Togo : Non! Il ne devrait pas y avoir de Prisonniers «VIP» et d’autres «Low Cost»

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Togo : Non! Il ne devrait pas y avoir de Prisonniers «VIP» et d’autres «Low Cost»

Avant le 19 août 2017, il y avait un mouvement citoyen qui était déjà sur le terrain et qui sensibilisait les Togolais de la nécessité de prendre conscience de leurs droits et devoirs de citoyens. Ce mouvement composé de jeunes tous sexes confondus, parcouraient le territoire national avec leurs propres moyens, les moyens de bord en cotisant entre eux. Le seul objectif est de rendre le Togolais meilleur, lui permettre d’avoir une vie décente. Nubueke Togo, c’était cela. Rien d’autre.

Puis survint le 19 août 2017 avec toute sa mobilisation nationale, son cortège de violence, ses morts, ses réfugiés, ses mutilés et surtout cette détermination d’en découdre avec l’ordre préétabli depuis 1963.

Là encore, le mouvement Nubuéké était aussi présent dans les cortèges partout, distribuant de l’eau aux manifestants.

Voyant que le mouvement dérangeait ses plans de maintenir dans le « noir » et dans l’inconscience les populations, le régime obscurantiste du RPT/UNIR au pouvoir sort la méthode forte comme à son habitude pour accuser certains de ses membres de « groupement de malfaiteurs, trouble aggravé à l’ordre public, incitation à la révolte, menaces et révoltes envers les représentants de l’autorité publique, destruction volontaire par incendie des biens publics, détention illégale de matériels militaires » etc.. mais le corps du délit n’a jamais été présenté en dehors d’une paire de jumelles et des étuis de grenades lacrymogènes que tout le monde ramasse après les aventures des militaires sur leur terrain de jeu que sont les rues de Lomé.

Ces jeunes furent donc jetés en prison sans aucun procès et y croupissent depuis plus de 8 mois déjà.

Puis survint le fameux dialogue dont l’opposition avait mis comme préalables la libération des détenus politiques et de tous les manifestants sous verrous illégalement.

Évidemment avant ceux-ci, croupissaient dans les geôles de la dictature d’autres jeunes militants de l’Anc (Alliance nationale pour le changement) de Jean-Pierre Fabre accusés à tort d’avoir incendié début 2013 les marchés de Lomé et de Kara.

La Coalition des 14 partis de l’opposition dont le Chef de fil est monsieur Fabre a tapé du point sur la table pour que ses militants accusés illégalement sans aucune preuve soient élargis, de même que d’autres manifestants. Mais jamais le tollé suscité par l’incarcération des « Nubuékistes » Messenth Kokodoko, Kokou Dodzi Eza et Bob Attikpo (entre temps libéré), ne fera l’objet qu’à minima des préoccupations des responsables politiques de l’opposition.

Du fait d’être interpellés dans les rues ou lors des meeting, a poussé certains leaders de la C14 à se rendre à leur chevet à la prison civile de Lomé.

Se posent des questions dont la principale est de savoir s’il existe des prisonniers VIP dont on a remué ciel et terre pour leur libération et d’autres low cost dont le sort n’est pas aussi privilégié car ne militant dans aucun parti politique?

Alors que les préalables au dialogue n’avaient pas été honorés, l’opposition s’est mise autour d’une table de dialogue dont elle savait pertinemment qu’une fois commencé, le pouvoir userait de ses sempiternelles fourberies pour le vider de son essence. Ainsi, ce régime a continué comme si de rien n’était, à arrêter les militants des droits de l’homme (Assiba Johnson), les manifestants et en bastonnant de paisibles populations jusque dans leur domicile.

Au nom de quels principes et au nom de quoi la Coalition des 14 partis politiques ne peut-elle pas se retirer de ce marché de dupes pour exiger avant de continuer ce canular politique (si cela la réjouit), la libération de ces pères de famille (dont les enfants réclament les parents dans une émouvante lettre) afin de leur rendre leur liberté et leur dignité.

Les militants du mouvement Nubuéké et Assiba Johnson ne sauraient être les victimes expiatoires d’une politique dont les calculs se font dans les différents états-majors des partis politiques. Ils méritent mieux que la réclamation d’un Premier-ministère ou l’organisation d’hypothétiques élections qui consacreraient le pouvoir ad vitam aeternam des mêmes qui humilent le peuple togolais depuis 51 ans.

Libérez Joseph Eza, Messenth Kokodoko et Assiba Johnson.

Anani Sossou

27Avril.com