« Le retraité, satisfait de son présent, il est sans inquiétude sur l’avenir »,(Axel Oxenstiern)
La fonction publique serait-elle devenue une branche d’un arbre à laquelle des agents de l’administration, considérés comme des chauves-souris, s’accrocheraient même au péril de leur vie ?
S’il était donné d’établir un recensement au sein de l’administration publique, le citoyen lambda tomberait à la renverse. Non pas par rapport à l’effectif général, mais plutôt à celui des agents admis à la retraite, mais qui, par cupidité, voracité et mauvaise foi, refusent de libérer le plancher.
Sans nous substituer à l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), on est en droit de dire que presque tous les ministères regorgent d’agents admis à la retraite, mais qui demeurent vissés à leur poste. En tête, au ministère de la Justice, trône le président de la Cour suprême, lequel devrait donner l’exemple. L’homme recherche désespérément une prolongation. Au ministère de l’Agriculture, il y a un certain…Ouro-Koura Agadazi de triste réputation. Ministère et directeur général de l’Agence nationale de la sécurité alimentaire du Togo (ANSAT), l’homme a été bouté hors du gouvernement un matin, sans aucun nuage annonçant son déguerpissement. Depuis, il s’est recroquevillé sur l’ANSAT comme si c’était son bien personnel.
Au ministère des Mines, plus précisément à la direction générale des mines et de la géologie, un véritable ménage s’impose pour faire partir les vieux de la vieille. Le ministère de l’économie et des Finances n’est pas en reste. Idem pour le Tourisme, l’Administration territoriale, le Développement à la Base, etc.
L’homme ne pourra jamais se satisfaire des biens accumulés de son vivant. Il est un être insatiable. Mais ce n’est pas pour rien quand Axel Oxenstiern ose parler de quiétude du retraité pour son avenir, parce qu’il se sera satisfait de son présent. Combien sont-ils à arrêter de travailler dès le lendemain de leur admission à la retraite après de bons et loyaux services rendus à la nation ? Encore faudra-t-il que les admis récalcitrants soient conscients d’avoir été utiles. Parce que beaucoup d’entre eux ne pensent qu’aux biens terrestres à accumuler.
25 ans ou 30 ans de service, ça use celui qui s’est appliqué à s’acquitter de son devoir envers l’Etat de façon juste et honnête. A moins que le futur retraité soit conscient de ses limites tant en éthique qu’en déontologie par rapport à sa profession. Parce qu’à côté, ce sont des millions de citoyens togolais qui n’ont pas la chance d’être régulièrement employés par l’Etat pendant une trentaine d’années. Aussi, si des « boulimiques » admis à la retraite trainent les pieds pour libérer la place, il urge que le chef de l’Etat tape du poing sur la table et instruise ses ministres afin que la situation soit régularisée. Bien sûr, sans oublier son entourage.
Certains retraités arguent qu’ils ne peuvent être relevés de leur fonction que par un décret, parce que nommés par décret. Mais nous avons souvenance qu’au ministère de l’Agriculture par exemple, il y en a au moins un qui, bien que nommé par décret, a été relevé de ses fonctions par un arrêté. Evidemment « sur instructions personnelles » de qui on sait. Alors, pourquoi celui-là et pas d’autres ?
Godson Ketomagnan
Source : Liberté Togo
Source : 27Avril.com