En novembre dernier, le Conseil d’administration du MCC a publié la carte des scores 2021. Principale indication, le Togo fait mieux en validant un nouvel indicateur. Ce qui porte le nombre total d’indicateurs validés par le pays à 15 sur les 20 que compte l’évaluation et regroupés dans 03 catégories : bonne gouvernance, liberté économique et investissement dans le capital humain.
Ainsi, pour la 5ème année consécutive, le Togo satisfait aux trois critères d’éligibilité au Programme Compact. Mais curieusement, le programme ne lui a pas été octroyé . Et pour cause, certains faits jettent du discrédit sur les performances du Togo. Nous avions déjà dans nos précédentes parutions relevées la restriction des libertés notamment celles liées aux manifestations et l’organisation des élections contestées par l’opposition. A ces points, il faut désormais ajouter la liberté de presse sous indicateur de la liberté d’information.
En effet, depuis quelques mois, les médias critiques à l’égard du pouvoir de Faure Gnassingbé sont particulièrement dans le collimateur de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac). L’année dernière, l’institution n’a pas hésité à suspendre de parution, trois journaux notamment Fraternité, l’Alternative et Liberté pour des raisons à pied levé. En janvier, la justice a actée sur saisine de la Haac, le retrait de récépissé au confrère l’Indépendant Express.
Quelques semaines plus tard, le bihebdomadaire Alternative se voit encore interdire de parution pour quatre mois pour avoir traité de « faussaire », un membre du gouvernement impliqué dans une affaire de production de faux documents. Comme les précédentes, cette sanction a suscité beaucoup de réactions au sein de l’opinion. Un membre de l’institution a même demandé publiquement le retrait de sa signature posée en bas de la décision. Un camouflet pour la Haac et son président.
Ça se complique davantage pour le MCC…
Certains estiment que ces sanctions ne visent qu’à réduire au silence toute voix discordante dans les médias. Mais ce faisant, la Haac remet en cause la liberté d’expression acquise de haute lutte par les togolais. Aussi, elle contrecarre l’ambition des autorités de se voir attribuer enfin le programme compact du MCC.
En effet, la liberté d’information est l’un des principaux indicateurs du MCC. « Cet indicateur sert à mesurer l’engagement de l’Etat à permettre ou à donner les moyens d’une libre circulation de l’information dans la société. C’est un index qui inclut des sous- indicateurs relatifs à la liberté de presse, au statut de la loi sur la liberté d’information au plan national et au filtrage de l’information sur internet », explique-t-on.
Pour l’index « liberté de la Presse » élaboré par Freedom House, une organisation non-gouvernementale financée par le gouvernement américain, les pays se voient attribuer une note totale définie dans l’intervalle 0 (meilleur) et 100 (pire), sur la base d’une série de 23 questions de méthodologie divisée en trois sous-catégories : « environnement juridique », « environnement politique » et « environnement économique ». La classification des médias d’un pays dans les rubriques « libre », « partiellement libre » et « pas libre » dépend du niveau d’ouverture et d’acceptation de la libre circulation des informations dans ce pays. Les pays dont la note oscille entre 0 et 30 points sont considérés comme des pays ayant des médias « libres » ; ceux qui obtiennent entre 31 et 60 points ont des médias « partiellement libres » et ceux qui totalisent entre 61 et 100 points sont classés parmi les médias « pas libres ».
Sur la carte des scores de 2021, sur l’indicateur « liberté d’information », le Togo a obtenu 25,3. C’est dire que le pays était déjà sur le fil. Et avec les dernières décisions jugées « sévères » au sein même l’institution, le Togo risque de se retrouver parmi les pays dans lesquels la liberté de presse est en danger. Et cela ne fera que compliquer la tâche pour la candidature du pays de Faure Gnassingbé au programme « compact ».
Source : Fraternité
Source : 27Avril.com