Samedi dernier à Dapaong, le ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat, Prof. Dodzi Kokoroko a tenu des propos « graves » à l’endroit des enseignants togolais qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail.
« Ces enseignants qui considèrent qu’ils sont mal payés, ils n’ont qu’à quitter l’enseignement et aller chercher mieux. Ça aussi, c’est une option, c’est une perspective assez noble. Si l’enseignement ne vous paie pas, ne vous rémunère pas conséquemment, et que vous êtes des lumières dans la République, cherchez ailleurs, faites-vous recruter ailleurs. Mais, vous avez le droit de recourir à la grève si nous épuisons toutes les voix de discussion. (…) Les guerres de sauvageons auront des réponses les plus dures et les plus appropriées du gouvernement …», a déclaré, en substance, le Président de l’Université de Lomé.
Cette sortie du ministre en charge des Enseignements primaire et secondaire a indigné plus d’un. Après le Syndicat des enseignants du Togo (SET), c’est au tour du professeur de Philosophie, Naboudja Bouraima de condamner les propos de Dodzi Kokoroko. L’activiste togolais, membre de la Dynamique Mgr Kpodzro, recadre le ministre.
Lisez plutôt!
Les propos du ministre Kokoroko sont très graves et menacent toute la sécurité intérieure de notre pays le Togo.
Au moment où le monde entier et surtout l’Afrique sahélienne, non loin de nos frontières au nord du Togo, où les populations locales ont été menacées par les attaques terroristes selon les déclarations du ministre de la sécurité, ces propos venant d’une autorité comme un ministre sont à prendre au sérieux et à ouvrir au plus vite une enquête en toute urgence, puisqu’on ne sait plus qui est qui et qui est en relation avec qui. De tels propos peuvent donner l’occasion aux malfaiteurs d’attaquer nos populations en manque de tout.
C’est dans notre pays ici au Togo, que les responsables de la DMK ont été arrêtés pour une pseudo tentative de coups d’État parce qu’on aurait trouvé dans leur chambre des papiers portant mention plan A, B, C…
Ce qui leur avait valu une détention sans fondement de plus de 20 jours au SCRIC.
Dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Un ministre ne doit tenir pour rien au monde de tels propos et aller dormir tranquille. Depuis le jour qu’il a tenu de tels propos, il n’a pas imaginé un seul instant la peur qui s’est installée dans les cœurs de nos populations. Si c’était un individu ordinaire qui tenait de tels propos on pouvait fermer les yeux. Mais venant d’un ministre, je demande au ministre de la sécurité et au procureur de la République d’ouvrir une enquête proprement dite et de façon conventionnelle.
Un ministre dans ses sorties doit assurer la population et non semer la terreur au sein des populations qui sont déjà sous le choc des problèmes sécuritaires dans la zone sahélienne et les zones extrêmes nord du Togo. La gestion d’une grève a quel rapport avec des propos déstabilisateurs.
Le ministre Kokoroko a oublié que quand on est avec un bossu on ne parle plus de montagne. Enfin, les propos du ministre Kokoroko sont extrêmement graves et aucun pays ne peut autoriser un ministre de tenir de tels propos.
Je vous assure qu’il fait l’apologie de l’anarchie au sommet de l’État togolais qui appartient à toutes les composantes de la République. Les instances dirigeantes et compétentes de notre pays ne doivent pas fermer les yeux sur de tels propos surtout que ça vient d’une autorité qui a pu dire à un enseignant qu’il va le piétiner ou l’écraser. S’il vous plait, chaque individu qui parle détient une part de vérité de ses propos. Sur ce, point d’indulgence devant de telles paroles d’une gravité extrême. Nous ne sommes plus en sécurité quand de tels propos peuvent sortir de la bouche d’un ministre en charge de l’éducation nationale. Les élèves, les étudiants et les enseignants doivent trouver en leur ministre de l’éducation nationale un modèle afin de refléter les mêmes qualités dans leur formation et transmission de la connaissance.
J’invite les institutions des droits de l’Homme et les responsables syndicaux et autres à sortir tous de leur silence. Un responsable qui représente notre système éducatif ne doit se permettre de tenir de tels propos. C’est de la pure pagaille sous les tropiques.
Naboudja
Source : icilome.com