En vérité, c’est banal, toujours la même chose. Beaucoup de pays africains avaient connu des coups d’État téléguidés par la France, par exemple, pour gommer un président non conforme. Ainsi, l’élimination physique en 1963 de Sylvanus Olympio, premier président du Togo indépendant. On peut citer, téléguidée par d’autres puissances, l’élimination physique de Patrice Lumumba. Mais, surtout, dans la continuité territoriale, les violentes recompositions politiques dans les pays d’Amérique latine par les États-Unis, pour éliminer des présidents de gauche élus par le peuple et installer, à leur place, des dictateurs féroces. Ainsi les bombardements, par exemple, du palais présidentiel, à Santiago de Chili, pour éliminer le président élu Salvador Guillermo Allende, le 11 septembre 1973. Jusqu’à présent, certains pays d’Amérique du Sud restent sous influence étasunienne, la Colombie par exemple, pays devenu le 21 juin 2021 un des partenaires mondiaux de l’OTAN.
C’est toujours la même chose. Cuba a connu une attaque militaire (une tentative d’invasion militaire), le débarquement de la baie des cochons le 17 avril 1961, une invasion préparée par la CIA. Échec. L’île du Lézard vert (titre de l’un des romans de mon mentor cubain Eduardo Manet) n’aurait pas survécu à l’embargo que lui a imposé les USA s’il n’y avait pas eu l’URSS. La base militaire de Guantánamo (je garde une grande nostalgie de mes séjours dans cette ville) est un pays dans le pays. Afghanistan, Irak, Libye…
En fait, devant chaque tragédie, il faut pouvoir réagir sans forcément interroger l’Histoire, sinon, il y a risque d’en arriver à la conclusion que de toutes les façons ça sera toujours comme ça, pas la peine de s’en émouvoir…
Cependant, on peut se poser des questions sur cette “civilisation” qui, après avoir réussi à imposer sa verticalité à la totalité du monde, s’engouffre fatalement dans le trou noir de son péché originel qui se décline en une sorte de dytique : la volonté permanente de puissance et l’obsession de l’accumulation. La Russie en fait partie. Rien ne l’arrêtera.
On peut aussi remarquer une autre chose: il y a un continent, l’Afrique tout entiére, qui, pour le moment, est vu d’abord comme l’objet d’un partage des influences des autres, depuis son partage à la manière d’un gâteau.Mais ça c’est une autre paire de manches.
Tchak Sami
Source : icilome.com