Togo: quand Abass Kaboua ne se couvre plus de cela

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Depuis qu’il a été « élu » lors des législatives de 2018, l’homme « politique » connu pour ses sorties tonitruantes, s’enfonce dans le déni de réalité. Celui qui se réclamait farouche « opposant » du régime RPT-UNIR est devenu aujourd’hui un véritable griot du pouvoir de Faure Gnassingbé. Il a retourné sa veste. Il a effectué un virage à 180 degrés. Et il ne manque pas d’occasion pour tirer à boulet rouge sur ses anciens camarades de lutte. Abass Kaboua, puisque c’est de lui qu’on parle, vient encore de donner un coup de pied dans la fourmilière en affirmant que l’arrestation des deux membres de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) est tout à fait normale.

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Au moment où toute la classe politique de l’opposition dénonce et condamne l’interpellation arbitraire de Mme Adjamagbo-Johnson et de Gérard Djossou de la DMK, Abass Kaboua du Mouvement des Républicains Centristes (MRC), lui, met les pieds dans le plat et remercie plutôt le régime cinquantenaire d’avoir privé ces deux membres de la DMK de leurs droits les plus élémentaires. 

Dans une déclaration rendue publique, le nommé dézingue toute la Dynamique Mgr Kpodzro. Il n’y est pas allé du dos de la cuillère pour éreinter l’Archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Kpodzro et son dauphin Dr Gabriel Agbéyomé. A en croire ce berdelleur, l’arrestation de Mme Adjamagbo-Johnson et de Gérard Djossou s’est faite « sur une base juridique ». Il prend la défense du Procureur de la République, Poyodi.

« Nous voulons rappeler ici que la sortie d’un Procureur de la République à chaque occasion donnée s’appuie toujours sur des éléments à lui transmis par les auxiliaires et officiers de la police judiciaire », a écrit Kaboua.

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Et d’ajouter : « Le Togo notre pays a définitivement tourné la page de l’élection présidentielle du 22 février 2020. Après la proclamation par la CENI les résultats provisoires, la Cour Constitutionnelle en dernier ressort proclame définitivement les résultats, qui ont force d’arrêt… Donc inattaquable ; élémentaire. Brigitte Adjamagbo-Johnson se savait pertinemment sous contrôle judiciaire donc devrait mesurer les conséquences de ses actions si n’est pas pure provocation. Elle savait qu’elle s’exposait aux affres de la loi. Elle a donc délibérément choisi de mourir pour le président des champs de maïs, Agbéyomé Kodjo ».

Kaboua applaudit également le régime d’avoir interdit la dernière manifestation de la DMK sous prétexte de Covid-19. Celui qui prétend œuvrer pour « l’Etat de droit, la justice et l’équité », dénonce « l’hypocrisie » des leaders politiques et des défenseurs des droits de l’homme qui, eux, réclament la libération de Mme Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou. 

Quoi qu’il en soit, cette sortie d’Abass Kaboua ne surprend personne, le contraire aurait plutôt étonné, puisque l’homme fait désormais partie des griots du Palais de la présidence de Lomé. Selon certains observateurs, le député berdelleur est dans le déni de réalité. Il se couvre davantage de ridicule et sa crédibilité en prend un sérieux coup.

Godfrey Akpa

Source : Togoweb.net