Togo / République de Faussaires: Vote de moins de 50 députés, Procurations Fabriquées au nom des absents. Voici comment le Coup d’Etat Constitutionnel s’est passé dans la nuit du nuit du 25 mars 2024

0
338
Pacôme Adjourouvi et Alain Foka et deputes corrompus togolais

Les langues se délient. Des députés mal à l’aise après la forfaiture du lundi 24 mars dernier, parlent. Depuis lundi, votre journal procède à des recoupements à des interrogations, des interviews et des recueils de témoignages. Les députés à l’Assemblée nationale, du moins ceux qui ont encore une conscience, se tordent dans leur malaise. En réalité, Faure Gnassingbé, ses amis Alain Foka, Jules Domché et Pacöme Adjourouvi étaient à la manœuvre. Voici comment moins de 50 députés ont voté la nouvelle constitution avec des procurations fabriqués au nom des députés qui étaient absents.

Faure Gnassingbé est parvenu au pouvoir à la suite d’un traficotage nocturne de la Constitution en 2005 à la suite du décès brutale de son père qui a régné d’une main de fer durant 38 ans. L’Assemblée nationale au Togo dont les missions principales sont le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale est devenue depuis un repaire des faussaires impénitents qui prennent le vilain plaisir en toute impunité à charcuter les textes fondamentaux de la République et plus souvent à faire faux et usage du faux.

Moins de 50 députés sont pris part au vote de la nouvelle constitution du monarque « Faure »

Les individus aux intentions malveillantes opèrent toujours la nuit. C’est ainsi, comme des sorciers, certains députés UNIR et partis alliés à l’Assemblée nationale se sont retrouvés tard dans la nuit du 25 mars 2024 pour jeter à la poubelle en quelques minutes la Constitution de 1992, du moins ce qu’il en reste pour offrir à Faure Gnassingbé une nouvelle constitution par 89 voix pour, 01 contre et 01 abstention selon les décomptes communiqués à l’opinion. C’est avec une grande colère que les Togolais ont accueilli cette nouvelle forfaiture le matin du 26 mars. Même ceux qui, généralement, ne se mêlent pas de la politique se sont lâchés sur les réseaux sociaux sur cette nouvelle trouvaille du parti au pouvoir et ses alliés que sont l’UFC, le NET, le PDP, BATIR qui risquent de plonger le pays vers un lendemain incertain.

Naturellement les critiques les plus acerbes sont formulées à l’endroit des fameux députés (illégitimes d’ailleurs) qui se sont rendus coupables de ce nouveau coup d’Etat constitutionnel. Quelques jours après ce coup de tonnerre et l’annonce d’une curieuse relecture de la loi, les langues se délient sur ce qui s’est réellement passé avant et pendant le vote de la nouvelle constitution. Les confidences faites par certains acteurs sont à la fois ahurissantes, gravissimes mais pas étonnant de la part d’un régime cumulant tous les attributs d’une mafia ou d’un Etat voyou.

Selon l’une de nos sources, la séance du lundi 25 mars était la 4è convoquée par le bureau de l’Assemblée nationale pour débattre du texte. Les trois premières n’ont pu tenir à cause de l’absence d’un grand nombre de députés. La séance du lundi 25 mars 2024 n’a pas non plus mobilisé un grand nombre de députés. Prévue pour 9 heures, il n’y avait aucun député dans l’enceinte du parlement jusqu’à 15 heures. Les journalistes présents sur les lieux n’ont aperçu les premiers députés arrivés qu’autour de 15h30. Finalement, la séance n’a commencé qu’autour de 18 heures avec ceux qui étaient présents. Selon plusieurs sources, moins de 50 députés étaient présents dans la salle, plus précisément 47 pour notre première source et 49 pour la seconde.

« En regardant les premières images qui circulaient sur les réseaux sociaux, vous aurez pu constater que la salle était à moitié vide » a déclaré une source sous couvert de l’anonymat qui croit avoir une idée des raisons du boycott de ses collègues : « D’abord ce projet n’a jamais fait l’objet d’une discussion en interne et personne n’avait la moindre idée de son contenu. Ensuite plusieurs députés ayant vu leurs photos circulées sur les réseaux sociaux avec leurs numéros et menaces ont commencé par avoir peur ».

Il nous revient que plusieurs députés absents avaient leurs téléphones éteints toute la journée. Pour donc faire passer le texte à la suite du simulacre du débat improvisé, de fausses procurations ont été établis sur place au nom des députés absents pour voter à leur place.

Contrairement aux résultats du vote annoncé à savoir 89 pour, près de la moitié des députés étaient physiquement absents de la salle. Un acte d’une extrême gravité. Non seulement l’actuelle législature est illégitime depuis fin décembre 2023 mais plus grave ils ont eu recours au faux et usage de faux en fabriquant de fausses procurations pour voter à la place des députés absents. Plus loin, comment peut-on se servir de procurations (fausses d’ailleurs) ; pour valider un projet d’une telle importance qui engage la vie de toute une nation? Ceux qui falsifient un rapport de la CNDH au palais de la présidence, ceux qui trafiquent régulièrement les résultats des élections au Togo, n’ont plus de limite dans leur forfaiture.

D’ailleurs le vote nocturne du texte le lundi 25 mars a été fait selon une source contre une promesse d’argent aux députés présents sans pouvoir préciser le montant exact. A la fin de la forfaiture, les membres de la Commission des Lois et certains ministres se sont retrouvés tard dans la nuit au domicile du commanditaire Faure Gnassingbé pour un compte rendu et ils ne se sont séparés qu’au petit matin.

Pacome Adzourouvi à la manœuvre, Alain Foka en arrière-plan

Il a été diffusé le soir de ce samedi 30 mars 2024 sur New world TV et la TVT une émission enregistrée vendredi le 29 mars à l’hôtel du 2 février de Lomé, avant l’annonce du renvoi texte à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture. Cette curieuse émission a été organisée dans la précipitation avec 9 invités dans un décor digne d’une mise en bière d’un cadavre avec une sonorisation catastrophique. Les invités UNIR à ce débat affirment eux même n’avoir pas connaissance du texte. Comment peut-on s’inviter sur un plateau de télévision pour défendre un document dont on ne connait pas le contenu. Cet aveu n’est pas anodin.

Si l’idée de modifier la constitution ou de la changer pour permettre à Faure Gnassingbé de s’offrir une présidence faisait son bout de chemin depuis, le texte présenté à l’Assemblée nationale a été échafaudé dans la précipitation par un groupe très restreint (pour éviter des fuites) avec Faure Gnassingbé lui-même en tête et ses amis Alain Foka, Jules Domché qui se sont installés depuis un certain temps à Lomé pour porter main forte à la plus vielle dictature en Afrique, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Les nouveaux mercenaires et leur organisation MANSSAH doivent être déclarés en Afrique de l’Ouest comme des terroristes et combattus comme tels.

En parcourant la nouvelle constitution après son adoption, on décèle rapidement un document indigeste, touffu, bourré de contradiction avec des dispositions incongrues difficile à appliquer. C’est un document élaboré par des mercenaires aux pieds nickelés qui se sont parés du manteau de juriste. La bande Alain Foka et compagnie.

A l’Assemblée nationale, c’est Pacôme Adzourouvi qui est chargé de mettre tout cela en œuvre. Cet avocat, ancien maire adjoint d’Evry qui vivait des aides juridictionnelles s’est vu chasser de la France par les activistes de la diaspora togolaise. Il s’est vite retrouvé à Lomé aux côtés de son ancien ami Faure Gnassingbé pour une nouvelle vie plus rayonnante sous les tropiques. Avec son nouveau manteau de ministre des Droits de l’homme chargé des relations avec les institutions de la République, il s’est mis à fonds pour faire adopter le texte dans la nuit profonde du 25 mars 2024.

UNIR entre malaise et inquiétudes

L’ambiance au sein du parti UNIR n’est pas à la sérénité. Tous les cadres qui font le tour des médias pour défendre ce projet funeste de nouvelle constitution n’y croit pas une seule seconde. En privé, ils disent le contraire. Il y en a parmi eux qui ont une saine lecture des évènements et lisent les signes des temps.

Après presque 20 ans de pouvoir, de gestion catastrophique du pays, Faure Gnassingbé est un chef d’Etat bien isolé. En dehors de son amitié forcée avec les putschistes du Sahel, son rôle trouble dans la région agace de plus en plus ses collègues.

Sur le plan international, malgré les nombreux déplacements de son coursier en chef Robert Dussey, les soutiens se font rares. Le décès en exil de l’archevêque Mgr Philipe Fanoko Kpodzro suivi quelques semaines plus tard de Gabriel Agbeyomé Kodjo ont été très mal ressenti dans certains milieux. Sa volonté de se tailler une constitution pour s’accrocher au pouvoir est un signe de fébrilité. Un manque de sérénité d’un homme qui réalise que les 20 ans de pouvoir sont passés comme 20 mois et qu’au bout de ce chemin, il devra rendre compte d’une manière ou d’une autre. Cette perspective de reddition des comptes est le pire cauchemar qu’il redoute.

La meilleure manière d’y échapper c’est de se lancer dans une voie sans issue quitte à plonger tout son camp dans le précipice. Certains cadres de son parti sont persuadés que ce forcing ne peut plus prospérer dans une région en pleine mutation. La peur d’un lendemain incertain semble s’emparer de certains et ils n’hésitent plus à confier leurs états d’âme ou à faire des confidences à des proches.

« Ils sont devenus l’otage d’un système qu’ils ont contribué pendant longtemps à mettre en place ». Le boycott de la séance du 25 mars par certains députés est-il un signe du malaise, mieux de la peur qui s’installe dans les rangs de certains partisans de ce parti qui redoutent d’être les cibles de la fureur du peuple en cas de basculement des évènements? On ne saurait le dire avec exactitude pour le moment.

Mais une chose est notable; le nouveau coup d’Etat constitutionnel de Faure Gnassingbé a le mérite de réveiller le peuple togolais jusque-là plongé dans une longue léthargie. La suite de cette prise de conscience générale avec la colère qui monte au sein du peuple et dans la diaspora risque d’être fatale pour les autistes du pouvoir.

Source: lalternative.info

Source : 27Avril.com