Togo : un mort et des dizaines de blessés au premier jour des manifestations du pouvoir et de l’opposition

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Des milliers de personnes ont défilé mercredi dans les rues de plusieurs villes du Togo à l’appel de l’opposition et du parti au pouvoir. Si dans la capitale les différents cortèges ont pu évoluer sans incidents, le bilan a été lourd à Mango, dans le nord du pays.

De fait, le bilan officiel fait état de un mort et de plusieurs blessés à Mango, ville située à près de 550 km au nord de Lomé. « Alors que les manifestations de ce 20 septembre à l’intérieur du pays se sont globalement déroulées dans le respect des modalités fixées, la ville de Mango, où les manifestations n’avaient pas été prévues, a été le théâtre de violences provoquées par les partisans du Parti national panafricain » [PNP, opposition, dont les militants sont habillés en rouge, NDLR], a indiqué Yark Damehane, le ministre en charge de la Sécurité et de la Protection civile.

Selon ce dernier, les militants du parti de Tikpi Atchadam ont mis le feu à des voitures et des maisons appartenant aux militants du parti Unir (au pouvoir). « Plus grave encore, des tirs d’armes à feu ont été effectués à partir des rangs des manifestants du PNP et le bilan est lourd : un enfant de dix ans a été tué, dix personnes blessées dont quatre par fusils de chasse et six par armes de guerre », poursuit le ministre de la Sécurité. Les tireurs ont été identifiés et seraient activement recherchés par les autorités. Dans plusieurs villes du nord du pays, notamment Bafilo et Dapaong, le face à face entre les forces de l’ordre et les manifestants a donné lieu à des incidents qui n’auraient fait que des blessés. À Lomé, les manifestants des deux camps ont pu parcourir leurs itinéraires respectifs sans aucun débordement.

Pour ou contre le référendum

« Le peuple a demandé la limitation du mandat présidentiel, les députés Unir l’ont voté. Le peuple a demandé le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, les députés Unir l’ont voté. Ainsi, le projet de loi a été adopté… concrétisant la volonté du parti d’aller au bout des réformes tant souhaitées par le peuple togolais », ont indiqué les soutiens de Faure Gnassingbé au point de chute de leur marche.

L’issue de cette stratégie reste incertaine pour l’un et l’autre des protagonistes de la crise togolaise

Les leaders de l’opposition qui se sont succédé à leurs tribunes ont réaffirmé l’exigence du retour à la Constitution de 1992 dans sa forme originelle et leur hostilité à l’idée d’un référendum. « Nous sommes opposés au référendum. Le Togo a fait un référendum et il a voté une Constitution à 97% [en 1992, NDLR]. Donc, nous voulons le retour de cette Constitution. La question est simple », a martelé Jean Kissi, député et secrétaire national du Comité d’action pour le renouveau (CAR).

Mercredi, la connexion internet était indisponible via la 3G dans le pays. « L’application de messagerie WhatsApp est bloquée depuis mardi soir et internet mobile a été coupé depuis ce matin. Cela constitue une violation du droit à la liberté d’expression et entrave le travail des journalistes et activistes des droits humains sur le terrain», a indiqué dans un communiqué la section française de l’ONG Amnesty internationale. Les deux camps seront de retour ce jeudi dans les rues. Une stratégie dont l’issue reste incertaine pour l’un et l’autre des protagonistes de la crise togolaise.

Jeune Afrique