Togo, un pays des faux ? Même les résultats du BAC II suscitent de profonds doutes

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Plus longue que prévue, l’année scolaire 2016-2017 a enfin pris fin le mercredi 09 août dernier avec la proclamation des résultats du Baccalauréat, 2ème partie communément appelé BAC II. Cette année particulièrement, les résultats suscitent beaucoup de polémiques avec le taux extraordinaire de réussite et l’utilisation des messages téléphoniques.

Les résultats par « sms » avec le coût élevé (250 FCFA) et les erreurs enregistrées auraient dénaturé le mythe autour du BAC au Togo. Après une année marquée par plus d’une dizaine de mouvements de grèves des enseignants, le taux de réussite au BAC II est estimé à 62,93%. Un record ! En moyenne, ce taux oscille entre 30 et 40% hormis les 14,77% de 1993. Jamais, on n’a entendu même parler de plus de 50%.

Subitement, 2017, une année aussi paralysée, une génération spontanée a battu le record. Et là, beaucoup doutent de la sincérité de ces résultats, même si le gouvernement de son côté s’en félicite « Le taux cette année avoisine les 63%, ce qui dénote de meilleurs résultats comparés aux années antérieures. De ce point de vue, nous nous en réjouissons et nous voulons féliciter tous les candidates et candidats pour ce bon résultat. Les efforts doivent être renforcés pour maintenir le cap », a déclaré Octave Nicoué BROOHM, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Pour plusieurs observateurs du monde de l’éducation, de 44,38% en 2016, une année normale à 62,93% en 2017, une année anormale, ce bond de plus de 18% laisse réfléchir. Ces observateurs estiment que ce sont des résultats arrangés pour un double objectif : justifier que les multiples grèves n’ont pas eu d’incidence sur l’année, ensuite maintenir le statu quo dans les revendications des enseignants.

Il se rapporte qu’un faible taux de réussite donnerait des airs aux syndicats des enseignants qui pourraient récidiver dès la rentrée du 25 septembre prochain.

Le Togo est-il un pays des faux ? Même les résultats des examens scolaires sont contestés. C’est tout de même regrettable que pour tourner le dos à la bonne gouvernance, le gouvernement est capable de tout, même du pire. Y a-t-il un programme pour accueillir les plus de 40.000 nouveaux bacheliers avec les visages tristounets affichés par les autorités de l’université de Lomé cette année ?

En voulant créer une génération spontanée de Bacheliers, le gouvernement de Faure Gnassingbé jette du discrédit sur l’enseignement au Togo.

Honoré ADONTUI

www.icilome.com