Et le cycle recommence!
A voir et entendre les réactions des uns et des autres après la libération de Ferdinand Ayité et Joël Egah, on comprend aisément pourquoi notre patrie s’enlise.
Pendant que les ambassadeurs du pardon rentrent en service et à la fin jubilent devant ce fier tableau, d’autres, fossoyeurs à temps plein, s’indignent de la témérité des prévenus et saluent la magnanimité des tyrans.
Ce cirque, dont la représentation est si récurrente au Togo a finalement engendré un manuel de procédure, le même que la dictature déploie pour ensevelir toute contestation : Arrestations…ambassades du pardons…mea culpa…libérations sous conditions…silences…
L’industrie fantoche a tellement prospéré que ses acteurs n’attendent que le prochain de cujus pour prendre fonction.
Le système, qui publiquement expose sa fermeté et officieusement déploie ses fossoyeurs suggérer aux familles et aux prévenus l’efficacité du pardon est le seul gagnant.
Au finish, non seulement les prevenus perdent les moyens de leur « politique » mais aussi sont-ils domestiqués, décrédibilisés devant tous.
Comme si les prévenus ignoraient au départ les risques de leur gageure dans une dictature…
Comme si, il leur a échappé que « fêter en famille » leur était si vital et indispensable…
Comme si, du coup, la dictature n’a jamais existé au Togo…
Comme si…
Ce marché de dupe orchestré par la nébuleuse des faux-cul a tué l’orgueil démocratique de tout un peuple.
Leurs demarches insidieuses ont réduit la lutte démocratique des braves Togolais à des « égarements irresponsables ».
En laissant finalement Ferdinand Ayité incarner, à lui tout seul, la résistance à la dictature et à la mauvaise gouvernance, face à un rouleau compresseur puissant dont nous sommes plus que souvent les chaînes, qu’esperons-nous?
Le Togo est-il vraiment cette colonie de peuplement envahie par les fugitifs des guerres qui ont ravagé lors des siècles précédents le bassin du Niger?
Et que dire de ceux, plus braves, qui ont continué leurs migrations plus à l’ouest?
Non. Les vrais responsables de ce déficit patriotique sont vos « amis », « vos parents » et vos « collègues » qui émargent aux ambassades du pardon.
La lutte des Peuples, sous tous les cieux n’a abouti qu’après de lourds sacrifices.
Pour y participer, le don total de soi est cardinal.
Elle est volontaire et ne saurait justifier la participation des cupides et des indécis.
Aux prises avec des groupements séculaires d’intérêt, et avec une mafia républicaine, le sentimentalisme et la faiblesse d’esprit sont contre-productifs.
La psychologie de la plus féroce des dictature des tropiques est basée sur la dialectique de la peur et du gain.
Face à elle nous avions connu le goulag, la torture, l’humiliation, la ruine, le déchirement familial… mais, à aucun moment, ils peuvent en témoigner, nous avions demandé pardon ou participé aux manèges des demarcheurs de l’abdication.
Le peuple Togolais d’aujourd’hui, ll faut le reconnaître est un peuple à part.
Mais à vous les suppôts, sachez que dans une dictature PERSONNE ne s’en sort moins mort que vivant…même pas le Dictateur…
Que chacun y aille de sa méditation.
Bonne année nouvelle à tous.
Jaurès Tcheou / FB
Source : 27Avril.com