Togo: que se passe-t-il exactement à l’ARMP?

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Que se passe-t-il à l’Autorité de régulation des marchés
publics (ARMP) ? Depuis le dernier rapport d’audit commandité par la
direction générale, plus rien. Nous sommes à trois mois de la fin de
l’année, mais rien ne dit qu’un autre rapport pourrait surgir avant fin
2019.

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L’ARMP se serait-elle lassée de faire réaliser des rapports d’audit
des marchés publics au sein de structures administratives ? Depuis la
publication de rapports cumulés de 2014 et 2015 de certaines entités
publiques, plus aucun écho ne veut sourdre des méandres de la structure.
Alors même que pour les audits de ces années-là, la sélection n’a pas
porté sur toutes les entités.

L’audit des marchés publics et délégation de services publics est
pourtant un moyen de suivre les procédures d’attribution des marchés aux
soumissionnaires et de contrôler le respect des règles y afférant.
Parce qu’il fut un temps, la passation des marchés publics via le gré à
gré était devenue presque la norme, alors que ce système est régi par
des quotas et des règles. Les audits de 2014 et 2015 nous avaient fait
dire que le gré à gré tendait à devenir la norme par rapport à l’appel
d’offres ouvert.

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Pour ceux à qui les systèmes de passation des marchés ne disent pas
grand-chose, mais qui rêvent de voir la corruption et autres dessous de
table minimisés, il est utile de rappeler que le gré à gré constitue le
moyen le plus sûr et le plus « propre » de détourner les fonds publics.
Car, ce ne sont plus au moins trois soumissionnaires qui compatissent,
mais bien un seul. Ce faisant, l’autorité contractante, la personne
responsable des marchés publics ou encore les membres de la commission
de passation sont toute aise à négocier n’importe quoi avec
l’attributaire. Gonflement des coûts pour graisser les pattes aux agents
de l’administration, légèreté dans la qualité des travaux, et pleins
d’autres constats qui ont poussé le législateur à verrouiller le gré à
gré en limitant son quota par structure administrative.

Que se passe-t-il à l’ARMP depuis l’arrivée du nouveau Directeur
général? Des travaux sont bâclés par-ci par-là ; des ouvrages sont
abandonnés par des sociétés attributaires ; et l’audit se révèle parfois
le seul moyen d’en savoir davantage, l’autorité étant réticente à
fournir des informations surtout lorsque la réalisation d’un marché
occasionne des problèmes. Alors, à défaut d’une communication pour
situer les uns et les autres quant aux raisons de ce silence, les
supputations iront crescendo. A quand les audits de 2016, pour ne pas
dire de 2017 aussi ?

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Selon un agent que nous avons pu joindre, le rapport de 2016 serait
disponible ; il ne resterait qu’à le rendre public. Quant aux autres, à
savoir 2017 et 2018, le recrutement du consultant posera un souci qu’on
n’a pas voulu nous expliquer. Les autorités contractantes auditées en
2016 se seraient-ils mises aux pas, ou bien les mêmes bêtises en matière
de dépassement des seuls requis pour le gré à gré ont-ils toujours
cours ? On le saura très bientôt.

Godson K.

Source : Liberté

Source : Togoweb.net