Togo, Pascal Bodjona, la Chronique d’une symphonie inachevée : Sortir maintenant ou Disparaître à jamais !

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Pascal A. Bodjona ! Ce nom, jadis incontournable dans la politique togolaise est en train de rentrer peu à peu dans la triste liste des gens ordinaires. La dernière apparition de cet ogre politique remonte au mois de septembre 2019 avec le somptueux mariage avec « sa chère, tendre et bien-aimée » Zaïna.

Depuis sa mise à l’écart du système Faure Gnassingbé, dont il a été l’un des architectes si ce n’est le ciment, Pascal est toujours resté à la périphérie du jeu politique togolais. Seulement, sa tentative de retour officielle dans la politique togolais par effraction au détour des locales n’a été qu’une parenthèse. Ses anciens camarades du RPT-UNIR, habitués à prendre des libertés avec le droit et le bon sens sont passés par là. Mais ce personnage, l’un des moins clivant sur la scène politique a été vu comme une alternative à Faure Gnassingbé. Oui, et pour cela, il a deux atouts. Il a le génie de pouvoir parler à tout le monde et il a une carrure d’homme d’État, même si ce second point est discutable.

Malgré tout, une partie de l’opinion croit toujours au retour au premier plan de l’ancien bras droit de Faure Gnassingbé. 2020 aiguisant les appétits, à part lui-même, qui a des ambitions aussi lourdes que son poids, beaucoup de regards se sont tournée vers. Mais le désespoir est en train de gagner les cœurs. À voir de près, Bodjona se dirige vers une retraite prématurée. Sinon c’est maintenant ou jamais

Deux retours ratés…

Pascal Bodjona a connu sa traversée du désert. Après sa sortie de prison, au-delà que quelques apparitions publiques, l’ex ministre Gros Format s’est retranché dans sa palace à Agbalépedo. Seuls quelques visiteurs du soir encore courageux et restés fidèle à lui, le visitent de temps en autre. Durant toutes ces années, l’homme de Kouméa n’aura fait aucune déclaration publique. Néanmoins il entretenait de belles et cordiales relations avec quelques leaders de l’opposition qui allaient s’entretenir régulièrement avec lui.

La crise née avec les malheureux évènements de 19 août 2017 aura le mérite de propulser à nouveau Pascal Bodjona au-devant de la scène. Et ceci grâce à son « ami » Nana Akufo-Addo. Au détour de la médiation menée dans la crise togolaise, plusieurs acteurs politiques togolais ont été consultés à plusieurs reprises aussi bien au Togo qu’à l’extérieur du pays. Parmi les personnalités qui ne sont pas directement des « crisologues » figurent l’ancien bras droit de Faure Gnassingbé. Ce dernier a été reçus au Ghana et au Togo par Nana Akuffo Ado nombre de fois.

Sa proximité avec le président ghanéen avait d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre et de salive. A un moment donné, certains ont tenté (vainement) de le vendre comme une alternative pouvant conduire une transition démocratie après un éventuel départ de Faure Gnassingbé qui trotte à la tête du Togo depuis plus de 15 ans après 38 bouclés par son géniteur.

Selon certaines indiscrétions, Faure Gnassingbé et son ancien Directeur de cabinet dans cette période se sont discrètement rencontrés. Il se murmurait que « l’homme simple » aurait même dissuadé son ancien collaborateur de continuer à entretenir les supposées relations qu’il aurait avec le Parti national panafricain de Tikpi Atchadam et l’ensemble de la Coalition de l’opposition. Mais en bon animal politique, Pascal Akoussoulèlou Bodjona su tirer son épingle du jeu et à continuer à jouer à équilibriste, espérant que son heure allait arriver. Mais c’est compter sans les maladresses de l’opposition togolaise et l’obsession du pouvoir en place à maintenir le statu quo sans oublier le jeu clair-obscur de la CEDEAO dans la gestion de cette crise. Dans une ambiance anxiogène, le pouvoir de Faure Gnassingbé a réussi à reprendre la main grâce à son nième passage en force avec les élections législative de décembre 2018 auxquelles n’ont pris part qu’UNIR et ses alliés naturels. Ainsi, peu à peu, Bodjona a vu ses chances de revenir sur la scène politique avec cette crise politique s’étioler.

L’autre tentative de retour dans le jeu politique pour Pascal Bodjona aura été les élections locales de juin 2019. Alors qu’il espérait devenir Conseiller municipal dans la commune d’Agoè 1, il finira par voir sa liste « sagement » invalidée par les tenants de l’ordre ancien.

Sa liste « Ensemble pour le Togo, E-Togo » de Pascal Bodjona. Liste qui a été invalidée par la Cour suprême après une pantalonnade judicaire. L’ancien ministre de l’administration territoriale, avait dénoncé « des méthodes peu orthodoxes … des gens tapis dans l’ombre » pour invalider sa candidature. Pour autant, M. Bodjona n’avait pas abandonné pas son désir et sa volonté d’agir pour un Togo épanoui.

Dans un communiqué rendu, Pascal Bodjona a indiqué que son équipe a été écartée de la course aux prochaines élections locales. L’ancien ministre de Faure Gnassingbé indexe des gens tapis dans l’ombre qui ont usé des méthodes peu orthodoxes pour parvenir à cette fin. « Par des méthodes peu orthodoxes, relevant des siècles antérieurs, des gens tapis dans l’ombre ont délibérément empêché ce désir de se réaliser », désapprouve Pascal Bodjona.

« Je voudrais les rassurer que je reste toujours mu par ce désir et cette volonté de servir et d’aider toute initiative visant à garantir l’épanouissement effectif de chaque togolaise et chaque togolais, même si cette possibilité de participer à ces élections m’a été arrachée de force par des artifices ubuesques et manifestement vils qui souillent l’image de notre cher pays », disait-il.

Dans sa note, M. Bodjona se dit convaincu que « c’est ensemble et par l’œuvre de chacune et de chacun des togolais que nous pourrons bâtir un Togo uni et prospère ».

C’est maintenant ou jamais…

Quoiqu’on dise, une partie de l’opinion a toujours vu en Bodjona un ticket gagnant pour prendre la succession de Faure Gnassingbé. De toute façon et à quelque exception, il fera l’unanimité au sein de l’opposition traditionnelle avec qui, il a toujours entretenu de bonnes relations.

Seulement, il est évident que l’ancien Directeur de cabinet de Faure Gnassingbé a raté d’innombrables occasions pour revenir dans le jeu. Il était attendu sur beaucoup de débats. Malheureusement les calculs politiciens auront eu raison de lui. Peut-être par peur de représailles (celui-ci ayant toujours une affaire somnolente au niveau de la justice que Faure utilise pour le chanter) ou carrément par choix personnel.

Dans l’opinion aussi et surtout au niveau des partisans de l’opposition, on voit Pascal Akoussoulèlou Bodjona désomais comme un opportuniste qui voudra à un moment donné profiter du fruit de la lutte des uns et des autres. Il lui est aussi reprocher sa position ambiguë après le rejet de sa liste lors des locales. « Quand on subit une injustice aussi flagrante comme cela, on ne se contente pas de faire de la littérature avec de bons mots pour dénoncer mais on agit en conséquence. Aussi on ne sait pas vraiment dans quel camp Pascal Bodjona se situe aujourd’hui. Si vous prenez quelqu’un comme François Boko, il ne rate pas d’accession pour prendre position sur les dérives du régime et on sait clairement sa position », évoque un analyste politique. Ce dernier prédit une retraite prématurée pour le ministre gros format avec la configuration actuelle de la classe politique et les prévisions pour l’élection présidentielle de 2020. « Je suis convaincu que c’est l’occasion en or pour le ministre Bodjona de se positionner clairement pour donner une idée claire aux gens. S’il ne le fait pas, quels que soient les résultats en 2020, il y a de forte chance pour que ce dernier disparaisse totalement du jeu. D’ailleurs personne n’évoque même plus son nom et on ne le voit pas rebondir de si-tôt. S’il s’enferme dans son mutisme, il a tout à perdre », ajoute-t-il.

Va-t-il sortir de son mutisme pour, ne serait-ce soutenir un candidat ? L’avenir nous réserve beaucoup de surprises surtout que le premier tour de la présidentielle de 2020 est annoncée sur le 22 février.

Source : Kpatimanews.com

Source : 27Avril.com