L’Alliance nationale pour le changement (ANC) explique comment l’opposition parlementaire, en soutien au pouvoir en place, a refusé la reprise du recensement électoral, notamment dans la zone 1. « Ce que Jean-Pierre ne comprends pas est que le peuple a compris que la politique de vociférations ne fait plus recettes », lui répond, Gerry Taama, député et président du Nouvel engagement togolais (NET).
« Le vrai problème de Jean-Pierre Fabre, c’est qu’il ne se rend pas compte que son temps est passé.
J’ai été surpris de lire ce soir ce communiqué de presse de l’Anc, ou le Net est cité à plusieurs reprises, au mépris de toute règle élémentaire de fair-play politique.
Mais ce qu’il doit comprendre, le grand frère, est que son temps est passé. Autrefois, un communiqué comme celui-ci serait en train de faire le tour des réseaux sociaux. Aujourd’hui, c’est même moi qui vais donner de la visibilité à leur publication. Et comme je le dis souvent, l’opposition a besoin d’une Anc puissante, mais avec une nouvelle génération.
J’ai juste trois observations à faire à la suite de ce communiqué.
La première est que personne n’a fait une objection suite à l’annonce du ministre d’Etat de la position du gouvernement. Tout le monde a pris acte et les discussions se sont poursuivies. Nous nous sommes retrouvés le lendemain pour discuter d’autres sujets. Il ne faut pas venir mentir aux gens quand la session est finie qu’on a élevé une protestation. Si protestation il y avait, il aurait fallu boycotter la suite des travaux, le jour même et le lendemain.
La seconde est que le Net n’a à aucun moment soutenu la position du gouvernement, mais a plutôt appelé à une reprise du recensement dans toutes les zones. Le président du net (donc moi) est le seul acteur politique à avoir sillonné les trois zones de recensement, y compris dans le Kpendjal. Alors que certains étaient dans leurs bureaux climatisés, ils ne pouvaient en effet pas se rendre compte que sur la frontière avec le Bénin dans le Kpendjal, les populations déplacées étaient rentrées en masse se faire recenser et certains Togolais de ces contrées n’ont pas été recensés aussi. J’ai publié les images sur les réseaux sociaux.
La troisième est que cette fois aussi nous serons vigilants. Ils ont fini leur communiqué en disant que les conséquences seront terribles si on ne reprend pas le recensement. C’est ici nous sommes tous là et on va voir ce qui va se passer. Que vont-ils faire ? Il faudra faire quelque chose et nous serons là pour le leur rappeler.
Le temps où on pouvait se prendre à nous en toute arrogance est révolu… Nous répondrons toujours.
Ce que Jean-Pierre ne comprends pas est que le peuple a compris que la politique de vociférations ne fait plus recettes. Nous voulons tous l’alternance politique, mais le peuple veut des politiciens qui ne se contentent pas d’exister à coup de communiqués de presse et de vociférations. Le peuple veut des leaders qui font leur preuve avec le peu qu’ils ont. Du coup, le jour où des jeunes pourront lever la main pour confirmer qu’ils ont au moins ouvert une baraque de photocopie grâce à nos leaders vociférant dans leur quartier, on pourra commencer par discuter. En 2018 je me suis même retrouvé à réhabiliter une école publique à Nyekonakpoé. Le peuple veut des leaders engagés, sinon ils seront dégagés.
Est-ce ça la politique autrement ? Non, bien sûr. C’est la politique politicienne. Parfois, il faut aussi donner des coups. Nous ne sommes pas des séminaristes en permission.
Rendons les coups vivants ».
Gerry Taama
Source : icilome.com