Depuis quelques jours, l’ambiance au sein de l’Union des forces de changement (UFC), semble-t-il, est redevenue normale après que le président national a rencontré les deux parties rivales qui s’activent pour prendre le contrôle du parti.
L’UFC, un parti politique de l’opposition, porté sur les fonts baptismaux en 1992, fruit de la fusion de plusieurs formations politiques, autrefois très populaire dans le pays, est en train de tourner la page de la crise interne qui paralyse ses activités.
Les rivaux
A peine a-t-elle fini de digérer le départ d’une partie importante de ses cadres pour aller fonder l’Alliance nationale pour le changement (ANC) que la formation à la couleur jaune est empêtrée dans une nouvelle crise relationnelle entre le reste des fidèles de Gilchrist Olympio, le président national, fragilisé par l’âge et les épreuves de lutte politique.
En effet, le 26 avril 2010, ce dernier signe avec le parti cinquantenaire au pouvoir, « un accord politique pour une participation à un gouvernement de redressement national, dans un esprit de partage de pouvoir avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT) », ancêtre de l’Union pour la République (UNIR). Cet « accord des braves » provoque un tollé dans le landerneau politique national voire au sein des Togolais de la diaspora.
L’UFC se divise. Les positions deviennent inconciliables. Une partie conduite par Jean-Pierre Fabre part fonder un nouveau parti. Celle qui est restée fidèle à leur mentor est, dans la foulée, traversée par une guerre de leadership.
Deux camps se créent : d’une part la vieille garde incarnée par Eliott Ohin, sexagénaire, ancien ministre des Affaires étrangères et, de l’autre, la nouvelle génération dont la figure de proue serait le député Séna Alipui, un quarantenaire, militant actif de longue date aujourd’hui troisième vice-président de l’Assemblée nationale.
Leurs rivalités déteignent sur le développement de l’Union des forces de changement, devenue invisible sur la scène politique, malgré l’engagement et le don de soi de certains pour faire changer la donne.
Le retrait de la vie politique de l’octogénaire Gilchrist Olympio en 2017, après avoir fait le constat que les termes de l’accord des braves « ne sont pas entièrement réalisés », mais acceptant « le difficile choix de rester fidèle à (son) engagement » malgré le « fait que les espérances de changement et notre vision d’un Togo nouveau sont toujours à réaliser », a attisé la guerre de succession au sein de son parti durant plusieurs années avant que les deux principaux protagonistes ne fument le chalumet de la paix il y a quelques jours en terre ghanéenne.
Terrain d’entente
La confusion a trop duré. Elle a des conséquences notables sur le bon fonctionnement de l’UFC. En marge des funérailles d’Elpidio Fernando Kodjo Olympio, petit frère de Gilchrist, décédé à Paris le 5 septembre dernier et inhumé ce 29 octobre à Accra, les deux camps ont enterré la hache de guerre.
En effet, selon une source bien introduite au sein du parti à la couleur jaune, Eliott Ohin et Sena Alipui ont signé un accord qui met en avant les intérêts supérieurs de leurs militants et sympathisants assoiffés, tout comme la plupart des Togolais, de l’alternance politique au sommet de l’Etat.
Ces deux cadres et leurs suites acceptent désormais travailler la main dans la main et ont promis devant Gilchrist Olympio de faire en sorte que l’Union des forces de changement retrouve ses lettres de noblesse. Si elle détient actuellement le titre de chef de file de l’opposition, elle peut faire mieux, s’accordent-ils à murmurer dans les oreilles de leurs visiteurs du soir.
Reste à savoir si cette réconciliation est de nature à précipiter l’organisation de la prochaine assemblée générale extraordinaire qui se fait désirer depuis plusieurs années.
Source : icilome.com