Togo, Présidentielle 2020 : Fourmis, Pangolins et Zouaves chauffent la forêt… en attendant les Fauves

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Togo, Présidentielle 2020 : Fourmis, Pangolins et Zouaves chauffent la forêt… en attendant les Fauves

La présidentielle de 2020 devra se tenir dans la période du 19 Février au 05 mars. Sous peu donc, les togolais se donneront rendez-vous dans les urnes pour l’élection de leur Président de la République. À quelques semaines de cette échéance cruciale dans l’agenda politique du pays, les candidatures affluent de tout part. A ce jour, elles sont au total douze (12). Une belle brochette de candidats et courtisans aux ambitions tant diverses que démesurées.

Ça se précise !

Plus les jours passent, plus les choses se précisent. De trois jours annoncés par le gouvernement, la révision des listes électorales a été prolongée de vingt quatre (24) heures supplémentaires. A la rigueur, que de problèmes, de Lomé à Dapaong en passant par Aného, Kpalimé, Sokodé ou encore Kara. Panne de l’imprimante, souci d’énergie électrique, lenteur des opérateurs de saisie (Ops)… les conditions étaient donc réunies pour ne pas satisfaire les électeurs. Qu’à cela ne tienne, les cris de détresse aussi bien des agents techniques de la Ceni que des potentiels électeurs n’auraient pas suffit à contraindre le gouvernement à revoir sa copie. Au contraire, l’exécutif national continue de dérouler son agenda, mettant donc le cap sur la prochaine étape, celle de publication des listes électorales qui se seraient actualisées au gré, en attendant la convocation du corps électoral. Pendant ce temps, dans sa dernière sortie médiatique, Gilbert Bawara a sifflé la fin de tout espoir de la moindre réforme espérée avant 2020.

Toutefois, les dissensions restent énormes au sujet du processus devant mener au scrutin de 2020. Ceci, au point que des organisations de la société civile et partis de l’opposition montent au créneau pour dénoncer, à travers des marches de protestation, un processus biaisé, de nature à hypothéquer la crédibilité, la transparence et la sérénité du scrutin.

2020… les candidatures s’empilent

Pendant que les courtisans, des politiciens affairistes, des militants vuvuzelas du pouvoir et autres associations fantoches appellent, à tout cri, à la candidature de Faure, sujet au coeur des débats, tout semble dire que le prochain scrutin présidentiel sera, à ne point douter, le plus pléthorique en termes de candidatures enregistrées. Et pour cause, l’on a déjà enregistré une bonne douzaine de postulants.

«Après analyse des enjeux inhérents à la situation politique de notre pays, le bureau politique de notre parti décide que Agbéyomé Messan KODJO est désigné comme candidat du MPDD à la prochaine élection présidentielle de 2020 », lit-on dans la note du bureau Directeur du parti Mpdd. Mais avant, l’opinion nationale a déjà compté les candidatures d’autres acteurs dont celle de Jean-Pierre Fabre de l’Anc. «J’accepte la mission que vous me confiez. J’accepte de poursuivre avec vous, sans relâche, la lutte commune de libération du Togo et du peuple togolais. J’accepte d’être le porte-étendard de l’ANC et de l’ensemble des populations togolaises qui ont toujours soutenu notre combat », a déclaré le Président du parti orange, à la clôture des travaux du deuxième congrès ordinaire de l’Anc, tenu mi octobre dernier. Outre M. Kodjo et Fabre, Ekoué Gamessou Kpodar, un ex fonctionnaire du FMI qui prône «l’idéal d’un Togo nouveau», le député Gerry Taama, président du parti Nouvel Engagement Togolais et Aubin Thon, Président de Nouvelle Vision (Novi), rentré des Etats-Unis sont également sur la ligne de départ. Complétant ainsi la liste des acteurs politiques, en attendant celui sur qui portera le choix du parti l’Unir pour être le porte-étendard du régime cinquantenaire de Lomé.

La foire des plaisantins

La suite des candidatures déclarées n’aura donc été qu’un conglomérat d’acteurs jusque-là méconnus du grand public qui veulent solliciter le suffrage du peuple pour la réalisation de leur rêve. Dans l’ensemble, cela ressemble d’ores et déjà à une foire de plaisantins. Mieux, une représentatinon comique qu’orchestrent des aventuriers, conteurs de fée et amuseurs de galeries. En quelque sorte, une sorte de gesticulations bien motivées par le business politique pour n’importe quel animal de la forêt, en mal de sensation et qui veut se donner des airs en s’invitant à la table des fauves. Sans doute une ruée sans précédent bien motivée par les 75 millions Cfa de butin en attente d’être servis, à encore nombre d’observateurs.

Nécessité de restaurer l’image du pays

En plus d’être une bonne blague, une analyse objective de cette panoplie de candidatures enregistrées exprime bien l’inquiétude et la peur du lendemain, des sentiments toujours exprimées par les togolais tout au long de ces dernières années. Autrement, la soif de l’alternance des togolais qui, pris entre la politique dogmatique d’un pouvoir avide et insaisissable et une opposition en manque de stratégie, se jettent à l’eau, corps défendant, dans l’espoir d’incarner, avec l’aide d’un coup de baguette magique, l’espoir tant nourri mais toujours dissipé.

Aussi, cela exprime combien le Togo est à la merci de la nature au point où tout quidam, soit par utopie, soit victime de l’injustice sociale et la prospérité non partagée, sort de son carcan pour prétendre le diriger. Et l’un mis dans l’autre, il ressort que le Togo a besoin de faire redorer son image. Et cela passera par une politique de transparence qui garantira l’équité et l’alternance. Et non la manipulation des chiffres aux fins de se faire passer pour un des pays réformateurs en vue dans le monde, sans Grand impact sur le quotidien du togolais.

Source : Fraternité N°339 du 04 décembre 2019

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