School Assur est une sorte d’assurance santé destinée aux écoliers des établissements primaire et secondaire du public au Togo. En effet, pour chaque année scolaire, tout écolier et élève inscrit dans une école, un collège ou un lycée public obtient systématiquement un identifiant et bénéficie d’une dotation de 30.000 FCFA. De ce montant, un prélèvement est chaque fois effectué pour la prise en charge du bénéficiaire tout au long de l’année scolaire.
De Septembre 2017 à la date du 16 Août 2020, un total de 1 744 002 prestations ont été effectuées sur toute l’étendue du territoire national pour un montant total de (4 770 702 789 FCFA), à raison de 684 746 consultations, 41 271 opérations chirurgicales. De même, 194 155 analyses ont été effectuées, 814 999 besoins de pharmacies traités et 8 831 hospitalisations assurées, explique le Secrétariat d’Etat à l’inclusion financière, chargé de la mise en œuvre de ce projet. Un résultat encourageant mais flatteur qui suscite des réactions.
Des chiffres réchauffés….
Curieusement, le Secrétariat d’Etat à l’inclusion financière a brandi pratiquement les mêmes chiffres lors d’une tournée en 2019 pour dit-on faire le bilan, susciter l’adhésion des populations et surtout discuter des perspectives pour une amélioration. A l’époque, ce portefeuille dirigé par Mazamaesso Assih indiquait que 1. 740. 453 élèves ont été assurés. C’est à comprendre que de là à août 2020 seulement près de 4000 élèves ont été assurés. Et à la date du 10 novembre 2019, exactement 1.257.777 élèves auraient bénéficié de cette protection sociale.
Par ailleurs on nous informe qu’entre Novembre 2019 et mars 2020, ce programme a enregistré 486 225 nouvelles prestations. Sachant que tous les établissements scolaires ont été fermés à partir du 20 mars 2020 pour cause de coronavirus et que depuis, ils n’ont jamais retrouvé leur rythme normal, ces chiffres sont à plusieurs égards suspicieux. Ce qui vient confirmer les senteurs de supercheries que nous avions flairé très tôt. Surtout que School Assur avait déjà du mal à emballer suite à des soupçons de mauvaise gérance.
Un soupçon de mauvaise gérance
Il nous souvient qu’il y a deux ans, certaines presses ont évoqué des tensions entre NSIA qui a gagné le marché qu’il a cogéré avec Ogar Assurances et Afrique Assurance à qui la gestion a été déléguée. « A l’origine de la vive tension qui cristallisait l’atmosphère entre les deux partenaires, le non-respect des engagements par le premier, le principal assureur qui n’aurait pas mis les fonds de roulement à la disposition de l’association Afrique Assistance, après plusieurs relances. Alors que cette dernière aurait dû payer les sinistres sur ces fonds propres et attendait que ses frais lui soient remboursés », explique-t-on.
Il se raconte aussi qu’en fait NSIA, dans son management, aurait voulu « se débarrasser de ce contrat qu’il juge non rentable et trop risqué », une suspicion de fraude ayant entre temps éclaboussé plusieurs cadres de la boîte, décrivait la presse.
Certaines sources indiquent même qu’un audit spécial a été conduit par la Direction de l’Audit du Groupe NSIA sur ce produit mais le rapport est fermé à double tours dans les placards. Cette affaire aurait même suscité des remous entre l’assureur et le gouvernement togolais.
Nous en étions là, quand il est apparu que certains parents d’élèves n’ont pu manquer de confier que ce programme qui a suscité beaucoup d’enthousiasme à ses débuts n’a pas tenu toutes ses promesses.
Des parents déçus…
Selon un parent d’élèves qui a préféré garder l’anonymat, certains centres de santé, évoquent des raisons diverses pour ne pas prendre en charge les enfants. « Mon enfant avait la carte mais l’infirmier nous a dirigé vers un autre centre de santé alors que l’enfant n’avait qu’une fièvre », explique M. Koffi (nom preté). Et, il n’est pas le seul.
A en croire un autre parent, certains centres de santé périphériques n’arrivant plus à percevoir leurs remboursements rechignent à offrir des soins aux enfants. Par conséquent, ces élèves peinent donc à bénéficier de ce programme qui, dans sa conception, était parti pour apporter une réponse conséquente à un réel besoin en matière d’assurance santé.
En effet, dans un pays où la moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté, les dépenses liées à la santé ne sont pas le premier souci des parents attelés à garantir autant que possible la ration alimentaire quotidienne de leurs enfants. De ce fait, certains élèves fréquemment malades sont contraints à l’abandon scolaire.
Le risque de sevrage sec
L’autre souci des parents d’élèves dont les enfants bénéficient de cette initiative est la crainte d’un arrêt brusque du programme. En effet, selon certaines sources, School Assur ne devrait en principe durer que trois ans. Autrement, 2020 serait donc la dernière année. Pourtant, le programme était annoncé pour couvrir au moins 2 millions d’élèves.
Il urge que l’opinion soit vite situé sur l’avenir de ce programme.
FRATERNITE-
Source : icilome.com