Togo- Prof Togoata: « Trop, c’est trop !»

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Le Professeur Ayayi Togoata APEDO-AMAH, dénonce les querelles picrocholines de l’opposition politique togolaise dont le jeu stérile est contreproductif pour la défense des intérêts du peuple togolais qui subit de plein fouet une crise sociale très dure. Il suggère de fédérer les énergies dans une lutte commune pour la libération des nombreux prisonniers politiques qui peuplent les prisons du Togo.

La libération des prisonniers politiques pour remobiliser une opposition démocratique à terre

Trop, c’est trop. L’exercice de tout engagement politique contre le régime des Gnassingbé est devenu un véritable calvaire tant la répression est impitoyable.

Après le chef de parti Djimon Oré, vient le tour de Jean-Paul Oumolou, un responsable de la DMK, d’être embastillé. Dans une démocratie, on ne collectionne pas les prisonniers politiques qu’on exhibe comme des trophées ou des prises de guerre. Seuls les terroristes connaissent des privations de liberté. Tant que la justice sera à la botte du pouvoir usurpé, aucune décision de justice concernant un procès politique ne peut être crédible.

Si le pouvoir illégitime peut se permettre ces enlèvements d’opposants sans crainte de toute riposte politique, c’est le fait de la décomposition de cette frange de l’opposition qui a choisi délibérément et en toute irresponsabilité de s’autodétruire dans une guéguerre picrocholine. Cette bataille de chiffonniers dont on se demande si ce n’est pas le pouvoir qui en tire les ficelles, est un crime, une trahison vis-à-vis de la lutte de libération du peuple togolais. Les Togolais n’ont pas adhéré à ces partis pour qu’ils détruisent l’opposition démocratique, mais pour chasser la dictature militaire. Ce faisant, ils ont trahi leurs propres militants.

Au vu de la liste des prisonniers politiques qui s’étend et qui est une menace qui plane sur chaque défenseur de la liberté, il serait temps que les forces démocratiques mettent au pas les trublions en leur sein et relancent une mobilisation générale autour de la libération ici et maintenant sans condition de nos prisonniers politiques.

Tous ceux qui, aveuglés par la haine partisane, suivent des leaders sans honneur dont les arguments du débat politique s’enlisent dans la pornographie, les coups bas sous la ceinture, les calomnies grotesques, l’indignité et la vie privée, doivent se recycler ailleurs dans le domaine des ordures.

Cette opposition-là, dans laquelle les Togolais ne se reconnaissent plus, est devenue un sujet de honte. Comment peut-elle sacrifier ses propres prisonniers politiques au profit de l’autodestruction ? Après la présidentielle volée de février 2020, l’animosité, la jalousie, l’arrogance, les frustrations, le dénigrement systématique et les provocations entre la DMK et l’ANC ont délégitimé les leaders et les états-majors de ces deux camps devenus des ennemis mortels. Et Faure Gnassingbé, l’ont-ils oublié ou en ont-ils fait un démocrate ? La dictature militaire, appartient-elle au passé ? Quel scandale !

Certains partis politiques qui n’appartiennent pas à ces deux camps, au lieu de siffler la fin de la récréation, assistent au triste spectacle avec cynisme et délectation dans l’espoir de ravir le leadership sans combat en vainquant sans péril.

Que l’amour envers les combattants tombés au service du peuple togolais, serve de ralliement aux forces démocratiques pour chasser la dictature militaire !

Ayayi Togoata APEDO-AMAH

Source: Blogs Mediapart

Source : icilome.com