Togo- Quand Me Afangbedji invite les Togolais à expérimenter ce régime parlementaire

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L’avocat Jil-Benoit Afangbedji n’est plus à présenter. Devant la presse lundi à Lomé, l’ancien leader du collectif « Savons le Togo » (CST) a souligné que la nouvelle constitution, favorisant un régime parlementaire, convient parfaitement au Togo.

« En tant que citoyen épris de paix, de justice et de liberté, j’ai voulu me prononcer sur cette révision constitutionnelle qui va donner sur un changement de constitution. Nous avons expérimenté pendant plus d’un demi-siècle le régime présidentiel. Et aujourd’hui, il est question de se tourner vers le régime parlementaire. Ce qui peut justifier cette approche, est que le Togo a pour habitude de faire des élections présidentielles et législatives et le constat est le coût exorbitant de ces élections et les conséquences qui suivent ces élections, avec à la clé des morts, des blessés et des déplacés. S’il est impérieux de changer de constitution, n’est-ce pas pour un tant soit peu régler ces difficultés ? »,  s’est-il demandé.

Et d’ajouter : « Les gens diront que le régime parlementaire n’est pas un régime africain ou typiquement togolais. Des pays comme l’Allemagne, le Portugal, la Belgique, l’Angleterre ont expérimenté ce régime et nous voyons ce que cela produit comme résultat en termes de stabilité, de tranquillité et d’économie pour les peuples ».

Me Jil-Benoit Afangbedji qui invite à expérimenter ce régime parlementaire, pense qu’il sera « gage d’un développement harmonieux pour tout un chacun de nous ». Mais ce que cet avocat feint d’oublier dans sa plaidoirie en faveur de la nouvelle constitution, ce sont les circonstances et les conditions dans lesquelles son adoption a été réalisée. D’abord, par une Assemblée nationale en fin de mandat depuis le 31 décembre 2023. Ensuite, en violation des dispositions de la CEDEAO qui interdisent toute modification constitutionnelle sans consensus, à moins de six mois d’une élection. Pour un changement aussi radical du régime constitutionnel, ne serait-il pas préférable que toutes ces conditions soient réunies, surtout en obtenant l’assentiment du peuple par le biais d’un référendum ?

Connaissant le passé de Me Jil-Benoit Afangbedji, on pourrait légitimement penser qu’il a retourné sa veste. Puisqu’il sait bien que le problème togolais n’a jamais été un problème de texte, mais plutôt une question de boulimie de pouvoir. De nombreux acteurs politiques de l’opposition et de la société civile seront déçus après cette prise de position de Jil-Benoit Afangbedji.

Pour rappel. Dans la soirée de ce lundi, l’Assemblée nationale a procédé à l’adoption de cette nouvelle constitution.

Source : icilome.com