Sa vie aurait pu prendre une tournure autre que celle qu’il connait aujourd’hui et travers laquelle il fait face aux défis professionnels et aux sollicitations sociales.
Matinée de ce mercredi 12 avril 2023. Dans le véhicule 4×4 diesel de marque japonaise qu’il conduisait pour se rendre à Akoumapé, pour une formation des agents des Comités villageois de développement (CVD) de la commune de Vo 4 que l’Organisation africaine pour l’éducation et la culture (OAPEC) dont il préside le Conseil d’administration a financée, Yao Seyram Tété monopolise la parole. Ses trois collaborateurs qui sont avec lui, eux, parlent peu. C’est aussi cela l’une de ses facettes : le jeune homme est intarissable.
Origine
Né un jour du mois de novembre 1985 à Hahotoé, le Président du Conseil d’administration de l’OAPEC, une organisation non gouvernementale présente non seulement au Togo, mais aussi au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali, est issu d’une famille modeste dont le père a été un ancien employé de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT). Dans sa tendre enfance, il était reconnu loquace. Un qualificatif qui ne le quittera jamais.
Parti de rien, il incarne de nos jours une organisation apolitique à caractère social, culturel et à capital variable, avec l’ambition de porter « plus haut le défi de la formation scolaire au Togo, gage d’un développement intégral et épanoui ».
« Il n’y a rien de plus fort qu’un cœur qui continue de battre malgré la douleur. Endurez les épreuves de la vie avec patience, même si elles se prolongent. La patience conduit à la victoire. Si vous vivez un moment difficile, ne blâmez pas la vie. Vous êtes en train de devenir plus fort. Quand le doute s’installe en vous, il faut vous rappeler que vous êtes toujours plus fort que les épreuves. Quoi qu’il arrive, trouvez en vous la force d’y croire. Gardez toujours la foi et ne promenez pas les regards inquiets car Dieu vous fortifie et vient toujours à votre secours », aime-t-il à répéter. Comme pour dire que les difficultés ne doivent pas empêcher de poursuivre les efforts.
Démêlés
Il est impossible de parler du parcours de Yao Seyram Tété sans aborder la case (in)justice. La prison, il en a connu. La première fois, c’était en 2011. A l’époque, pour avoir refusé de partager une aide de Dr Thomas Boni Yayi, alors chef de l’État béninois, avec certaines autorités togolaises, il a été privé de liberté et déféré. Il passa plusieurs mois en détention avant de recouvrer la liberté après que le natif de Tchaourou au Bénin, mis au courant de l’affaire, a contacté son homologue togolais.
Les relations de l’OAPEC avec les autorités togolaises sont en dents de scie. En septembre dernier, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a sorti un communiqué au contenu sentencieux. Sauf que ce document ne résiste pas à la véracité des faits. Et l’OAPEC continue de faire voyager des étudiants togolais dans les Universités étrangères un peu partout dans le monde.
Humanitaire
Bien que le biotope de l’OAPEC soit la promotion de l’éducation et de la culture, l’ONG accorde une place particulière aux actions sociales. C’est ainsi qu’elle offre des kits aux artisans pour l’installation de leurs ateliers, les forme à la gestion, assiste les élèves démunis à la veille des rentrées scolaires, outille les leaders communautaires, organise des activités socio-éducatives en appui aux initiatives de l’Etat, entre autres. « Nous avons souffert pour être là où nous sommes aujourd’hui. Si nous en avons la possibilité, nous devons aider les autres à réussir, à aller à l’école, à se former », indique Yao Seyram Tété, insistant qu’il est un « engagé né ».
Politique
A presque 38 ans, il semble au sommet de sa carrière. Étape de la vie où beaucoup de personnes pourraient basculer en politique. Icilome a posé la question sans détour à l’intéressé. Entre deux sourires, il assure « y penser, sérieusement, et de plus en plus », sans plus de précision. Néanmoins, selon son entourage, Yao Seyram Tété multiplie les contacts et les réunions dans ce sens. En prélude aux prochaines élections ?
« Il est déjà très proche des siens, de plusieurs communautés à la base. Moi je crois que c’est le moment de se lancer avec les prochaines élections régionales et législatives », murmure un de ses proches. « S’il veut faire de la politique, il doit revoir certaines choses dans ses attitudes », tempère un de ses amis d’enfance.
De toute façon, l’heure de vérité semble de plus en plus proche…
Source : icilome.com