« Agbavou arrive ! ». Presque tous les usagers de la route Lomé-Vogan connaissent ces mots qui les interpellent sur le passage des véhicules transportant du carburant illicite. Ils sont remarquables par leur passage en trombe, qui n’a rien à envier au rodéo ou au film western.
Véhicules sans plaque d’immatriculation, ils blessent, tuent et ramassent tout sur leur passage. « Nous les usagers de cette route, on n’en peut plus. Voilà des vies humaines fauchées par ces fous de la route », a lancé en sanglot une femme d’une quarantaine d’années dans la foule des gens dimanche dans la matinée à Sichem, peu après Avéta dans les parages de Zéglé. Un véhicule transportant du carburant illicite en direction de Lomé venait de faucher quatre motocyclistes allant vers Vogan. Comment cela est-il possible ?
La colère est perceptible. Les quatre corps dont un enfant de dix ans étaient à terre. Avant même que les sapeurs-pompiers n’arrivent, un blessé, la tête fracassée, a déjà rendu l’âme. Quant aux trois autres transportés vers Lomé sous nos yeux larmoyants, on ne connaît jusqu’ici leur sort.
Les accidents de la circulation, c’est presque tous les jours sur la route Lomé-Vogan avec ses lots de morts. En cause, les semi-remorques chargeant du sable à Dalavé et Sadayamé et surtout les véhicules transportant du carburant illicite qui s’approvisionnent souvent sur le Lac Togo à Togoville, le fleuve Zio à Abobo et Kpomé-Apéyémé. D’autres viennent depuis Agomé-Glozou. Cette voie est devenue une route privilégiée des trafiquants.
Auparavant, les accidents sur cette voie sont très, très rares. Mais aujourd’hui, des usagers meurent tous les jours. Le plus révoltant, des forces de l’ordre corrompues jusqu’à la moelle épinière, sont visibles ça et là et ne se contentent que des rackets, 1000F par-ci, 2000F par-là pour laisser passer ces véhicules de carburant illicite, sans plaques d’immatriculation qui sont plus que des véhicules prioritaires. Plus grave, cette voie Lomé-Vogan est aussi laissée à l’abandon depuis plus de trois ans. Assez ! Colonel-ministre Yark de la Sécurité, sortez de votre silence pour arrêter l’hémorragie.
Source : Le Correcteur No.793 du 4 décembre 2017
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