Togo : Qui sont réellement ces Braqueurs qui Terrorise la population?

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Sacrées autorités sécuritaires du Togo : Dites-nous, qui sont-ils réellement ces braqueurs qui sèment la désolation au sein des populations?

Sont-ils de vrais braqueurs issus de la population ou venus d’ailleurs ? C’est la question que l’on se pose depuis un moment dans la capitale togolaise Lomé, quand on fait le bilan des nombreux braquages dont ont été et sont victimes certains compatriotes qui, quelquefois se sont soldés par des pertes en vies humaines.

Mais le hic est que ces soient disant braqueurs ne sont jamais arrêtés ou abattus comme c’est le cas dans d’autres pays. Certaines fois, ils opèrent à loisir sans être inquiétés et pis encore à visage découvert. Sont-ils vraiment de vrais braqueurs ou des gens bien connus en mission pour spolier de pauvres et innocents concitoyens qui tirent le diable par la queue?

A voir de prêt leur mode opératoire, on est inquiet et on se demande si on est vraiment en sécurité au Togo comme le clament à qui veut les entendre les autorités sécuritaires togolaises, surtout que le phénomène prend de l’ampleur et devient de plus en plus inquiétant ces jours-ci. Dans une journée à Lomé, au moins deux braquages sont signalés en des lieux différents sans qu’on ne mette la main ou n’abatte les auteurs de ces vols ou hauts brigandages organisés déguisés en braquages.

Et pourtant l’on est ébahit devant la présence quasi permanente des forces de sécurité, de l’ordre et de défense sans oublier les unités spéciales créées pèle mêle à cet effet et les agents de renseignements éparpillés çà et là sur toute l’étendue du territoire surtout dans la capitale Lomé, point focal de ces braqueurs pour signaler à la seconde un petit truc qui à trait à l’insécurité ou à l’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Ce qui est bizarre au Togo et rend ridule les autorités sécuritaires togolaises est qu’à la seconde où on fait incendier un pneu, ou un quelconque attroupement est constaté, toutes ces forces presque sont là pour mettre la main sur les auteurs. Pour mémoire, rappelez-vous la rapidité avec laquelle les autorités sécuritaires togolaises ont mis la main sur les soient disant auteurs des incendies des marchés du Togo ?

Mais quelques années plus tard, l’histoire retient qu’aucune de ces personnes qui ont été arrêtées et écrouées, sont demeurées jusqu’alors des « présumés auteurs », c’est-à-dire que leur responsabilité n’a pas été clairement située. Et pourtant les autorités ont soutenu mordicus qu’ils en sont les auteurs. Pourquoi n’arrive-t-on pas à mettre la main ou à abattre les soient disant braqueurs qui font la loi dans les rues de Lomé et à certains endroits du Togo ?

Qui sont-ils vraiment ces braqueurs ? Il y a quelques années, et plus précisément le 28 septembre 2014, a eu lieu un braquage à l’aéroport de Lomé. C’est ledit braquage qui a non seulement réveillé la conscience de certains observateurs mais surtout orienté leur attention sur le vrai visage des auteurs, leur mode d’opération et la nature des exécutants de ces forfaits.

En effet, l’aéroport de Lomé, un lieu très sensible et hyper sécurisé doté de caméras cachées déjà à quelques centaines de mètres, à en croire certaines sources sécuritaires, a été le théâtre d’une opération de vol bien planifié, pour ne pas dire d’un brigandage qui ne dit pas son nom. Des commerçants étrangers y ont été braqués et une somme faramineuse atteignant de milliards selon les informations, a été emportée par des individus cagoulés sur une moto.

Sur les lieux : outre ces caméras cachées, deux bases militaires, des unités spéciales d’intervention ont leurs bases à côté juste dudit aéroport. N’en parlons pas des agents de renseignements, des services généraux et de l’ANR qui font des va-et-vient.

Et pourtant pendant une vingtaine de minutes, des soient disant braqueurs sans être inquiétés, ont tenu en respect tous les occupants du périmètre de l’aéroport et ont opéré, tirant avec des armes de guerre sans avoir en face une riposte provenant des éléments, au moins de l’une des deux bases militaires qui s’y trouvent. Le bilan, tout le monde le sait. Des concitoyens ont perdu la vie, d’autres en sont sortis avec des balles dans le corps, c’est-à-dire blessés et malades à vie.

Des enquêtes ont été ouvertes, selon le ministre de la sécurité et de la protection civile et bientôt 5 ans, les conclusions desdites enquêtes n’ont jamais été révélées. Sur-place, des douilles des balles utilisées par les soient disant braqueurs ont été ramassées par certains concitoyens qui étaient dans les parages et suivaient en obscurs témoins la scène. Les caméras cachées doivent bien évidemment prendre la scène organisée ou n’ont-elles pas fonctionné pour que les autorités soient aujourd’hui en mesure de situer les responsabilités ?

Et pourquoi les éléments des deux unités spéciales qui ont leur base à côté n’ont-ils pas intervenu ? Et les douilles ramassées n’ont-elles pas subies les analyses au service de la balistique pour qu’on sache au moins leur provenance et celui ou ceux à qui on a vendu les munitions ? Y a-t-il eu des complicités de part et d’autres ? Comment les soient disant braqueurs ont-ils pu avoir l’information juste du porteur de l’argent ? Du véhicule dans lequel se trouvait l’argent et l’endroit où ledit véhicule a été garé ?

Ces commerçants ont-ils été mis sur écoute ? Autant d’interrogations qui devaient normalement aider les autorités sécuritaires, fortes en la matière à connaitre les commanditaires et exécutants de ces coups parce qu’ils ont été bien préparés et exécutés.

D’ailleurs quelques jours après le vol organisé, une photo des soient disant braqueurs, au moins deux, munis d’une arme de guerre, a été publiée sur les réseaux. Et pourtant, cela n’a pas permis aux autorités sécuritaires togolaises de mener des investigations afin de mettre la main sur les auteurs de cet acte de haut gangstérisme.

Le mort saisit le vif. Mais en fait, qui sont-ils ces soient disant braqueurs et comment arrivent-ils à savoir que tel ou tel porte sur lui ou dans son véhicule de l’argent pour qu’on les débarrasse du butin jusqu’à ce que mort s’en suive dans la plupart des cas ? Le cas du braquage de la boutique FONTANA et de l’assassinat du consul du Liban au Togo, en sont révélateurs. On a comme l’impression que leurs auteurs de ces forfaits bénéficient d’une protection qui ne dit son nom de la part des gros bonnets ou des hauts perchés. Sinon, on ne peut pas se permettre ce jeu d’arme au Togo où tout le monde sait comment les choses se passent en matière de sécurité. Ou bien cherche-t-on à nuire au patron de la sécurité puisque, selon certaines sources, des clans autour du chef de l’Etat s’affrontent et tant pis pour le perdant.

Le phénomène devient récurrent et échappe volontairement ou involontairement aux autorités compétentes, puisque, pas plus tard que le 6 mars dernier à Amoutivé à Lomé, ces braqueurs se sont faits une fois encore parler d’eux et comme d’habitude, aucun d’eux n’a été arrêté ou abattu. On est où là messieurs les responsables de la sécurité au Togo. Dites-nous, qui sont-ils réellement ces braqueurs ? L’on se rappela aussi des incendies des marchés du Togo. Celui du grand marché de Lomé a fait une tâche d’huile noire dans la conscience collective.

Le ministre de la sécurité et de protection civile d’alors, Yark DAMEHANE au cours d’une conférence de presse, affirmait sans ambages que les personnes arrêtées se sont adonnés aux rituels dans le cimetière de Bè-Camalodo. Et ce sont ces rituels qui leur ont permis de se volatiliser dans la nature. Une fois invisible, ils sont allés brûlés le grand marché de Lomé, communément appelé le marché d’Adwlato.

Mais monsieur le ministre, les braqueurs eux, sont visibles et les témoins le confirment. Comment se fait-il que ces braqueurs qui sont visibles, vos éléments n’arrivent pas à leur mettre la main dessus tandis que ceux qui ont brûlé le grand marché de Lomé, qui étaient invisibles ont-ils été si vite arrêtés? Juste au lendemain de l’acte ? Cela n’a aucun sens pour des esprits aguerris.

A quoi servent donc ces nombreuses unités spéciales de police et de la gendarmerie crées? A quoi servent ces nombreux agents de renseignements: du SRI, de l’ANR, des services généraux et autres et que valent nos forces de sécurité, d’ordre et de défense qui sont efficaces dans la dispersion et l’oppression musclée des manifestations pacifiques de l’opposition et la traque des jeunes vendeurs d’essence de contrebande? Que valent toutes ces forces et unités spéciales devant ces tueurs à gages appelés BRAQUEURS? Sont-ils vraiment des braqueurs ou des bandes organisées et spécialisées dans le grand banditisme et vols à mains armées au service des hauts perchés?

Qui sont-ils vraiment ces soient disant braqueurs qui non seulement font la loi dans le pays mais surtout sèment la désolation au sein des populations ? Y a-t-il une sécurité à double vitesse dans ce lopin de terrain rectangulaire qu’est le Togo ?

L’on peut, au regard des faits répondre par l’affirmatif. Oui, il y a une sécurité à double vitesse : une pour les autorités qui ne sont jamais visées par les soient disant braqueurs alors que ce sont elles, appartenant à la minorité qui ont amassé des fortunes colossales et une autre sécurité dont sont victimes de pauvres et innocents citoyens qui tirent le diable par la queue?

Et jusqu’à quand alors messieurs les autorités sécuritaires du Togo ?

Idelphonse Akpaki

Source : La Gazette du Togo / FB

27Avril.com