Togo / Sokodé: Le calvaire des populations en proie à une nuée de poussière depuis plusieurs mois.

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Certes, Sokodé n’est pas connu pour être la ville la plus coquette du Togo. Cette localité que certains n’hésitent pas à qualifier de ville oubliée, fut pendant l’ère coloniale jusqu’à l’indépendance, et plusieurs années après, en dehors de la capitale Lomé, la deuxième ville la plus importante en termes de concentration des populations et en termes d’infrastructures scolaires et sanitaires. Que de cadres togolais, originaires de toutes les régions de notre pays, ne furent pas formés à Sokodé? Qui ne se rappelle pas du célèbre collège moderne de Sokodé, fréquenté par nos aînés, devenu plus tard le lycée moderne qui nous a formés, et qui existe encore de nos jours? Les collège et lycée techniques furent et restent toujours une référence pour la formation des jeunes Togolais de toutes les origines. À toutes ces infrastructures est venu s’ajouter le légendaire sens de l’acceuil et de l’hospitalité des populations autochtones de la région qui fit de Sokodé la ville-carrefour du Togo jusqu’à aujourd’hui.

Mais tous ces avantages de départ qui auraient pu faire de la ville de Sokodé un centre incontournable, après Lomé, dans la sous-région, n’ont pas empêché que cette ville-symbiose soit livrée à la poussière. En saison sèche toutes les maisons longeant les routes ou ruelles sont prises d’assaut par une couche rouge jusque dans les concessions. En période pluvieuse c’est au tour de la boue de faire la loi. L’unique route goudronnée est la nationale N°1 qui vient de Lomé et traverse la ville en allant vers Dapaong. L’étroitesse de cette route est la cause de beaucoup d’accidents de circulation, surtout avec la prolifération des taxis-motos. La route Sokodé-Tchamba, qui traverse les villages de Kadambara, Kparatao, Yélivo et Kolowaré…, est si endommagée qu’on ne pourrait plus aujourd’hui parler de route bitumée. Parlant de poussière à laquelle tout Sokodé et ses environs sont habitués depuis des décennies, c’est un autre quartier de la ville qui suffoque depuis un temps sous la poussière et dont nos correspondants depuis le pays ont bien voulu nous faire parvenir les tenants et les aboutissants.

En effet, dans le cadre des travaux de réaménagement de la route menant de cette ville à Bassar, les riverains et presque tous les habitants des quartiers environnants vivent un calvaire qui ne dit pas son nom depuis un certain temps. Le bitume existant fut enlevé depuis le mois de juin 2022 sur un axe laissant la route uniquement couverte de latérite. Les populations installées tout au long de cette route (Sokodé-Bassar) qui va de la nationale N° 1, à partir de l’UTB, en passant par les Affaires Sociales, jusqu’à la sortie de la ville, sont en permanence à la merci de la poussière. Il s’agit de la commune du 2° arrondissement englogant les quartiers Tchawanda, Bamabodolo, Akamadè, Lomnava, Kwaworo…

Le calvaire des populations concernées n’est pas près de prendre fin, surtout que la route est empruntée par les gros camions venant de Bassar et du Ghana; sans oublier les engins lourds de l’entreprise tunisienne SOROUBAT qui est en charge des travaux depuis 2021. Pour constater le calvaire des populations surtout riveraines, il suffit d’y faire un tour. Enfants, jeunes, vieux souffrent du dégagement exagéré de poussière. Pour se protéger, certains utilisent le cache-nez comme au temps fort du covid 19. La visibilité y est réduite et quasiment inexistante à certaines heures de pointe, tellement la poussière est dense. De nombreux accidents, dont certains mortels, dûs au manque de visibilité et aux nids de poule sur la chaussée, sont à déplorer sur cette voie depuis le lancement des travaux.

Un mini camion-citerne de la société en charge des travaux arrose la voie, mais de façon très sporadique et insignifiante, de telle sorte que des cas de maladie comme la toux, le rhume, la méningite et d’autres infections pulmonaires commencent à devenir un grand problème de santé au sein des populations riveraines. Les habitants de ces quartiers, victimes de cet état de fait, sont aujourd’hui au bout du rouleau et ne savent plus à quel saint se vouer. Dans tout pays qui se respecte ce sont les autorités politiques qui s’occupent des problèmes liés à la salubrité et au problème de santé des populations. C’est pourquoi tous les sans-voix, vivant aux alentours de cette route en réfection, et souffrant aujourd’hui des conséquences de l’inhalation de poussière, demandent aux autorités communales, préfectorales et pourquoi pas gouvernementales, d’agir pour qu’un arrosage régulier soit effectué, et que surtout les travaux du chantier évoluent pour prendre fin pour le bonheur de tous.

Samari Tchadjobo
Allemagne

Source : 27Avril.com