Le site de propagande du gouvernement togolais a préféré se voiler la face en traitant le Parti National Panafricain (PNP) de « petit parti.»
C’est un exercice dangereux pour le gouvernement, si cette appréciation de la chose l’engage, de continuer à sous-estimer l’existence de Tipki Atchadam sur la scène politique.
Puisque, on se rappelle, il y a deux ans, le ministre de la sécurité, Yark Damehame, à la veille des manifestations du PNP, avait méprisé avec la même évaluation, le PNP, avant de se raviser par l’ampleur continentale et mondiale des manifestations populaires de ce parti.
Depuis lundi, l’actualité politique togolaise est dominée par le discours de leader du PNP Tikpi Atchadam.
La bête noire du régime Faure, après une analyse profonde de la situation politique a démontré que la course, par les partis politiques à l’élection présidentielle n’est pas intelligente face à un système politique qui détient le monopole des institutions de l’Etat et des moyens d’Etat pour manipuler, influencer et acheter qui il veut pour se faire élire dans la fraude habituelle.
Ce discours, diffusé en « MP3 » selon le qualificatif ironique dégravoyant du site de la république togolaise, a suscité plus d’engouement, d’enthousiasme et d’intérêt que tous les discours radiotélévisés réunis de Faure Gnassingbé le chef de l’Etat togolais.
Ce que les détracteurs du PNP, le gouvernement compris, refusent de reconnaître est que, l’arrivée sur scène de Tipki Atchadam a déjoué tous les calculs du règne à vie du système RPT/UNIR.
Le déclenchement du mouvement du 19 octobre 2017 a aiguisé toutes les inspirations de défense et de contre-attaque du régime : armes de guerre, arsenaux juridiques bancales, traque d’opposants, interdictions tous azimuts, déploiement des moyens financiers pour en être encore à craindre continuellement l’existence et les sorties du politicien togolais en exil.
Un petit parti politique ne fait pas trembler un grand régime d’un demi-siècle d’âge.
Tikpi Atchadam est constant dans son raisonnement: son leitmotiv de lutte depuis le lancement de son parti est simple et unique : empêcher la famille Gnassingbé de continuer à régner sur le Togo.
Pour ce faire, à la veille de 2020, pour l’élection présidentielle, il faut barrer la route au 4ème mandat de Faure Gnassingbé.
C’est un discours logique, qui convainc ses admirateurs.
C’est la chanson que veulent le peuple et les aspirants à l’alternance. Tikpi Atchadam l’a entonné et elle est reprise en refrain.
L’engouement suscité par le discours de 39 minutes est loin de le mettre le parti de son auteur au rang de petit parti comme le conclu bien naïvement le site du gouvernement togolais.
Le Togo s’apprête à organiser dans quelques mois l’élection présidentielle. Elle est décisive.
Le grand défi pour l’opposition et les forces démocratiques est qu’elle aboutisse à une alternance après 52 ans de règne des Gnassingbé père et fils dont 15 pour le fils qui lorgne un 4ème mandat.
La grande crainte pour le parti au pouvoir est qu’il perde cette élection pour se voir débarquer de la scène d’abus de pouvoir, d’obsession de règne à vie, de dilapidation des richesses du pays, du ternissement de l’image du Togo à l’étranger et de la jouissance maladive des biens communs au peuple.
Des deux, l’incertitude règne chez le pouvoir dans la foulée des dénigrements et de la marginalisation à eux infligés sur la scène internationale.
Dans tous les cas, depuis près de 3 ans maintenant, c’est le petit parti PNP qui fait trembler le grand régime RPT/UNIR. Un petit parti ne fait pas trembler un grand régime.
Carlos Ketohou
27Avril.com