est difficilement fréquentable en saison de pluie.

Du 28 au 29 octobre dernier, Tsévié en proie à une pauvreté ambiante a été « assiégée » par la couleur bleue Unir. A part la Nationale N°1 et la route de Tabligbo qui la traversent, Tsévié n’a que des routes poussiéreuses non tracées. Les constructions ne respectent aucune norme architecturale. Ce qui fait que la ville laisse de loin l’image d’un hameau. La quasi inexistence de salles de conférence et d’hôtels de renom a obligé Faure Gnassingbé et sa minorité pilleuse à ériger sur le stade Docteur Kaolo en état de délabrement des tentes climatisées. Et ce qui est symptomatique, c’est que les délégués du parti étaient logés à Lomé et ralliaient le lieu du congrès par SOTRAL, alors que leur champion a préféré la voie aérienne.

A la veille de cette manifestation les autorités de ce pays ont finalement su qu’il fallait redonner une splendeur à cette ville. Des travaux d’aménagement ont été précipités. Des caniveaux ont été curés depuis Togblekopé. Les seuls feux tricolores en panne depuis longtemps ont finalement retrouvé vie. Ces feux de signalisations qui datent du temps où KwasiKlutsè était Premier ministre étaient depuis longtemps tombés en panne. Peut-être que la population de Tsévié pourrait se réjouir du nouveau visage à certains endroits de sa ville. Mais reste à savoir si cette nouvelle image durera avec le temps.

En tout cas, tout porte à croire que ce n’était que du cosmétique. Sur la toile, le sujet n’était pas passé inaperçu. « Tsévié, toujours qualifiée de ville défavorable au régime RPT d’hier et Unir d’aujourd’hui, aura suffisamment payé le prix de son opposition au pouvoir GNASSINGBE. Tsévié aura été laissée pour compte pendant plus de 25 ans. Aucun changement, sinon une dégradation exponentielle de ses infrastructures. La ville de Bruno KossiAmetowoyona LOGLO, Président de la délégation spéciale de la commune depuis une dizaine d’années n’aura connu un semblant de mutation qu’à partir des années 2010 grâce aux appuis multiformes de la coopération allemande à travers la GIZ et quelques partenariats conclus avec certaines communes françaises.

Depuis ces trois (3) dernières années, on peut sentir un intérêt de moins en plus visible du pouvoir de Lomé à l’égard de la ville. L’intérêt n’a jamais été aussi significatif que celui exprimé il y a environ trente (30) jours. Le traçage de presque toutes les rues de la ville, la rénovation du Relais de la Commune (place de fête) ainsi que de Stade Municipal Dr KAOLO avec l’installation des projecteurs, l’extension de l’électrification publique à certains quartiers de Tsévié, le remplacement des feux tricolores en panne depuis une quinzaine d’années, le recollage de certains endroits de la route nationale N°1 traversant la ville. La mobilisation est brève à l’allure d’une ville en chantier, sauf que la vitesse d’exécution du chantier laisse entrevoir des questions », s’est désolé un internaute.

Comment comprendre que pendant 50 ans de règne, le pouvoir n’ait pu doter cette ville stratégique (du point de vue administratif) des infrastructures adéquates ? La ville de Tsévié reste le symbole de l’échec de ce régime, réfractaire au processus de décentralisation en matière de développement. Comme quoi, ceux qui estiment que l’Unir signifie également développement doivent se rendre compte que c’est plutôt un cuisant échec. Les cadres de l’Unir natifs de ce milieu qui défendent bec et ongle ce pouvoir, à l’instar de KodzoAdedze, devraient savoir qu’avec le temps, de cette ville, « il n’en restera plus pierre sur pierre »

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