Togo / Pius Agbetomey rejoint à son tour le Palais: La Présidence, un réceptacle de gouvernement bis au détriment des urgences

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La Présidence togolaise n’en finit plus de recevoir dans ses locaux de nouveaux conseillers spéciaux nommés. Après Marc Ably-Bidamon, Pascal Bodjona, Adoyi Essowana, c’est au tour maintenant de Pius Agbetomey de répondre à l’appel présidentiel. Ce ne sont pas tant ces nominations qui intriguent, mais leur caractère népotique a de quoi en révolter plus d’un, à voir les coûts dispendieux que nécessitent leurs «charges» auprès de leur créateur. Nommer autant de conseillers dans un aussi petit pays, pays où les citoyens se nourrissent le plus chichement du monde, voilà qui est affligeant.

C’est par un décret daté du 3 mai 2024 que Faure Gnassingbé a nommé Pius Kokouvi Agbetomey au poste de Conseiller, chargé des affaires juridiques et judiciaires à la Présidence. Remplacé en janvier dernier par Mipamb Nahm-Tchougli, l’ancien Garde des sceaux n’a pas eu à chômer longtemps.

Il se retrouve ainsi en compagnie d’un beau monde composé d’anciens ministres convertis, comme lui, en conseillers de la Présidence.

Marc Ably-Bidamon, ancien ministre des Mines et de l’énergie, est devenu conseiller spécial à la Présidence chargé de l’énergie avec rang de ministre en 2021.

Pascal Bodjona, ancien ministre d’État, de l’Administration territoriale, la décentralisation et les collectivités locales ainsi que porte-parole du gouvernement du Togo du 13 décembre 2007 au 11 juillet 2012, lui emboîtera le pas deux ans plus tard. La traversée du désert est derrière lui, lui qui a été arrêté le 1er septembre 2012 par la police à la suite de la plainte déposée le 30 août par Abbas Youssef dans l’affaire d’escroquerie dont ce dernier est victime.

Il rentre en grâce le 23 décembre 2023, où il est nommé conseiller spécial du Chef de l’État en ce qui concerne les affaires politiques.

Et puis il y a Adoyi Essowana, ancien commissaire aux impôts qui, après son départ de l’Office Togolais des Recettes (OTR), a trouvé du travail à la Présidence de la République depuis septembre 2023. Il a été nommé par Faure Gnassingbé, conseiller spécial sur les questions fiscales.

Des conseillers pour quels résultats ?

Quatre conseillers pour une seule Présidence. Mais pour quels résultats ? On aurait tort de penser qu’il n’y a que ce quarteron composé d’anciens ministres qui font office de conseillers autour de Faure Gnassingbé. Ils sont nombreux à avoir quitté le gouvernement et être bombardés à la Présidence quelques mois seulement, comme si on devait forcément trouver un strapontin aux hommes-liges du système Gnassingbé qui ont pourtant fait leur temps.

C’est une façon pour le prince de leur trouver un gagne-pain coûte que coûte, aux dépens du contribuable. La Présidence n’a pas besoin d’autant de conseillers pour bien fonctionner, et le gouvernement peut remplir les missions qu’on leur assigne soi-disant. Mais au pays des Gnassingbé, les ministres passés de mode deviennent automatiquement des employés à la Présidence, même s’ils n’ont plus rien à apporter. Une nomenklatura bardée de titres de conseillers grassement payés pour ne rien faire. On aura tout vu sous le ciel togolais.

Sodoli Koudoagbo

Source: lecorrecteur.tg

Source : 27Avril.com