La nuit tombe sur la ville de Lomé, les lampadaires dans les environs du campus Nord sont allumés. Une étudiante sort du campus allant vers Agoè. Elle attend au bord de la route, ne fait pas attention aux zmen ou autres taximen qui voudraient la remorquer. Une voiture personnelle de passage vers sa direction s’arrête à son niveau puis l’homme à bord fredonne quelque chose avec l’étudiante puis elle monte à bord. Ces gestes et actions sont légions aux environs des campus où les filles font des auto-stop et sont remorquées soit par voitures ou des motos.
Ces hommes qui pour la plupart sont dans le monde du travail ne se font pas prier car eux-mêmes sont à la quête de la « chair fraîche » et à l’occasion échangent des contacts avec ces jeunes filles. « Je fais l’auto-stop bien de fois en sortant du campus. Les hommes n’hésitent pas à nous remorquer. En fait, les hommes ne sont jamais désintéressés. Quand ils vous remorquent c’est pour prendre votre numéro et vous draguer. Moi je leur donne mon numéro mais après quand ils appellent je ne réponds plus », confie une étudiante en deuxième année en FASEG. Selon elle, sachant qu’elle ne voudrait pas sortir avec un homme marié, elle ne répond plus aux appels. Elle regrette ce comportement des hommes qui, au lieu de s’occuper de leurs femmes à la maison, se ruent sur les ‘’nanettes’’.
« Moi j’ai plusieurs numéros lorsque je fais l’auto-stop. Je leur remets cela pour qu’à la fin ils ne me dérangent pas », indique une autre fille qui concède que des étudiantes donnent leurs vrais numéros aux grotos et qu’elles répondent à leur invitation. Pour elle, ailleurs quand vous invitez une demoiselle qui accepte, c’est qu’elle est intéressée par votre avance mais ici la faim et la précarité font que des étudiantes acceptent des invitations pas forcément parce que les hommes leur plaisent mais c’est pour avoir parfois la pitance de certaines soirées et faire des emportés à la maison ou à la cité.
Selon elle, les grotos, c’est du business pour certaines étudiantes. Une étudiante confie qu’elle gère parfois une ou deux grotos, ce qui fait arrondir les semaines et le mois. « Quand tu vois certaines de nos camarades aller au super-marché faire des emprunts tu auras peur », confie-t-elle
Au demeurant la question du ‘’grotomania’’ divise au sein des campus. Certaines filles se disent être contre la chose, par contre d’autres adoptent ce choix. Il est tout de même difficile de trouver quelqu’un qui s’assume et confie clairement la chose.
Les hommes quant à ce qui les concernent lèvent sans ambages le voile sur la question et livrent des secrets. « Lorsque vous rencontrez une étudiante et que vous échangez des numéros, le premier message auquel il faut s’attendre le lendemain c’est que je voudrais appeler ma maman au village mais je n’ai pas de crédit, pouvez-vous me venir en aide ? », affirme un jeune cadre qui travaille dans un service non loin du campus.
Pour son collègue après le second message auquel vous pouvez vous attendre, c’est qu’elles manquent de l’argent pour les photocopies ou encore son argent du mois est fini plus tôt que prévu et qu’elles voudraient voir si vous pouvez leur venir en aide.
Dans ce contexte, il y a des filles qui manquent effectivement de moyens et sont prêtes à tout mais également il y en a certaines qui ne manquent pas pour autant de moyens, les parents assurent l’essentiel mais elles-mêmes veulent se faire des mannequins et cherchent des moyens supplémentaires.
Le jeune cadre qui confie avoir mis le piment dans la sauce de plus d’une étudiante rélève une troisième catégorie d’étudiante. Celles qui sont très rusées, elles vous demandent tout mais ne veulent jamais se laisser à vous. Une sorte d’escroquerie, mettant en avant leur charme et cette race il faut la fuir dès le premier rendez-vous au risque de vous ruiner, avertit le jeunot qui parade de temps à autre aux environs du campus.
Germain Doubidji
Source : Togo Top News
27Avril.com