« La beauté de la femme africaine est principalement fondée des cheveux naturels et de sa saine peau, la dépigmentation conduit à la ruine », Adou Watalusu. Si pendant longtemps, dans l’imaginaire de nombreux citoyens, on assimilait le phénomène de dépigmentation de la peau à une certaine classe sociale ignorante des risques liés au fléau, il est de plus en plus fréquent de voir des femmes responsables qui, hier, étaient d’un noir ébène, se métamorphoser et adopter un teint qu’elles n’ont pas toujours eu.
La situation au Togo est d’autant plus frappante qu’elle se constate au plus haut sommet de l’Etat. Ce qui risque de donner un très mauvais signal à la jeune génération qui finira par se dire que sans la clarté de la peau, elle ne sera pas acceptée.
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale et le gouvernement sont le miroir du phénomène. Pour qui connaissait des femmes aujourd’hui nommées au gouvernement ou siégeant à l’Assemblée nationale, il suffit de les reluquer de pied en cap pour se rendre à l’évidence.
Hier noir de teint aux cheveux crépus, elles paraissent des déesses lorsqu’on les voit sortir des ministères ou de l’hémicycle. Au point qu’on est tenté de se demander ce qui n’a pas marché. Ou plutôt ce qui a trop marché chez elles.
Pourquoi des ministres, des députées et pas des moindres, financièrement parlant décident-elles de renier ce que Dieu leur a donné sous les tropiques, la peau noire ? Il est vrai qu’avec l’argent, on peut se permettre beaucoup de choses. Et la gent féminine au sommet de l’Etat togolais n’est plus loin de rivaliser avec des stars à la peau blanche ou métissée.
S’il était possible d’aligner leurs anciennes et récentes photos, elles seront au moins une dizaine qui a enterré leur ancien teint. Aujourd’hui, avec leurs cheveux importés juchés sur la tête, téléphone de dernière génération entre les mains, la démarche réadaptée pour se donner une certaine assurance que leur ancien état ne leur conférait pas, des femmes de l’exécutif et du législatif ont changé de look. Il ne manque à certaines que le nom à changer pour qu’elles soient confondues à des métisses.
Mais pour quel but ? Plaire à un homme ? Si aujourd’hui elles ont le nerf de la guerre pour s’offrir un nouveau teint à coup de produits éclaircissants, la force de l’âge demeure inéluctable ; la beauté flétrira, les rides apparaîtront et la réalité les rattrapera sur l’autre versant de la vie. Mais pendant qu’elles sont encore aux affaires, elles seront copiées par la jeune génération. La gouvernance autrement est en marche, à coup de produits éclaircissants.
Source: Liberté N°3484 du 08 Octobre 2021
Source : icilome.com