Togo-Togoata Apedo-Amah : « D’autres élections frauduleuses s’annoncent »

0
412

Remobiliser les populations pour faire face au régime cinquantenaire reste la préoccupation de bon nombre de Togolais. Pour ce faire, il faut que l’opposition arrête les « enfantillages » qui consistent à se dénigrer elle-même, au point d’oublier l’adversaire commun. Professeur Ayayi Togoata Apedo-Amah donne quelques pistes à travers cette analyse.

ET SI ON REPARLAIT DE MOBILISATION DES FORCES DÉMOCRATIQUES ?

Le traumatisme du peuple togolais causé par le hold up électoral de la présidentielle de février 2020, a laissé des traces presque sanglantes au sein de l’opposition démocratique. Les bouches débordent encore de propos haineux et de graves menaces entre le camp vainqueur de l’opposition à la présidentielle et le camp de l’opposition qui aurait voulu être vainqueur à sa place. L’affrontement est si grave que le régime liberticide, qui a volé les deux camps, est oublié comme si les esprits égarés ne savaient plus qui est réellement au pouvoir.

Un an plus tard, nous devons passer à autre chose et laisser derrière nous le travail de sape de l’autodestruction mortel.

Que faire ? Deux stratégies ont précédé les débats démocratiques quant à la pertinence de la participation ou du boycott avant la présidentielle qui s’annonçait frauduleuse et qui l’a été, conformément aux prévisions et aux habitudes de la maison.

Du participationnisme.

D’autres élections frauduleuses s’annoncent. Faudra-t-il encore participer et se faire voler en toute impunité ? Si l’on est sûr de soi et de ses forces, sera-t-on en mesure d’empêcher le vol des élections ? Tel est l’enjeu politique actuel auquel les partis de l’opposition démocratique doivent trouver une réponse dès à présent.

De l’abstentionnisme

Les partis qui prônent l’abstentionnisme, contrairement aux apparences, n’ont pas le rôle le plus facile. Suffira-t-il de se croiser les bras, d’attendre pour voir la suite, qui est immanquablement la déroute des participationnistes ? Cette attitude de passivité est comme une démission de sa fonction politique dédiée au changement, à l’abolition de la dictature militaire au Togo.

Comment passer du boycott passif au boycott actif qui consiste à empêcher la tenue d’élections frauduleuses et à mobiliser la rue pour atteindre le grand objectif ? Tel est l’enjeu politique actuel auquel les partis politiques démocratiques doivent trouver une réponse.

Je n’ai abordé volontairement que l’essentiel sans dogmatisme: dire la mission qui incombe, dès à présent, à tous les démocrates et forces démocratiques pour lancer le débat autour de ces deux stratégies.

Les analyses sont attendues vivement et avec gratitude, pour la bonne cause. A vos plumes, combattants de la liberté.

Ayayi Togoata APEDO-AMAH

Source : icilome.com