Comment lutte-ton au Togo contre les effets dévastateurs du réchauffement de la planète ? De l’engloutissement par la mer de certains villages au bas Togo au dérèglement des pluies, le Togo connaît sa part de difficultés face aux dévastations des changements climatiques. Cependant, un travail de résilience et de prévention est à relever que ce soit des initiatives citoyennes/communautaires que celles du gouvernement. Un point sur cinq (05) principales réponses aux changements climatiques.
Top 1- Le projet WACA pour sauver le littoral de 6 pays en Afrique de l’Ouest : Préserver le périmètre urbain et les infrastructures urbaines côtières
Lancé en Novembre 2018 pour une durée d’exécution de 5 ans, le projet pèse 31 milliards de F CFA rassemblés par la Banque Mondiale, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et l’État togolais. Il vise à adresser une réponse durable à l’invasion du littoral dont la ville historique d’Aného ainsi que les infrastructures côtières menacées de disparition avant face à l’érosion côtière.
« Le Togo a déjà Construit deux routes côtières emportées par la mer. A quoi servira de construire une belle route qui dans 10 ans se retrouvera dans la mer » ; une question que le président togolais Faure Gnassingbé avait adressée aux investisseurs quelques années plus tôt. Ces derniers ont décidé d’appuyer les États côtiers du Benin, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sao Tomé Principe, le Sénégal et le Togo dans l’installation de solutions durables contre l’érosion côtière.
À Lomé, les communautés de la côte seront associées à la réalisation du projet WACA qui vise également à doter les populations menacées, de moyens de résiliences depuis lors que la violente avancée de la mer a mis fin aux activités maritimes lucratives. Au nombre des activités à réaliser : le segment entre les localités d’Agbodrafo et Aného frontière Bénin, long de 18 km sera protégé, le chenal de Gbaga sur 24 km sera dragué, 3000 ménages vont grâce aux bassins d’orage seront à l’abri des inondations. Il a poursuivi en citant les actions d’assainissement, la mise en place d’un observatoire du littoral pour le partage des connaissances et la création puis l’opérationnalisation de 7 unités pilotes de transformation des produits locaux.
« Les acquis des projets précédents exécutés par les ministères chargés de l’environnement et de l’agriculture seront portés à échelle grâce à WACA, afin d’avoir un impact plus important sur la résilience des communautés face aux divers aléas climatiques. Les ouvrages d’enrochement seront posés pour protéger la côte » a expliqué le coordonnateur de WACA, Bakatimbé Tchannibi.
De 1992 à 2015, la mer a gagné 8 cm de hauteur sur les côtes togolaises. Cette avancée est prévue pour attendre 1 m d’ici 2030. La banque mondiale a révélé dans un rapport, que l’érosion, les inondations et la pollution coûtent 3,8 milliards de dollars à l’Afrique de l’Ouest chaque année.
WACA veut dire, West African Coastal Areas Program, programme de gestion du littoral Ouest Africain.
Top 2 : Favoriser l’accès aux énergies renouvelables par la subvention de l’énergie solaire
Le Togo veut atteindre l’électricité pour Tous à l’horizon 2030. Pour ce faire, le gouvernement a lancé le projet CIZO piloté par le géant BBOXX. Le projet dans sa phase initiale, consistait à fournir de l’électricité aux ménages en zones rurales. Mais avec l’adhésion récente de SOLEVA, il s’agira d’ici 2030 d’étendre l’accès à environs 8 millions de Togolais.
Subventions aux ménages qui souhaitent se reconvertir à l’énergie solaire
Le Togo a atteint 40 % du taux d’accès à l’électricité en 2017 avec 50 % de dépendance énergétique (Le pays importe l’électricité du Ghana, et du Nigéria). Le soleil qui constitue une source d’énergie inépuisable, pourrait aider le pays à jouir d’une autonomie énergique. Le gouvernement entend désormais, subventionner les ménages qui souhaitent utiliser l’énergie solaire.
Vers une reconversion maximale au solaire : Les académies solaires régionales
Pour assurer la pérennité et une bonne prestation de service en énergies renouvelable, le gouvernement a recruté la société KYA Energy Group, un prestataire local à qui la mission a été confiée de déployer cinq académies solaires à travers le pays ; d’identifier les matériels didactiques et pédagogiques devant équiper les cinq académies.
En plus de former 50 formateurs par deux démultiplicateurs ayant une expertise solide en matière de formation en énergie solaire off-grid, la société KYA devra former 3000 techniciens en installation et maintenance des kits solaires. Selon les références du projet, l’académie solaire est un établissement de formation certifié qui sera hébergé dans un centre de formation professionnelle.
Quatre (04) mini-centrales solaires photovoltaïques
fin 2017, le Togo a inauguré dans des zones rurales 4 mini-centrales solaires dont deux d’une capacité de 100KWC, une de 150KWC et une autre de 250 KWC. Le pays a déjà mobilisé les ressources pour la construction d’une centrale solaire de 30 MW. Selon le ministre togolais des Mines et de l’Energie, « Le protocole s’assigne comme objectif, que la centrale soit opérationnelle d’ici à 2020 ».
Bien parti pour se hisser dans la liste des pays qui visent zéro énergie fossile en 2050 conformément aux orientations de Nations Unies contre les changements climatiques.
Top3: Réduire la pollution causée par le transport routier à travers des voitures solaires
Selon les projections réalisées à l’échelle nationale et contenues dans le récent schéma directeur et d’aménagement du Grand Lomé (capitale du Togo), le parc automobile du Togo augmenterait de plus de 300% à l’horizon 2035.
Cette prévision annonce de grandes dégradations de la qualité de l’air et accroîtraient largement la pollution.
Pendant que le gouvernement pense à des solutions, la société « Le monde de l’énergie » a lancé la production des premières voitures écologiques de la sous-région. Des véhicules également disponibles en version tricycle avec une autonomie de 180 km rechargeables avec des plaques solaires.
Une innovation qui vise à réduire d’une façon maximale l’usage des carburants et remettre à zéro les émissions liées au transport routier.
Top 4 : La résilience face au dérèglement de pluies et au problème de gestion de l’eau : le MIFA pour le partage des risques liés à la productivité agricole
Les mauvais rendements agricoles liés au manque de maîtrise de l’eau et le dérèglement des pluies représentent des faiblesses majeures de l’agriculture en Afrique en général et au Togo en particulier.
Lancé en Juin 2018, le Mécanisme Incitatif au Financement Agricole (MIFA) se base sur le partage des risques entre les acteurs d’une chaîne de production et a pour mission d’élaborer des politiques adaptées au secteur agricole, d’appliquer des outils de gestion des risques (dont le dérèglement des pluies et la non-maîtrise de l’eau) visant à attirer les compétences associées au savoir-faire traditionnel des paysans et acteurs clés puis de consolider les maillons des différentes chaînes de valeur agricoles pour le développement de l’agriculture togolaise. Cette plateforme bénéficie déjà de l’appui de plusieurs institutions bancaires nationales (comme la BTCI) et internationales comme le FIDA
Pour M. Gilbert HOUNGBO, le MIFA « est sur la bonne voie pour répondre efficacement et durablement aux besoins des populations». C’est donc une méthode de résilience face aux changements climatiques même si la communication du programme n’est pas véritablement tournée vers cette thématique.
Alo Lemou
Source : www.icilome.com