Le 22 février 2020, les Togolais s’étaient appelés à aller aux urnes pour élire le nouveau premier dirigeant, le président démocratique de la République pour les 5 prochaines années. Parmi les sept (07) candidats Aimé Gogué, Agbéyomé Kodjo, Kouéssan Assiogbon, Komi Wolou, Me Tchassona Traoré et Jean Pierre Fabre, se trouve le chef de l’Etat sortant qui s’accroche au pouvoir depuis la mort tragique de son feu père le général Eyadema Gnassingbé le 05 février 2005 – il avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans -, Faure Gnassingbé « réélu » par la commission nationale dite indépendante et confirmé par la Cour constitutionnelle pour un quatrième mandat consécutif .
En effet, à la suite de la proclamation définitive des résultats issus de cette élection, est né un contentieux électoral entre le candidat de la dynamique de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, Messan Gabriel Agbéyomé Kodjo déclaré deuxième avec un peu plus de 19% derrière Faure plus 70% qu’il considère comme usurpateur de sa victoire. Cette contestation de la victoire présumée de Faure Gnassingbé a fait connaitre à Agbéyomé Kodjo des déboires militaropolitico-judiciaires. Point n’est besoin de revenir sur ces vilaines scènes ridicules infligées à toute la dynamique Kpodzro en particulier à son candidat. Tous les Togolais s’en souviennent sans aucun nul doute.
Malgré ce contentieux électoral, Faure Gnassingbé a prêté serment, le plus ridicule que le Togo n’ait jamais connu au cours duquel le président de la Cour Constitutionnelle a joué une comédie inédite et jamais égalée dans le monde des humoristes même au parlement de rire de la clique à Mamane. Passons !
Depuis le 03 mai à ce jour, le chef de l’Etat peine à former son gouvernement. La raison est toute simple. Quel profil pour diriger le nouveau gouvernement et qui peut crédibiliser et légitimer Faure Gnassingbé pour ce énième holdup up électoral. Au-delà de la piste de l’ex bras droit de Faure Gnassingbé, homme à tout faire de son régime, Pascal Bodjona dont nous avons parlé en confidentiel dans l’une de nos précédentes parutions, entre temps, le choix, sur proposition d’un Ambassadeur influent au Togo, a été porté sur le candidat contestataire, Agbéyomé Kodjo pour deux raisons fondamentales : faire taire Agbéyomé et l’obliger à laisser tomber la contestation de la victoire supposée de Faure Gnassingbé et le plus important lui sauver la face pour le rendre crédible et légitime. Et cette piste, selon nos informations, serait avantageuse pour le pouvoir de Faure Gnassingbé en termes de crédibilité et par rapport à la contestation issue du dernier scrutin.
Malheureusement, les émissaires de Faure toute honte bue ont été désillusionnés. Agbéyomé Kodjo refuse l’offre. Le courrier de sollicitation à lui envoyé par cet Ambassadeur est tout simplement jeté dans la poubelle. La solution se complique alors pour Faure. Qui alors pour sauver la crédibilité et la légitimé de Faure Gnassingbé ? Au cas où il ne trouve pas cet oiseau rare, il sera alors obligé de continuer de faire avec ses acolytes et autres caciques conservateurs de l’ordre ancien pour diriger le Togo comme bon leur semble.
Jérôme Sossou
Source : Le Triangle des Enjeux n°415 du Mercredi 03 Juin 2020
Source : 27Avril.com