« Le monde d’aujourd’hui est celui de la médiocrité qui s’attaque à l’excellence et non l’inverse » (Patrick Louis Richard)
Le Togo est un pays au sous-sol riche et regorge suffisamment de ressources humaines de qualité et des potentialités économiques pour prendre en main son destin et évoluer positivement et briller dans le concert des nations, mais qui depuis 55 ans échoue et n’a de cesse de se sous-développer allègrement. Le régime de père en fils, censé œuvrer pour le bonheur des populations, a démissionné et se complaît dans le pillage des richesses et ressources du pays, pauperisant davantage les Togolais.
Il suffit de sortir de Lomé pour se frotter à la misère effroyable que vivent les populations au quotidien : pas d’eau potable ni électricité. Rien. « Je m’adresse particulièrement à la deuxième capitale administrative, la ville de Kara. Aujourd’hui, c’est une grande tristesse pour moi de voir que bien que presque la moitié des grandes personnalités du Togo sont natifs de cette ville, elle peine tant à émerger », se désolait une grande dame du sérail, très proche du chef de l’Etat.
Avant de s’engager personnellement à résoudre les problèmes que rencontre cette ville. Notamment les problèmes liés à l’eau et l’équipement du CHU Kara et les autres structures sanitaires dépourvues du minimum.
Si la deuxième ville du Togo qui plus est, ville natale du père et du fils qui totalisent à eux deux 55 ans de règne au pouvoir, présente un tel visage, on peut aisément se faire une idée des autres localités. Où il est loisible de lire sur des latrines publiques l’inscription : « Don de l’Union européenne ». Même pour ça, il faut l’aide de l’UE. Où est l’Etat ? Que fait-il depuis cinquante-cinq ans ?
Le régime ayant démissionné dans tous les domaines, ce sont des ONG qui font le gros du travail à la place de l’Etat et presque dans tous les domaines. Mais comme au Togo, on n’aime pas les bonnes choses, ces organisations sont dorénavant mises sous surveillance. Dans une note adressée aux préfets, maires et directeurs régionaux de la planification du développement et de l’amenagement du territoire, le ministre de l’Administration territoriale Payadowa Boukpessi les enjoint de s’assurer que toute action à entreprendre par une ONG soit portée préalablement à la connaissance des préfets, maires et directeurs régionaux de la planification du développement et de l’aménagement du territoire, à défaut, elle doit être suspendue.
Voilà un régime qui a failli depuis des décennies et qui curieusement se permet de menacer de suspension les organisations non gouvernementales qui apportent de l’aide aux poplations et œuvrent dans les actions de développement. Connaissant le zèle et les dérives de nos préfets et autres maires, de véritables potentaux locaux et l’état de corruption avancée du pays, les autorités locales qui ne bénéficieront pas de retro-commissions, vont se mettre à interdire les actions des ONG.
Le mois dernier, les Universités sociales du Togo (UST) qui voulaient construire trois latrines et installer un dispositif solaire au profit des populations de Klotchome Edouhoue dans la préfecture du Haho, ont été bloquées dans leur élan par le préfet au motif que les responsables n’ont pas eu l’autorisation du ministre de l’Administration territoriale. Voilà ce à quoi vont s’attendre dorénavant les ONG.
Médard AMETEPE
Source : Liberte / libertetogo.info
Source : 27Avril.com