J’ai toujours soutenu que « Faure Gnassingbé doit partir » n’était pas un programme politique. Et c’est vrai, ce n’en est pas un. Par contre lorsque l’avidité et le goût immodéré de Faure Gnassingbé pour le pouvoir politique devient le verrou empêchant l’éclosion de la démocratie et de la mise en œuvre d’un véritable programme de développement inclusif dans un pays qui affiche depuis plus de 5 ans une croissance au dessus des 5%, « Faure Gnassingbé doit partir » devient un programme politique.
Il le devient parce que le départ de celui qui a usurpé puis confisqué le pouvoir est la condition sine qua non pour faire du Togo autre chose qu’une incongruité dans la sous-région Ouest Africaine.
Faure Gnassingbé doit partir en 2017. Cette année même où il a été porté à la tête de la CEDEAO, pour envoyer un message FORT aux derniers bastions de dynasties dictatoriales en Afrique : Vous ne résisterez plus longtemps et c’est au moment même où vous vous croirez à l’apogée de votre art que le déclin vous frappera sans prévenir.
Faure Gnassingbé doit partir pour que la génération d’héritiers présidentiels qu’il représente apprenne une fois pour toutes qu’on ne contrôle pas une démocratie avec les armes de la dictature. On n’enferme pas la jeunesse africaine dans les prisons idéologiques du passé. Non, on ne contrôle pas dame démocratie : Elle se soumet quand elle le veut et se rebelle quand elle le décide.
Faure Gnassingbé doit partir pour que la vie politique togolaise s’assainisse. Pour que les leaders et activistes qui en ont fait le combat de leur vie au point d’en oublier d’avoir une vision constructive et un langage audible puissent aussi se retirer. Ceci afin que l’horizon politique s’éclaircisse et que place se fasse à une nouvelle génération porteuse d’idées qui construiront l’Afrique de nos rêves et feront enfin du Togo l’or de l’humanité.
Faure Gnassingbé doit partir, pour que le sentiment d’impunité généralisé et favorisé par le fait d’un chef qui est tout sauf un exemple laisse place à un pays ou le droit est dit et respecté . Un pays où la Justice protège le citoyen. Il doit partir, afin que toute une génération de diplômés issus de la diaspora cesse de penser qu’aider le pays c’est aider son propre compte en banque en venant grossir les rangs de fameux conseillers avides, inutiles contribuant à gonfler le budget de fonctionnement d’une présidence aphone, aveugle, se croyant être tout, alors qu’à nos yeux elle ne représente plus rien.
Faure Gnassingbé doit partir, afin que la fonction présidentielle soit enfin respectée et honorée dans notre pays. Il doit partir afin que les ministres comprennent qu’ils ont des comptes à rendre devant la représentation parlementaire. Il doit partir afin qu’en 2018 nous puissions caresser l’espoir de voir autre chose au ministère des postes et de l’économie numérique que les censures lamentables dont nous sommes victimes aujourd’hui.
Oui vous l’avez compris, Faure Gnassingbé doit partir afin que la médiocrité et l’incompétence cessent d’être promues et qu’enfin ce soient les capables qui brillent par leur longévité au gouvernement.
Nous sommes le 19 Septembre 2017, à la veille d’une nouvelle marche historique. C’est une marche pour un départ. C’est une marche AU NOM DE LA CONSTITUTION DE 1992 qui doit rappeler à l’actuel occupant de la Présidence de la République Togolaise que son bail est expiré depuis Avril 2015, car quoi que « papa » ait pu lui dire, il est bel et bien locataire et non propriétaire des lieux.
Faure Gnassingbé doit partir et Faure Gnassingbé partira, parce que la pression s’accentuera. Parce que le faisceau des médias ne s’éteindra pas, parce que le make-up diplomatique ne cachera plus la vérité à l’opinion internationale. Il partira parce que ceux qui hier fermaient les yeux sur sa « soft dictature » ont finalement compris qu’il n’y aura jamais rien de soft dans l’oppression.
Il partira parce que la loi des cycles est têtue : Au Togo, personne n’usurpe un 3ème mandat en violant la constitution sans voir écourté son mandat 2 ans après l’affront de trop.
Nous sommes en 2017, et Faure Gnassingbé va bientôt quitter le pouvoir. En réalité il part parce que crédibilité et légitimité l’ont déjà quitté, et pour un dictateur même « jeune et beau », c’est le pire des supplices.
Et après me direz-vous ? Sachez que ceux qui tentent de vous vendre le chaos après le départ parlent du leur, et certainement pas du votre.
La Sentinelle nous l’a déjà dit : Après la longue nuit c’est un nouveau jour qui pointe sur la terre de nos aïeux.
Croyez le ou pas, il fera bon vivre au Togo en 2018.
Delali M-B Attiopou
FB
27Avril.com