Togo, Saisie à tout-va d’engins à Lomé : Le Gangstérisme élevé au rang d’étique par les Forces de l’ordre et de sécurité

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Togo, Saisie à tout-va d’engins à Lomé : Le Gangstérisme élevé au rang d’étique par les Forces de l’ordre et de sécurité

Nombre de saisies auxquelles s’adonnent les policiers et gendarmes ces derniers jours s’avèrent de plus en plus inquiétantes. Entre excès de zèle, intimidation et condescendance, certaines forces de l’ordre et de sécurité outrepassent littéralement leur fonction de garants de la sécurité, pour verser dans la pure provocation.

Beaucoup de citoyens se sont récemment plaint qu’on saisisse leurs engins sans rime ni raison. Malgré la présentation des papiers demandés pour qu’on les leur restitue, ces policiers ou gendarmes aux multiples zèles ne pensent qu’à une chose la minute d’après, emporter lesdits engins au commissariat ou gendarmerie.

La situation est devenue monnaie courante dans le quartier Adidogomé-Sagbado et consorts où les saisies sont opérées non seulement sur les routes, mais aussi dans les recoins et rues. La situation dans la nuit de jeudi à vendredi a été catastrophique. Plusieurs motos et véhicules sont emportés pour des raisons fantaisistes. Pour certains, télés-taxis, ils sont emportés avec pour motif le permis ne porte pas le nom des pièces des voitures. Foutaise. C’est la psychose.

On est d’accord que les forces de l’ordre et de sécurité sont dans leur droit de veiller à la sécurité des populations, et leurs contrôles sont d’autant plus légitimes en raison des braquages récurrents et des menaces terroristes qui pèsent dans la sous-région. Mais cette urgence du moment ne saurait expliquer ces saisies qui sont tout sauf normales. Plutôt que d’instaurer l’ordre, elles sèment la panique et cristallisent les tensions entre citoyens et forces de l’ordre.

Pourquoi ne pas rendre leurs engins aux propriétaires une fois que ceux-ci sortent leurs pièces ? Pourquoi s’obstiner à tout prix à emporter ces engins, quand même une autre solution serait plus appropriée ? Ce qui est encore plus révoltant, c’est quand les gens se rendent au commissariat pour reprendre leur engin et qu’ils ont eu le malheur de passer en fin de semaine. On leur signifie alors de revenir la semaine prochaine car les personnes censées leur restituer les engins « profitent du week-end ». Voilà jusqu’où va la provocation des forces de l’ordre dont les comportements ne diffèrent en rien de ceux des malandrins.

Confisquer pendant un aussi long moment des engins grâce auxquels les citoyens arrivent à joindre les deux bouts relève de la mauvaise foi. Avec d’aussi grossières manœuvres, les investisseurs et étrangers n’auront qu’une mauvaise image du pays, s’ils se voient confisquer chaque fois leur engin sans raison fondée. On a également vu plus d’un policier conduire les engins de citoyens au mépris de toute loi, oubliant les conséquences qui pourraient en découler si jamais un accident survenait avec.

Qu’en sera-t-il des assurances ? Les forces de l’ordre se croient tout permis au Togo. Il est grand temps que le ministre de la Sécurité et de la protection civile mette au pas ses éléments. Ils créent plus l’insécurité qu’ils n’assurent la sécurité. Regrettable.

D.K.M.

Source : Le Correcteur

27Avril.com