Togo-« On s’exprime librement dans ce pays », dixit le ministre Akodah

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Pendant que bon nombre de citoyens parlent d’un recul de la liberté d’expression et d’opinion au Togo, l’universitaire Prof. Ayewouadan Akodah, lui, soutient le contraire.

Intervenant mardi sur les ondes d’une radio de la place, le ministre de la Communication et des Médias a laissé entendre que le Togo est l’un des pays de la sous-région où le droit à la liberté d’expression est très respecté. Prof. Ayewouadan Akodah soutient qu’on s’exprime librement au Togo. Il justifie ses propos par le nombre de journaux que regorgent les pays.

« Objectivement, il est difficile de dire qu’on ne peut pas s’exprimer librement dans ce pays, il y a au moins 220 journaux dans notre pays qui sortent régulièrement ou irrégulièrement. Il y a des médias, radios, web… Je pense qu’on s’exprime librement dans ce pays », a lancé le Porte-parole du gouvernement de dame Dogbé.

Mais parlant justement des médias. Il faut préciser qu’au Togo, seuls les journaux qui louent ou caressent le pouvoir dans le sens du poil sont bien vus. Les médias critiques vis-à-vis du régime et considérés comme proches de l’opposition, parce qu’ils dénoncent les cas de corruption et de violation des droits de l’homme dans le pays, sont constamment harcelés, sanctionnés voire suspendus. L’hebdomadaire « L’Indépendance Express » de Carlos Kétohou et du bihebdomadaire « L’Alternative » de Ferdinand Ayité en ont récemment fait les frais.

L’autre chose qui contraste avec les propos du ministre Akodah, c’est le nombre de prisonniers politiques qui croupissent actuellement dans les différentes geôles du pays. Ces derniers sont arrêtés dans le cadre des manifestations publiques et pacifiques.

Pas plus tard que le 29 avril dernier, l’opposant Djimon Oré qui dresse un bilan sombre de l’indépendance du Togo, a été interpellé à son domicile tel un vulgaire voleur et détenu dans les locaux du SCRIC. Cet homme politique a été arrêté pour avoir exprimé son opinion sur la situation sociopolitique du pays.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les propos du ministre Akodah sont en déphasage avec la réalité. La liberté d’expression recule bel et bien au Togo. Et les organisations internationales des droits de l’homme en font toujours cas dans leurs différents rapports sur le pays.

Source : icilome.com